SATSANG À L’ASHRAM,
SHREE PEETHA NILAYA,
5 JUILLET 2020
Le 5 juillet 2020, Paramahamsa Vishwananda a parlé de la valeur précieuse d’une vie humaine et du rôle du Maître spirituel dans la vie du dévot.
Jai Gurudev tout le monde !
Tout d’abord, je vous souhaite à tous une Gurupurnima des plus bénies !
Comme on le dit, la vie en elle-même est l’un des privilèges que l’on possède. Obtenir une vie humaine est l’une des choses les plus difficiles. Dans les shastras, il est dit qu’après être passé par un nombre incalculable de naissances et de morts, vous arrivez au moment où vous atteignez cette vie humaine. Bien qu’elle soit si difficile à atteindre, c’est par la grâce de Dieu qu’on la reçoit. Pour quelle raison ?
Vous voyez, c’est bien souvent LA question. Lorsque vous observez le monde, on voit bien que les gens ne réalisent pas le but de la vie. Bien que de nombreux Maîtres soient venus et que Bhagavan Lui-même soit venu rappeler le but de la vie à l’humanité, pour autant, même en sachant combien cette vie humaine est précieuse, les gens ne font rien. C’est pour ça que le Maître est très important dans la vie d’une personne. Le Maître vient en tant que rappel, pour nous rappeler ce qu’est la vie, ce dont il s’agit en réalité.
Nous pouvons vivre notre vie comme un animal le ferait (comme vous l’avez fait pendant de nombreuses de vies). Même en étant un être humain, vous vivez [encore] votre vie comme un animal, sans aucun but. Vous traversez la vie sans but. Ce que vous faites dans la vie, les animaux le font aussi. Les animaux doivent eux aussi travailler pour leur nourriture. Ils ont aussi une famille. Alors, quelle est la différence entre votre vie et celle d’un animal ? C’est pour cette raison que les shastras disent qu’avoir une vie humaine est l’un des cadeaux les plus précieux que le Divin puisse donner, que Bhagavan puisse donner. Mais pour réaliser quoi ? Parce que, vous voyez, lorsque vous observez le monde, le monde est magnifique. Maya est magnifique. Et vous allez errer sans but à travers le cycle de la naissance et de la mort. On ne peut y échapper. Si quelqu’un ne vous rappelle pas quel est le véritable but de la vie, vous allez continuer à tourner encore et encore dans ce cycle de naissance et de mort. Ainsi, le rôle du Maître est de vous rappeler que vous devez vous en libérer.
En étant assis ici, je regardais cette magnifique peinture du roi Rishabhadeva. Vous savez, dans la Shreemad Bhagavatam au Canto 5, Chapitre 5, verset 18, il a dit une chose magnifique : il a donné la description d’un Maître spirituel. De nos jours, on voit dans ce monde beaucoup de soi-disant Maîtres, non ? Tous ceux qui ont acquis un peu de savoir s’octroient le titre de Maître. Dans ce verset, le roi Rishabhadeva dit : ‘Quelles sont les qualités d’un Maître ?’ Tout d’abord, le Maître doit être libre, ce qui signifie que le mental du Maître n’est pas attaché à ce monde ; celui-ci est attaché au Divin Lui-même. C’est seulement si le mental du Maître est attaché au Divin qu’il pourra donner le Divin, non ? S’il est attaché à une pomme de terre, il vous donnera seulement une pomme de terre. Si leur mental est attaché à l’argent, ils pourront uniquement vous donner… non, ils ne vous donneront même pas d’argent. Ils prendront votre argent. Ça, c’est quelque chose qu’ils ne donnent pas !
Et c’est ce que vous voyez de nos jours. Ils ne peuvent pas vous donner Bhagavan, c’est pour cela qu’ils disent ‘non, soyez juste heureux.’ C’est là la seule chose qu’ils peuvent vous donner. Ils peuvent vous donner le bonheur dans ce monde seulement, mais ils ne peuvent pas vous donner le bonheur éternel.
Le roi Rishabhadeva a dit que la qualité du Maître, c’est de pouvoir libérer quelqu’un du cycle de la naissance et de la mort. Alors on peut être non seulement un Maître mais aussi un père, une mère, un mari ou un enseignant spirituel. Il vous parle de cette qualité que l’on doit avoir. Si vous ne pouvez pas vous libérer du cycle de la naissance et de la mort, alors vous n’avez pas cette qualité pour être un enseignant spirituel ni même un père, une mère, un mari… qui a cette qualité de nos jours ?
