QUESTIONS/RÉPONSES
EN DIRECT DE L’ASHRAM SHREE PEETHA NILAYA,
7 AVRIL 2020
Dans le Satsang d’aujourd’hui, Paramahamsa Vishwananda répond aux questions sur le fait d’être né dans une famille chrétienne, se repentir de ses erreurs et d’être ancré dans notre spiritualité. Il a aussi donné des conseils sur les crises d’angoisse.
Jai Gurudev, tout le monde !
Bienvenue à Shree Peetha Nilaya !
Vous savez, en fait pendant la quarantaine on va juste d’une pièce à l’autre ! Mais aujourd’hui, j’ai découvert que je pouvais monter sur le toit, alors je suis monté sur le toit pour me promener. Et c’était agréable en fait, parce qu’il faisait un temps magnifique ; maintenant il fait frais, presque froid. En revenant d’Inde, oui, on peut dire qu’il fait froid.
Ce matin, je parlais avec une personne qui portait un masque, comme celui-ci [Guruji montre un masque] et je me suis souvenu que demain c’est Hanuman Jayanti. C’est drôle comme la nature a fait en sorte que tout le monde ressemble à un singe, il est vrai qu’en le portant comme ça, on ressemble vraiment à des singes. Sommes-nous vraiment des singes ? Ou est-ce qu’on fait juste semblant ? C’est une véritable question. (Là, ça devient un peu trop compliqué pour le mental !)
C’est drôle, c’est comme lorsqu’on fait une Retraite en Silence. Les gens disent : ‘un jour c’est ok, deux jours ça va encore’ mais quand ils apprennent qu’il faudra rester sept jours en silence sans téléphone portable et bien d’autres choses, les gens paniquent. À ce moment-là le singe qui est à l’intérieur de nous commence à sauter partout en pensant : ‘oh ! comment vais-je pouvoir vivre sans toutes ces choses ?’ Mais ce moment que l’on vit nous montre que cela est tout à fait possible. Vous pouvez vous asseoir à un endroit et apprécier cet endroit. Bien sûr maintenant vous avez encore votre téléphone portable, votre télévision, etc… et vous pouvez continuer ainsi.
Mais il est impressionnant de voir à quel point le mental panique. C’est comme un singe : un singe ne peut pas rester longtemps assis au même endroit tranquillement. Il faut tout le temps qu’il bouge, qu’il saute d’une branche à l’autre tout comme le mental des gens . Maintenant que l’on a vu comment un singe se comporte, cela nous donne à réfléchir : ‘que sommes-nous devenus ?’ Nous avons oublié le fait que nous sommes des êtres humains remplis d’amour.
Maintenant avec la distanciation sociale : nous ne pouvons pas être près des personnes que nous aimons, nous ne pouvons même pas être près des personnes qui nous sont chères. Que sommes-nous devenus ? Avec les réseaux sociaux et toute cette technologie, nous nous étions déjà éloignés de notre entourage. En étant toujours sur nos téléphones portables ou en conversation téléphonique nous en avons oublié les gens qui nous entourent. Donc actuellement, c’est le moment où nous pouvons vraiment apprécier tout ce que Dieu nous a donné.
1. Pourquoi suis-je né dans une famille chrétienne si mon âme suit maintenant un chemin hindou ? Souvent, tous ces dieux, ces saints, festivals, cérémonies et histoires restent étranges pour moi et j’ai peur de ne jamais pouvoir surmonter le fossé culturel.
Vous avez dit dans votre question ‘le fossé culturel’… mais ce que le Christ a enseigné ne concerne pas la religion. Ce que Krishna a enseigné ne concerne pas non plus la religion. Il s’agit de devenir un meilleur être humain et d’apprendre comment s’abandonner à Dieu. Ont-ils parlé de religion ? Non, ils ne parlent jamais de religion.
Bien sûr, lorsque nous suivons un certain chemin dans la vie, ce qui est très important c’est de s’y tenir. Comme le dit votre question, vous êtes né dans une famille chrétienne. Quel est le précepte d’un chrétien ? En vous qualifiant vous-même de chrétien, vous devez devenir comme le Christ. ‘Semblable au Christ’, c’est ce que signifie être chrétien.
Alors quelle est la personnalité du Christ ? Il est aimant, sans jugement et libre. Qu’enseignait Krishna dans la Bhagavad Gita ? C’est la même liberté, d’être vous-même. Il n’a jamais été question de religion. Ce que nous en avons fait par la suite, la religion, vient de l’esprit humain, parce que les humains veulent avoir le contrôle sur tout.
