SATSANG DE LA NAVARATRI,
À l’ashram Shree Peetha Nilaya,

01 OCTOBRE 2019

Lors de la troisième nuit de la Navaratri, Paramahamsa Vishwananda a parlé de la Déesse Chandraghanta. C’est Elle qui dissipe tous les doutes et toutes les autres limitations du mental agité afin qu’il puisse se focaliser sur le désir ardent pour le Divin.

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Jai Gurudev tout le monde !

J’étais en train d’écouter Swami Dhanamjay et Je me suis posé cette question : Ok, si vous aviez la vision Divine, qu’est-ce que vous en feriez ? Vous iriez partout annoncer ‘Waouh, super, j’ai vu ça !’ Vous savez à quelle vitesse vous oubliez les choses ? Ce qui me surprend tellement, et encore plus spécifiquement chez les êtres humains, c’est la manière qu’ils ont à oublier les choses dans leurs vies. C’est incroyable. Même si vous aviez la vision du Divin, le doute triompherait très rapidement. J’ai vu tant de personnes comme cela.

Même si vous aviez la vision du Divin, le doute triompherait très rapidement.

Paramahamsa Vishwananda 

 Aujourd’hui nous célébrons le troisième jour de Maha Maya qui est la Déesse Chandraghanta. Elle a 10 mains avec de nombreuses armes. 

Le nom Chandraghanta : ‘Chandra’ signifie la lune. La lune représente le mental. C’est d’ailleurs très similaire au verset de la Gita d’aujourd’hui (Chapitre 11, verset 6). Il s’agit du mental toujours éparpillé dans toutes les directions, qui est en mouvement constant, passant de gauche à droite, de droite à gauche, et c’est ce même mental qui est dupé par tant de choses différentes. Même lorsque vous pensez savoir quelque chose, le mental découvrir sans cesse plus.

 À côté de ce nom se trouve ‘ghanta’, qui signifie ‘cloche’. Souvent les personnes qui pratiquent le OM Chanting entendent de nombreux sons mystiques. Ce n’est pas rare qu’ils entendent un son de cloche. Mais ce son ce n’est pas juste un son normal, c’est un son intérieur qui résonne pour que quelque chose d’autre se réveille, pour que vous vous réveilliez. Si vous restez dans un état endormi, vous allez devenir paresseux ; vous allez prendre votre vie pour acquise et vous n’allez jamais rien apprécier. Mais la vie, ce n’est pas seulement des bonnes choses. 

Il y a aussi, selon votre point de vue, des « choses pas si bonnes » qui arrivent. Mais un dévot qui est abandonné aux Pieds du Seigneur a cette confiance que tout ce que le Seigneur lui donne est pour son propre bénéfice. C’est ce dont Swami Dhanamjay parlait auparavant. Il y a de nombreux professeurs qui parlent de grandes philosophies, mais ça ne veut pas dire qu’en privé ils y croient. Tant que la personne n’a pas expérimenté ce dont elle parle, cela reste juste une idée. 

Alors, parlons de Chandraghanta, cet aspect de la Mère Divine. On est au tiers de la Navaratri, qui se retrouve divisée en trois parties : rajasique, tamasique et sattvique. Cette partie-là représente la Déesse Durga, celle qui dissipe tous les doutes. Chandraghanta est la même, la dernière du tiers de ces neuf jours, c’est celle qui dissipe tous les doutes du mental pour qu’il s’élève et devienne pleinement focalisé et centré. Si le mental est toujours à errer à droite, à gauche, vous ne serez jamais libre. C’est seulement lorsque le mental est pleinement centré que la personne aura ce désir ardent. Avoir ce désir, ce n’est pas quelque chose qui arrive juste comme ça. 