Les humains sont tellement attachés à ce monde matériel, pensant qu’il s’agit de l’unique bonheur qui puisse exister et qu’il n’y a rien d’autre, mais quand vous observez les gens, sont-ils vraiment heureux ? Non, ils sont tellement emplis de peurs et d’inquiétudes. Ils ont peur de ce que le lendemain leur apportera. Vous traversez la vie en étant si peu sûr de tout. Et c’est cela le rôle du Maître. Vous voyez, le Maître ne veut pas que les gens errent dans le cycle de la naissance et de la mort, qu’ils errent dans cette souffrance qu’ils appellent le bonheur. Il dit que l’on doit être libre de ça. La liberté ne signifie pas ‘oui, tous vos tracas ici sont terminés.’ Non. [Cela signifie] atteindre cet état de béatitude divine que vous avez en vous, rien d’autre. Cette qualité est très importante.
Comme j’ai dit, il y a tellement de soi-disant Maîtres de nos jours. Vous apprenez un peu de yoga et vous sortez avec un diplôme de Maître. N’est-ce pas ? Vous apprenez un petit peu et vous pensez que vous savez déjà tellement de choses ; et donc vous devez apprendre aux autres. Tout le monde veut dire aux autres comment ils doivent vivre leur vie, mais ils ne se regardent pas eux-mêmes. Si vous, vous-même vous nagez dans le samsara, que vous nagez dans cette illusion ; si vous, vous-même, vous nagez dans cette fantaisie mais que pour autant vous voulez sauver quelqu’un d’autre, et bien c’est impossible.
C’est pourquoi il est dit que ce sont seulement ceux qui peuvent donner la grâce de Dieu aux autres qui sont les personnes qualifiées pour devenir Maître spirituel. Si on est centré dans le Divin, cela signifie qu’on est centré uniquement sur le Divin et dans ce cas, il reste uniquement le Divin, rien d’autre. ‘Vous’ n’êtes pas là.
Au chapitre 4 verset 34 de la Bhagavad Gita, Bhagavan Krishna dit : « Prenez refuge. » C’est pour cette raison qu’Il demande à Arjuna de prendre refuge aux Pieds du Maître. Se réfugier aux Pieds du Maître, mais comment se réfugier aux Pieds du Maître ? Krishna continue en disant « avec révérence et service au Maître ». Il a dit que l’on ne prend pas refuge juste ‘comme ça’ en disant ‘ok, j’ai pris refuge, j’ai été initié et je suis un dévot’. Non, nous nous réfugions aux Pieds du Maître avec humilité ; et l’humilité ne s’acquiert pas juste comme ça mais l’humilité vient du cœur. C’est pourquoi sur le chemin de bhakti, quand on parle d’humilité, vous voyez comment les gens saluent le Maître ? Ils se tapent la tête par terre (vous n’avez pas besoin de vous taper la tête, vous allez vous faire mal…) Mais cette façon de saluer correspond à ce que dit Krishna : « avec révérence et service au Maître ». Il ne s’agit pas d’une simple révérence ‘ok, je me prosterne, je fais tout un théâtre en montrant que je me prosterne’, il s’agit en réalité d’un service au Maître.
Servir le Maître, ce n’est pas seulement faire votre seva. Non. Il s’agit de cette transformation intérieure qui doit se produire. Servir le Maître signifie ‘si je désire vraiment changer, je suis ce que dit le Maître.’ De nos jours, les gens disent tout le temps ‘oui je veux changer, je veux me transformer, je veux être spirituel’, parce que c’est à la mode n’est-ce pas ? Mais quand il s’agit de réellement changer, personne ne change vraiment. Si, pendant deux ou trois semaines et puis tout redevient comme avant, à leur ancien ‘soi’.