Lorsque les sages védiques en Inde transmettaient leur savoir, ils le donnaient à toute l’humanité. Ils ne disaient pas : ‘vous êtes différents, je ne vous donnerai pas cette connaissance’. Non, ils la transmettaient à tout le monde sans distinction.
Quand Veda-Vyasa a compilé toutes ces connaissances, c’était pour les générations à venir. Il les a compilées pour que les générations futures en profitent. Lorsque le Seigneur Krishna a donné la Bhagavad Gita, Il ne s’adressait pas seulement à Arjuna mais à tout le monde, parce qu’Il a parlé de manière universelle. Cette universalité-là n’est pas propre à l’hindouisme, elle n’est pas chrétienne, elle n’est pas islamique non plus, elle n’appartient à personne. Ce qui réside à l’intérieur, l’universalité du Soi, c’est ce que vous êtes. Et à travers différents enseignements, vous êtes arrivés à ce point où l’on se rend compte que le Seigneur, Dieu, est UN. Vous pouvez L’appeler par différents Noms, mais en fin de compte Il est le Seigneur Suprême qui réside en toute chose.
Il y a ce beau verset dans la Gita, chapitre 15, verset 14, où Krishna dit (en fait, c’est ce qui est dit dans la Prière de la nourriture) : ‘Aham vaishvanaro bhutva, praninam deham asritaha, pranapana samayuktaha, pachamy-annam chatur vidham’. C’est très beau ; je trouve ce verset si beau. À ce sujet Krishna dit : « Sous la forme du feu, Je réside à l’intérieur du corps en digérant les quatre sortes de nourriture » mais en association avec l’inspir et l’expir : ‘prana’ et ‘apana’. Ici, nous pouvons aussi dire, réception et excrétion. Je vais vous expliquer.
Vous voyez, quand le Seigneur Suprême dit qu’Il réside sous la forme du feu à l’intérieur de tous les êtres vivants, ce feu-là est le même pour tous, que vous soyez hindou, chrétien ou de toute autre religion. Tant que ce feu est à l’intérieur de vous, vous êtes vivant. Mais lorsque ce feu n’est plus là, lorsque la vie vous a quitté, vous n’êtes plus qu’un corps. Ce n’est même pas vous. Ce n’est qu’un corps, rien d’autre.
Tout le monde passe par là : le corps n’est qu’un corps. Comme on dit, ce corps est composé des cinq éléments et il reviendra aux cinq éléments. Dans la tradition chrétienne, vous dites ‘Tu es poussière et tu redeviendras poussière’. Donc, ce corps est fait de cette poussière et c’est la combinaison de ces éléments qui a donné ce corps. L’atma (l’âme) a-t-elle une religion ? Non, pas du tout ! Mais nous devons tirer les leçons de ce que nous disent les sages, les rishis et les saints sur la façon de construire notre relation avec Dieu. De toute façon, quel que soit le chemin que nous prenons, nous devons honorer ce chemin, nous devons y adhérer. Ce n’est qu’en le respectant et en y adhérant complètement, que nous pourrons comprendre et réaliser que le Soi est au-delà de la religion. C’est ce que le Christ a enseigné et c’est ce que Krishna a enseigné.
Encore une fois, pour revenir à ce verset de la Gita où Bhagavan Krishna Lui-même dit que sans le feu, en l’absence de ce feu, vous ne seriez pas en vie. Ce feu vous aide à digérer les quatre sortes de nourriture (les quatre sortes d’aliments qui sont ceux qui peuvent être mâchés, avalés, léchés ou sucés). Ces quatre types d’aliments sont digérés grâce à l’air que vous inspirez. Ainsi, lorsque vous inspirez, vous avalez et l’air pousse cette nourriture dans l’estomac. Le même Seigneur Tout Puissant digère cette nourriture en vous, en la transformant. Par le biais des sécrétions digestives de votre estomac, elle est assimilée et transformée en énergie à l’intérieur. Il en est de même pour apana.