Pour vous languir de quelque chose, vous devez savoir pourquoi vous vous languissez. Les Shashtras parlent de se languir des Pieds du Seigneur. Ne laissez pas le mental courir à droite à gauche. Vous avez fait cela tant de vies, pourquoi continuer à faire encore la même chose ? Par chance, Bhagavan a envoyé un Maître spirituel dans votre vie pour vous rappeler où vous deviez focaliser votre mental. Mais ce n’est pas facile de le transcender lorsqu’il s’égare, n’est-ce pas ? C’est une constante. Arjuna sait très bien que Krishna n’est pas un être normal, et pourtant, même en étant en Sa présence, il ne pouvait pas Le percevoir. Il doit se préparer à cela. Pendant tout ce temps Krishna lui parlait et transformait ce mental afin qu’il puisse aller au-delà des limitations qu’il a lui-même érigées.

La Déesse Durga est celle qui dissipe tous les doutes. Chandraghanta est la même… celle qui dissipe tous les doutes du mental pour qu’il s’élève et devienne pleinement focalisé et centré.

Paramahamsa Vishwananda 

Imaginez combien de limitations vous vous êtes déjà données à vous-même. Oubliez les vies passées. Pensez juste à cette vie-là ! Je ne vous dis même pas de penser à vos vies passées ; vous ne vous souvenez même pas de ce que vous avez fait lorsque vous étiez jeune, alors les vies passées, ce serait un peu de trop demandé. Même en étant ici, en écoutant chaque jour, votre mental est encore plein de doutes, plein de saleté que vous devez encore purifier. Alors, imaginez cela ! Ne pensez pas que tous ceux qui vivent à l’ashram ont un mental pur, ou qu’ils ont tous transcendé leur mental. Non, non, non, ce n’est pas le cas. C’est un travail en constante évolution, car la bhakti ne s’éveille pas juste comme cela. Ce désir ardent doit être là, cette foi doit être là. Car lorsque nous parlons des écritures, ce n’est pas juste par curiosité. Ne pensez pas que la spiritualité, c’est juste là pour satisfaire la curiosité. Non, il ne s’agit pas de cela ; l’expérience en face à face doit se faire, cette Réalisation doit se faire ; et elle ne viendra pas juste en l’entendant, et en disant ‘quelle belle histoire.’

Mais ceux qui expérimentent sincèrement la Grâce, tout d’abord du Maître spirituel et ensuite, la Grâce de Dieu, ceux-là n’oublient jamais, pas une seule fois. Comme il est dit : une fois que vous avez touché à l’amour dans votre vie, vous ne pouvez pas l’oublier. Vous pouvez toujours essayer, mais vous ne le pouvez pas. Comme Surdas a dit à Krishna : ‘Tu déclares être le Seigneur Suprême, non ? Tu clames être le plus puissant de toute la création, Tu es le Seigneur Suprême Lui-même, non ? Alors je Te défis d’une seule chose.’ Surdas continue : ‘Fais-moi arrêter de T’aimer. C’est là le défi que je Te lance.’ Imaginez quel genre de force et de pouvoir, et quel abandon Surdas devait avoir pour dire, ‘je Te défis : fais-mois arrêter de T’aimer.’ Pouvez-vous faire cela ? Demandez à Swami Revati s’Il peut faire cela. Il a vécu une expérience à ce sujet. 

 Vous voyez, les gens peuvent parler, eh oui, nous pouvons parler tous les jours du fait que nous aimons, nous aimons, nous aimons, mais l’Amour ce n’est pas cela. L’Amour est transcendantal ; lorsque vous devenez un avec celui que vous aimez, lorsque vous percevez à chaque moment qu’Il est assis dans votre cœur. Ce genre de concentration, ce genre d’objectif, c’est ce que souhaite votre âme. Mais à moins de transcender votre mental… En parlant de Chandraghanta, observons la lune : elle connaît de nombreuses phases, non ? La lune croissante, la lune décroissante. De la même manière, vous aussi traversez de nombreuses phases, mais est-ce que votre mental est centré et focalisé ? Est-ce que votre mental est absorbé ? Si votre mental est continuellement à courir partout, vous ne percevrez jamais. Vous pouvez peut-être le dire, mais grâce à l’expérience, vous en êtes pleinement absorbé. 