Bhagavan dit non, demandez au Maître, renseignez-vous auprès de Lui pour savoir ‘Comment Te servir et comment me transformer ? Comment devenir Ton instrument ? Comment changer cette personnalité égotique à laquelle je m’accroche tellement ?’ Bien sûr aujourd’hui vous ne vous souvenez que de cette vie mais sachez que ce n’est qu’une continuation de nombreuses autres vies. Alors vous demandez : ‘Comment puis-je transformer cela ?’ En le demandant au Maître, celui-ci va d’abord travailler sur la personne qui pose cette question. En tout premier, vous devez d’abord polir, n’est-ce pas ? Si vous avez une pierre brute, comme quand on voit un diamant… et bien, je ne sais pas si vous avez déjà vu un diamant brut dans ce monde mais c’est comme une pierre normale. Si vous n’avez pas la connaissance pour voir le diamant derrière la pierre brute, elle restera une pierre comme une autre, mais le Maître voit quelque chose de différent. Il voit : ‘Comment puis-je polir cette pierre ?’ Et alors commence le polissage. C’est là que vous vous posez des questions. Polir signifie transformer : transformer le mental lui-même. Et cette transformation ne se réalisera que par la connaissance. La connaissance n’est pas uniquement la connaissance des livres mais la connaissance se présente à travers une multitude d’aspects où vous apprendrez à transcender ce mental limité en un mental illimité. Cette réalité limitée que vous connaissez sur vous-même doit se transformer en une réalité illimitée.
Lorsque vous dites : ‘Conduis-moi des ténèbres vers la lumière’, vous dites, ‘asato mā sad gamaya, tamaso mā jyotir gamaya’, de l’irréel au réel, de la mortalité vers l’immortalité. Quand on condense les Védas entiers et qu’on les résume, ils deviennent uniquement ce mantra : asato mā sad gamaya, tamaso mā jyotir gamaya, mṛtyor mā (a)‘mṛtām gamaya. Pouvez-vous imaginer ça ? Combien est grand ce yogi qui a créé tous les Vedas et les a résumés dans ces trois lignes seulement ! Voilà ce dont il est question dans la vie.
D’abord vous le chantez comme un mantra, non ? ‘asato mā sad gamaya, tamaso mā jyotir gamaya’, ‘asato mā’, de l’irréel au réel. Quel est cet irréel ? Quelle est cette ‘supercherie’ ? Cette supercherie, c’est l’illusion dans laquelle nous nous sommes mis à travers d’innombrables vies. Cette supercherie, c’est que nous pensons : ‘Oui, nous sommes heureux en étant ici’. Ou bien : ‘Nous serons heureux. Si je n’avais pas une bonne mère dans cette vie, alors peut-être que dans ma prochaine vie, j’aurai une meilleure mère et alors là je serai heureux. Si j’ai un mari et que je ne suis pas heureuse, peut-être que dans une prochaine vie je serai heureuse. Si je n’ai pas cela dans cette vie, je serai heureux dans une prochaine vie où je l’aurai.’ Vous voyez, vous traversez la vie sans aucun but tout en cherchant le bonheur dans le malheur.
» asato mā sad gamaya: ‘Conduis-moi de l’irréel au réel’. »
Paramahamsa Vishwananda
Qui vous rend malheureux ? Vous-même, non ? Vous vous rendez infiniment malheureux dans cette illusion, et pourtant vous demandez : ‘Conduis-moi de l’irréel au réel’. Et quand le Maître apparaît pour vous enseigner la vérité, c’est terrifiant. Parce que la vérité signifie que vous devez abandonner tout ce que vous savez, tout ce que vous pensez savoir sur vous-même, tout ce que vous avez appris pour que vous puissiez être remplis de nouvelles choses, d’une nouvelle compréhension. C’est là ce que signifie cette première partie du : « Guide-moi de l’irréel au réel. » Ce monde est magnifique et chaque partie de ce monde a toute la puissance de Bhagavan Lui-même, mais percevez-vous cette puissance de Bhagavan ? Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une illusion. L’illusion, c’est ce qui recouvre votre mental et qui vous empêche de percevoir la réalité derrière toute chose. C’est pourquoi Bhagavan dit dans la Gita : ‘Mes dévots Me perçoivent partout, ils me perçoivent en toute chose.’
Quel est l’attitude d’un dévot ? Savoir quelque chose et le réaliser, ce sont deux choses différentes ! Conduire quelqu’un de l’irréel au réel, c’est un voyage ; c’est le chemin de toute une vie. Il ne s’agit pas seulement de mots prononcés comme ça. Est-ce que vous voulez passer de l’irréel au réel ? C’est le chemin spirituel que vous avez pris et le Maître est là pour vous le rappeler. Mais est-ce que vous voulez qu’on vous le rappelle continuellement ? Ça fait peur, non ? Quelqu’un vous dit que vous vivez une vie qui n’est pas réelle mais qu’est-ce que vous allez dire de votre côté ? ‘Non, non, non, non, ma vie est très réelle. J’adore ma vie.’ Mais c’est une réalité différente. Votre réalité est basée sur une réalité limitée. Votre réalité est seulement basée sur : ‘Oui, là je suis heureux et demain je ne serai pas heureux. Après-demain, je le serai de nouveau.’ L’effet yoyo, non ? Vous avez cet effet yoyo, vous passez tous par là. Un jour vous êtes très content, rempli de joie : ‘Aaah, magnifique.’ C’est ce que vous appelez la béatitude, et le lendemain, cette béatitude disparaît. C’est là ce que ne veut pas le Maître ; il veut que vous soyez dans un état de béatitude constant.