Avec le prana, vous absorbez la nourriture qui pénètre à l’intérieur puis se transforme pour être digérée. Et ici, il est dit que le même Seigneur revêt cette forme : apana. Donc grâce au prana et à l’apana, la nourriture est évacuée. C’est tellement extraordinaire la façon dont fonctionnent les systèmes à l’intérieur de ce corps. Ici Bhagavan Krishna dit : ‘ Je suis cela, Je suis cette force de vie, Je suis cette énergie’. Bhagavan vous le rappelle une fois de plus.
En parlant de votre question sur le christianisme ou l’hindouisme, imaginez que ces fonctions qui se produisent à l’intérieur de votre corps soient les mêmes que celles de votre vie à l’intérieur de vous. Vous venez, vous vivez, et bien sûr dans votre vie vous avez certaines idées sur la façon dont elle doit se dérouler ; mais pourtant, ce qui réside dans votre atma, ce dharma que vous avez, la vie vous amènera là où vous devez être, que le mental le comprenne ou non. Parce que très souvent, vous voulez comprendre : ‘pourquoi suis-je né dans une certaine religion alors que je dois suivre une autre religion ?’ Comme la question que vous venez de me poser. Il ne s’agit pas de religion, il s’agit de savoir quel est le chemin qui vous mènera à cet état de Réalisation, lequel vous amènera à cet état où vous direz : ‘oui, je veux m’abandonner complètement à Dieu’ ?
Je ne dis pas que le message du Christ a moins de valeur . Ce que le Christ a donné à l’humanité est immense ; Il est venu en tant que rappel. Là aussi, nous voyons qu’Il offre toujours tout au Père. Il Lui offre tout, vous savez ? À aucun moment Il n’a dit : ‘Je fais cela’. Non, Il a dit : ‘Le Père le fait à travers moi’. Il était bien conscient qu’il y avait quelque chose, une énergie différente à l’intérieur de Lui-même.
De la même manière, vous passez aussi par certaines étapes dans votre vie. Si vous n’avez pas compris quelque chose, la vie vous amènera à une autre étape et de là vous devrez aller de l’avant. Donc c’est la même chose que d’aller à l’école, vous savez. Si vous restez dans la même classe, vous n’apprendrez rien. Alors il faut avancer, non ? Et pour avancer, il faut réussir l’examen de passage.
Ainsi vous pouvez être né dans une famille qui pratique une certaine religion mais votre atma a une programmation différente. Elle est venue dans un but différent. Votre atma est venue parce qu’elle a déjà évolué d’une tradition à une autre, mais pourtant, en raison de la loi du karma, vous devez encore passer par là jusqu’à ce que vous trouviez ce qui vous libèrera.
Si vous regardez les choses sous cet angle et non pas du point de vue du mental qui remet toujours tout en question, lorsque vous les regardez du point de vue du Soi, vous verrez qu’il n’y a pas de différence. Ce que le Christ a enseigné, Krishna l’avait déjà enseigné 3000 ans plus tôt.
En lisant la Bhagavad Gita, vous verrez que tout l’enseignement de Jésus s’y trouve. C’est une connaissance universelle. Elle vous aide à mieux comprendre.
Alors, s’il vous plaît, je vous demande de lire la Bhagavad Gita et de vraiment la comprendre. Non pas comme un simple roman. Lisez-la et tâchez de la comprendre ; lisez-la avec des commentaires que vous pouvez vraiment comprendre depuis un autre point de vue, du point de vue du Maître. Ensuite, vous pourrez l’appliquer à votre vie de tous les jours. Et souvenez-vous que c’est le même Seigneur qui a pris un aspect différent, et c’est à l’intérieur de ce corps. Il endosse différentes fonctions pour vous amener à la réalisation de qui vous êtes vraiment.
2. Certaines personnes souffrent de problèmes mentaux comme l’anxiété ou les crises de panique, que leur conseillez-vous à part la méditation ? Devrions-nous aussi envisager de consulter un psychologue ? Quelle en est la cause ?
La cause de cette panique et de ces troubles mentaux, c’est le manque de confiance en soi. C’est parce que vous ne faites pas confiance à ce que vous ressentez à l’intérieur de vous ; comme vous l’avez dit dans votre question, vous pouvez méditer mais vous ne faites pas vraiment confiance à votre méditation. Voilà pourquoi vous avez des crises de panique.
Vous vous dites : ‘si je vais chez un psychologue et que je lui raconte tous mes problèmes, ou si je vais chez un prêtre et que je lui confesse tout, je serai libéré de ma souffrance.’ Non, vous n’en serez jamais libéré car vous y êtes encore attaché. Vous ne faites que décharger votre problème et votre souffrance sur quelqu’un d’autre.