L’histoire du disciple de Paramahamsa Ramakrishna

  Il y avait un saint… Vous avez entendu parler de Paramahamsa Ramakrishna, non ? Il avait un disciple, Narendra (qui plus tard devint connu sous le nom de Vivekananda). Ce disciple, dès son plus jeune âge, recherchait son Maître spirituel. Et lorsque le moment est arrivé, il a rencontré son Maître spirituel : Sri Ramakrishna. Chaque jour, Narendra allait et recevait le Darshan de Ramakrishna. Narendra n’était pas très riche, il n’avait pas tant à manger chez lui mais il disait à sa mère qu’il allait manger chez un ami. Ce qu’il faisait réellement, c’était aller voir son Maître spirituel où il restait quelque temps. Bien évidemment, Ramakrishna savait cela et le nourrissait de beaucoup de prasad. À la fin de la vie de Ramakrishna, lorsqu’il était sur son lit de mort, Narendra était assis à Ses côtés, et Ramakrishna lui rappelait les moments où il racontait à sa mère qu’il allait manger chez un ami. Pendant des jours et des jours, il faisait comme ça : il ne mangeait pas (la nourriture de la famille), mais il demandait à sa mère de nourrir son frère.

Ramakrishna lui racontait cette histoire, il lui disait, ‘Souviens-toi, je te donnais beaucoup de nourriture, beaucoup de prasad, et tu me disais ‘mais je ne peux pas manger autant de prasad !’ Alors Ramakrishna lui demanda : ‘Comment penses-tu que je savais cela ?’

Le disciple répondit, ‘Mais Gurudev, Tu es antaryami ; Tu sais tout.’

Ramakrishna répliqua : ‘Oui, mais encore plus que cela, de quoi s’agit-il ? Le Maître est assis dans le cœur’. C’est ce que nous disons lorsque nous avons la Guru Bhakti : ‘Le Maître spirituel est assis dans le cœur du bhakta.  Ainsi, quoique le bhakta expérimente, que cela soit la faim, la joie, la tristesse, le bonheur, peu importe, le Maître spirituel fait aussi partie de cela. Alors quand tu ne mangeais pas, moi non plus je ne mangeais pas et je te nourrissais. Et lorsque tu mangeais, j’étais nourri aussi.’

De cette manière, Sri Ramakrishna lui rappela que le Maître spirituel a de nombreuses bouches et de nombreux corps. Il lui rappela qu’il n’est jamais seul et que le Maître spirituel fera tout ce qui est nécessaire pour les dévots afin d’atteindre pourquoi ils sont venus ici. Car les dévots ne savent pas pourquoi ils sont là. 

Dans la Bhagavad Gita, vous voyez comment Bhagavan Krishna est tout le temps, continuellement, en train de rappeler – et pas uniquement à Arjuna, Il rappelle à chacun – l’importance de contrôler le mental, et combien il est important d’avoir la foi ; car sans la foi, la bhakti n’existe pas. La bhakti ne s’éveillera pas dans le cœur s’il n’y a pas de foi. C’est à travers la foi que la bhakti s’éveille ; c’est à travers la foi qu’une personne expérimente cela. La foi n’est pas superficielle. De l’extérieur, vous pouvez paraître très saint, et c’est d’ailleurs ce que je vois souvent : des dévots en face de moi qui sont tout ‘Oh, Swamiji, Guruji, oooh’ ; ils mettent un visage très humble ; et lorsque je les croise par hasard à l’extérieur, tout ce masque est parti et les vêtements sont complètement différents. 

Alors, revenons à Chandraghanta… C’est seulement lorsque vous aurez la foi que vous entendrez l’appel intérieur. Il ne s’agit pas seulement d’une cloche extérieure mais bien d’une cloche qui appelle de l’intérieur même. Lorsque votre cœur se languit, lorsque votre cœur brûle d’un tel … Je ne peux même pas trouver de mot pour cela. Ce n’est pas un désir, mais votre cœur brûle pour ce prochain moment de rencontre. 

Jai Gurudev !