C’est pourquoi le verset suivant dit : ‘Conduis-moi des ténèbres à la lumière’. Ce n’est pas un interrupteur, vous savez, comme un interrupteur électrique que vous allumez et éteignez ! Ce sont les ténèbres de l’ignorance que vous avez accumulées.
Bhagavan dit que vous devez poser des questions, vous renseigner. C’est ici que la connaissance est importante. Bien sûr, le Maître peut tout donner d’un simple claquement de doigt mais seriez-vous capable de le supporter, de le gérer ? Non, vous ne le seriez pas. Et ça je vous le dis par expérience. S’ils n’ont pas transcendé leur mental, s’ils n’ont pas abandonné ce qu’ils pensent savoir pour transcender leurs limitations, les êtres humains ne seront jamais capables de supporter ce que le Maître peut leur donner. C’est pourquoi beaucoup entrent sur le chemin spirituel et beaucoup quittent également le chemin spirituel, parce qu’ils ne peuvent pas supporter la Lumière. Vous savez, tout le monde pense : ‘Oui, je peux supporter la Lumière’. Comme Arjuna l’a dit à Krishna : ‘Je veux voir Ton immense forme et je veux…’, mais quand il l’a vu, quelle a été sa réaction ? Il était choqué. Il ne pouvait pas supporter la Lumière de Bhagavan ; il ne pouvait pas supporter cette réalité.
C’est la même chose dans la vie de Jésus, lorsque Pierre a dit haut et fort : ‘Oui, oui, j’ai la foi, je viendrai à toi’. Jésus a dit : ‘D’accord, viens ! Descend du bateau et marche sur l’eau’. Que s’est-il passé ? Il est descendu du bateau, il s’est tenu debout sur l’eau mais alors son mental a commencé à s’activer, la peur a commencé à envahir son mental, et il a commencé à couler. Dieu merci, Jésus était là pour le tenir sinon le pauvre gars se serait noyé ! Mais c’est la même chose vous voyez : les êtres humains se noient dans l’illusion de ce monde qu’ils appellent bonheur et le Maître vient les relever pour les faire sortir de ce ‘bonheur illusoire’. Ils sont dans leur propre cocon, ils en sont contents et ils sont très contents de leur vie. Lorsque vous demandez aux gens : ‘Comment ça va dans la vie ?’, vous entendrez très souvent la réponse : ‘Oh, je suis très satisfait de ma vie telle qu’elle est.’ Ainsi, les gens ont bâti ce monde d’illusion autour d’eux en pensant qu’ils sont heureux ; mais quand la réalité s’invite, alors vous voyez qu’ils ne sont pas vraiment heureux. Et d’eux-mêmes ils le réalisent. Ils s’assoient dans cette illusion, avec cette ignorance dans leur mental et leur manque de véritable connaissance. Quand le Maître apparaît, il leur donne cette connaissance, mais ils doivent la prendre et essayer de la mettre en pratique.
Ensuite ‘de la mortalité à l’immortalité. Combien de gens se connaissent véritablement ? Même sur le chemin spirituel, il n’y a pas beaucoup de gens qui se connaissent. Ils savent la chose suivante : ce que le mental leur dicte. Ils savent que quelqu’un est ici bien vivant et que quelqu’un est là-bas bien mort. Et terminé. Mais Bhagavan a dit : « Non, vous êtes immortels, vous êtes l’atma.’ Alors, comment vous appelleriez-vous ? Si vous téléchargiez ce fichier que vous avez gardé dans votre Brahma-nadi – c’est là où se trouve tout le stockage gardé à l’intérieur, c’est votre ‘disque dur’. Si vous le téléchargiez, vous seriez choqués du nombre de noms, de formes, de vies et d’aspects que vous avez eu. Lequel appelleriez-vous ‘vous-même’ ? Hein ? Lequel êtes-vous ? Qui êtes-vous ?