Et ensuite, que se passe-t-il ? Après avoir parlé à votre psychologue, vous repartez avec votre fardeau ! Ne croyez pas qu’il va le prendre sur lui en vous disant : ‘mon enfant, je vous donne l’absolution’, et terminé ; Il en va de même pour le prêtre, dans votre esprit vous croirez : ‘j’en ai fini avec tout ça.’ Puis vous rentrerez chez vous, absous et nettoyé. Hélas ce n’est pas comme ça que ça se passe car personne ne peut vous donner l’absolution.
En fait, ce qui se passe pendant la confession, c’est que vous vous purifiez. Vous arrivez à l’acceptation de vous-même, vous arrivez au point de dire : ‘Oui, je l’ai donné à Dieu.’ Que le prêtre vous bénisse ou que le psychologue vous dise : ‘oui, vous êtes libre’, peu importe, ça n’a pas d’importance parce que dans tous les cas, vous l’avez fait.
En raison du manque de confiance en votre ressenti, bien sûr, psychologiquement vous devenez fou, vous entrez en mode panique. Le meilleur moyen, c’est de prendre la vie des saints comme exemple. Sachez où vous devez focaliser votre mental. Tant que votre objectif est clair, il n’y a pas de panique, mais si votre objectif n’est pas clair, vous paniquerez toujours. Que vous alliez voir un psychologue, un prêtre ou qui que ce soit d’autre, ça ne vous aidera pas. Vous devez être clair avec vous-même. Et lorsque vous êtes clair avec vous-même et que dans n’importe quelle situation vous avez cette confiance, vous irez bien.
Je suppose que vous méditez et que vous faites aussi votre japa. Faites confiance au Divin qui est en vous. Peut-être que vous Le connaissez, mais si vous ne Le connaissez pas, faites au moins confiance au Maître intérieur que vous connaissez. Ainsi, récitez votre japa, faites confiance à ce Nom, ayez foi en ce Nom de Dieu, croyez réellement qu’Il réside en vous. Avec une telle foi, tout ira bien. Alors cette confiance s’éveillera et vous verrez qu’en vous asseyant pour méditer ce ne sera pas pour obtenir ‘quelque chose’ mais parce que vous voudrez être en connexion avec le Divin Lui-même. Pour cela cette confiance doit être là, car si elle n’est pas présente, vous n’y parviendrez pas.
Je vais vous raconter une histoire de la vie de Saint Namdev : Namdev était un grand dévot de Panduranga, de Vitthala. Pour lui, il n’y avait que Vitthala et personne d’autre. Un jour, à Pandharpur, un homme très riche a décidé de faire la fête, il voulait célébrer Tula Mahotsav. Dans Tula Mahotsav, ce qui se passe, c’est qu’une personne est assise sur un plateau d’une balance et sur l’autre plateau, elle demande aux gens de mettre de l’or, de l’argent etc… Ainsi, la personne obtient son poids en or et en argent qui est ensuite distribué aux pauvres. Heureusement que les indiens sont très maigres, comme ça ils n’ont pas besoin de payer tant que ça ! (Imaginez si je m’asseyais sur cette balance ! Ce serait assez cher, je vous le dis !)
L’homme riche distribua tout l’or et l’argent aux personnes présentes et à la fin il demanda : « Est-ce que tout le monde a reçu quelque chose ? »
Tout le monde a répondu : “Oui, mais Namdev n’a rien reçu.’
Il a donc envoyé un messager auprès de Namdev Maharaj qui a répondu : ‘Eh bien non, je ne suis pas intéressé. C’est très bien comme ça, il a fait de bonnes choses, il a distribué aux brahmanes et aux pauvres. Je n’ai besoin de rien de sa part.’
L’homme envoya une seconde fois le messager et il reçut la même réponse. Et lorsque le messager revint pour la troisième fois, Namdev vint voir l’homme riche en lui disant : ‘Écoute, je t’ai dit que je n’avais besoin de rien de ta part mais puisque tu veux vraiment me donner quelque chose, je vais te demander une seule chose.’
L’homme riche répondit : ‘Oui, je t’en prie, demande-moi et je te donnerai volontiers tout ce que tu veux.’
Namdev Maharaj dit : ‘Ok, je te demande de me donner l’équivalent en or du poids d’une feuille de Tulsi. Mais sur celle-ci, nous n’écrirons pas le nom complet de Rama, nous écrirons seulement ‘Ra’. Ensuite, vous me donnerez le poids en or de cette feuille de Tulsi, ou autre chose.’
L’homme riche répondit ‘D’accord, mais vous vous moquez de moi ; ça ne pèse rien.’
Namdev sourit : ‘C’est ce que nous allons voir.’
Ils ont donc apporté la balance, Namdev a pris une feuille de Tulsi, et avec foi et dévotion pour Vitthala, il a écrit ‘Ra’ et l’a placée sur le plateau de la balance. Ensuite il dit à l’homme : ‘je vous en prie.’
Bien sûr, en voyant une simple feuille de Tulsi, on se dit que ce n’est pas grand-chose, vous savez. Alors l’homme a pris une pièce d’or et l’a mise sur la balance, mais rien ne s’est passé. Deux pièces, encore rien. Trois, toujours rien ; le Tulsi était encore plus lourd que ça. Alors l’homme a commencé à mettre des kilos et des kilos d’or, d’argent, et plus encore sur la balance mais rien n’y faisait : le Tulsi était toujours plus lourd. Alors l’homme a demandé aux voisins et à sa famille d’apporter tout l’or qu’ils avaient, tous leurs bijoux, tout l’argent qu’ils possédaient et ils les ont posés sur la balance, mais rien n’a changé.
En voyant cela, son orgueil, sa fierté et son ego se sont brisés. Il s’est incliné devant Namdev Maharaj et a dit : ‘je n’ai rien d’autre à vous offrir, s’il vous plaît, acceptez ceci.’
Puis Namdev Maharaj répliqua : ‘Que veux-tu que j’en fasse ? Que vais-je faire de ce tas d’or, de toutes ces choses, alors qu’une simple feuille de Tulsi, si chère à mon Vitthala, est plus lourde que tout votre or. Tous les punyas que tu as gagnés et tous les pèlerinages que tu as faits n’égalent pas cette simple feuille de Tulsi.’
Cette histoire nous montre bien ce que la foi et la dévotion peuvent faire. Si nous avons foi dans le Seigneur, nous Lui faisons confiance. Et donc vous n’avez pas besoin d’aller voir un psychologue, vous n’avez pas besoin d’aller chercher quoi que ce soit parce qu’Il installera cette paix en vous. C’est parce que vous n’êtes pas en paix avec vous-même que vous vous inquiétez. Et parce que vous vous inquiétez, vous paniquez. Quand vous n’avez pas quelque chose, vous paniquez.
Alors, ayez au moins la foi et la confiance que lorsque vous êtes assis en méditation, Dieu est avec vous, vous avez le Maître et Dieu toujours avec vous. Ayez juste confiance en cela.
3. Si nous avons fait des choix inappropriés sur notre chemin en tant que dévots initiés, y a-t-il un moyen de se repentir et d’effacer l’ardoise afin de pouvoir repartir à zéro ?
Il est courant de faire des erreurs, vous savez. Tout d’abord, vous êtes un être humain et vous ferez bien sûr des erreurs. Si vous vous repentez vraiment sincèrement, sachez une chose : Dieu vous a pardonné et vous vous êtes pardonné aussi à vous-même grâce à cette repentance. Vous pouvez partir à zéro, mais ne refaites pas la même erreur. Si vous l’avez faite une fois, tirez-en la leçon. Et souvenez-vous en comme un exemple de ce que vous ne devez plus faire. Ensuite, repartez à zéro. Pourquoi ?
Parce que Dieu vous donne toujours plusieurs chances, Il vous donne une chance une fois, deux fois ou trois fois. Mais si après la troisième fois vous n’avez toujours pas compris, alors vous n’apprendrez jamais. Donc si vous regrettez votre erreur et que vous vous repentez sincèrement, allez de l’avant.
4. Si je ne suis pas très ancré, la pratique spirituelle m’éloignera-t-elle plus de mon ancrage ? Comment concilier les deux : être pleinement dans le corps et un être spirituel en même temps ?
Il y a un autre mot pour désigner la spiritualité, c’est ‘l’ancrage’. Si vous dites que vous êtes spirituel mais que votre pratique spirituelle ne vous aide pas à vous ancrer alors oui, vous devriez vous posez la question. Alors, que devez-vous faire si vous n’êtes pas ancré ?
Si ce que vous faites ne vous ancre pas, je vais d’abord vous demander de prendre un peu de recul. Il ne s’agit pas d’arrêter vos pratiques spirituelles, mais de les diminuer. Commencez d’abord à vous analyser, à examiner votre mental. En entrant sur le chemin spirituel, et surtout si vous avez un Maître, la première chose que vous faites est de vous prosterner devant le Maître, n’est-ce pas ? C’est ce que vous faites en premier. Le matin au réveil, la première chose que vous faites, c’est de vous prosterner devant le Maître.
Pourquoi pensez-vous que nous faisons cela ? En fait, en vous inclinant devant le Maître, cela montre qu’il est spirituellement très élevé. Est-ce que le Maître vole dans tous les sens ? Non, le Maître est très enraciné. Il a les deux pieds bien sur terre. Il ne plane pas. La plupart des dévots volent avec leur imagination et tout ce genre de choses mais le Maître est très ancré dans le sol. C’est pour cette raison qu’en vous prosternant, vous vous dites intérieurement : ‘Bien que Tu sois un être très élevé spirituellement, Tu es pleinement ancré, Tes pieds sont pleinement là.’ C’est pour cette même raison que lorsque vous allez dans un temple, vous vous inclinez devant les déités, car elles sont venues pour élever l’humanité. Les déités s’ancrent d’elles-mêmes.
Si votre pratique spirituelle vous fait planer, il vaut mieux en faire moins pour ne pas passer pour un fou, vous savez. Sinon, c’est très mauvais, vous donnerez une mauvaise réputation à la spiritualité, une mauvaise image de votre cheminement spirituel. Si vous voulez inspirer les gens, imaginez-vous déambulant comme une personne démente, pensez-vous alors que vous inspireriez les gens autour de vous? Vous n’y arriverez pas ! Cela arrive parce qu’il y a un manque de connaissance en vous. Si vous vous éduquez de la bonne manière et que vous nourrissez votre mental des bonnes choses, vous ne planerez pas. Ceux qui sont ancrés sont ceux qui ont reçu une véritable éducation. Je ne parle pas d’éducation scolaire mais d’éducation dans votre cheminement spirituel. La raison pour laquelle vous planez est due à votre manque d’éducation de la connaissance de votre chemin spirituel.
Qui plane en fait ? Examinons cela. Dans le domaine spirituel, on constate très souvent que les personnes ésotériques planent parce qu’elles n’ont pas de connaissances concrètes au sujet de leur chemin spirituel, et aussi parce qu’elles suivent des soi-disant enseignants qui leur disent des choses fantaisistes qui leur font croire qu’elles sont formidables et que ce sont des personnes exceptionnelles.
Allez aux États-Unis, à tous ces salons spirituels et vous en croiserez énormément. Tous ces gens ne sont pas ancrés parce qu’ils n’ont aucun sens de ce qu’est la spiritualité. Les gens pensent que la spiritualité, c’est : ‘je m’assois et je médite un peu, je me balance un peu à gauche et à droite… je suis très spirituel.’ Non, ce n’est pas ça la spiritualité ! La spiritualité, c’est quand vous êtes assis et que vous avez cette connexion instantanée avec le Divin. Vous ressentez Son amour. Votre cœur brûle avec ce désir à l’intérieur de vous.
Cela n’a rien à voir avec un quelconque dérangement mental qui vous fait courir et planer. Les vrais Maîtres sont pleinement ancrés. Certains grands maîtres cachent leur spiritualité et leurrent les gens en se faisant passer pour fous. Mais ça c’est autre chose, ce n’est pas le cas de tout le monde. Très souvent, les gens perdent pieds et alors demandez-vous : ‘Quel est le but de tout cela ?’ Humm ? Quel est réellement ce but ? Mukti ? La libération ? Qu’est-ce que c’est que ça ?’ Si vous n’êtes pas libre, si vous êtes dérangé mentalement , comment pourrez-vous vous libérer ?
Apprenez à connaître votre chemin. Apprenez à vous connaître, obtenez de vraies connaissances par le Bhagavatam, la Gita… il y a beaucoup d’autres merveilleuses Écritures saintes qui peuvent d’abord vous permettre de devenir un meilleur être humain, avant que vous ne commenciez à vous faire pousser des ailes et à voler, parce que cela ne vous aidera pas.
Alors, soyez ancré et devenez un meilleur être humain.
Jai Gurudev tout le monde !
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