Vous n’êtes qu’une seule et même réalité, et en transcendant cette mortalité que vous appelez ‘vous’ (cet aspect que vous voyez à l’extérieur), votre Soi se révèle comme n’étant autre que Lui, et rien d’autre.
C’est pourquoi dans le chapitre 4, verset 34 de la Gita, Krishna dit que par révérence et service au Maître, en Lui demandant : ‘Comment puis-je me sauver ?’ – mais une chose importance : quand vous demandez, il faut être prêt à recevoir ce que donne le Maître. Il ne s’agit pas simplement de s’asseoir, de demander et continuer à l’entreposer dans la boîte de stockage. Vous avez fait ça pendant de nombreuses vies. Non, lorsque vous demandez, vous devez être prêt à écouter, prêt à faire face aux défis, prêt à vous transformer et transcender vos limitations. Dans ce verset, Bhagavan poursuit en déclarant que le Maître a vu la réalité suprême, que le Maître réside dans la réalité suprême et qu’Il est prêt à donner, qu’Il donnera, mais seulement lorsque vous serez prêts.
Comme dans le Chapitre 11 de la Bhagavad Gita où Arjuna dit : « Seulement si je suis prêt, s’il Te plait, révèle-moi Ton aspect véritable.’ Vous voyez : ‘Je suis prêt et impatient de Te percevoir dans Ta réalité ultime, mais d’abord, regarde si je suis prêt.’ De la même façon, le Maître vous prépare. Vous savez, cette transformation pour passer de ce mental limité centré sur l’illusion en un mental illimité, lui-même devenant divin, prend diverses formes. C’est là la qualité du Maître par laquelle Il est prêt à donner la béatitude suprême, prêt à révéler Bhagavan, à donner Bhagavan aux personnes, aux dévots ; mais pour cela, on doit être prêt pour Lui. Et le rôle du Maître est de préparer et de donner le plus précieux des cadeaux qu’il détient.
Vous savez, de nos jours, les gens vont voir les gurus : ‘Tous les jours je t’offre une prière, s’il te plaît, rend-moi heureux, donne-moi cette maison, donne-moi un mari, donne-moi une femme, un enfant. S’il Te plait, donne-moi…’ Vous voyez, en pensant comme ça, tout le monde recherche un bonheur limité : ‘si je possède cette chose, je serai heureux.’ Il y a quelques jours, quelqu’un m’a écrit : ‘Guruji, je possède tout dans ma vie, mais il y a une chose que je n’ai pas : le bonheur. Et je ne sais pas comment être heureux.’ Vous voyez ? Combien de choses vous avez dans votre vie ? Vous en amassez tellement !
Et de cette manière, vous êtes dans cette attitude de ‘jamais assez’ ; vous devez avoir ci, vous devez avoir ça, vous devez avoir cette chose pour être heureux et pourtant, au final vous remarquez que même en possédant toutes ces choses, vous vous demandez ‘où est le bonheur ?’ Je ne parle pas de ce bonheur où ‘aujourd’hui vous êtes heureux et demain vous êtes malheureux.’ Non, je parle d’un bonheur qui n’en finit jamais et où vous devenez de plus en plus heureux chaque jour. Et, en ce moment, nous sommes encore dans cette leçon avec ces choses pandémiques où vous pouvez voir l’état d’esprit des gens.
Et tout à coup, toutes ces choses qui, selon eux, les rendraient heureux ne les rendent plus heureux parce que ce qui les rendait finalement les plus heureux, c’était la peur de perdre leur vie ! Ce qui vous rendra vraiment heureux, c’est de réaliser que la vie est la chose la plus importante. Et pourtant, personne ne veut réaliser cela. Étendu sur votre lit de mort, vous direz : ‘Ah, maintenant je veux aller vivre ma vie’ ? Malheureusement, c’est la réalité de ce monde. Que les gens réalisent qu’ils ont gâché le plus précieux des cadeaux : le moment présent. Ils ont gâché leur vie. Étendu sur leur lit de mort, ils regardent en arrière : ‘ Qu’est-ce que j’ai accompli ? Rien. J’ai misé tout mon bonheur sur un mari, une femme, des enfants…’ Mais quand vous mourrez, personne n’est là pour vous. Si vous avez de la chance, ils seront autour de vous à chanter le Nom du Divin pour vous. Si vous n’en avez pas, vous mourrez seul. Mais le Maître est toujours là.
» À l’instant même où vous êtes né dans ce monde, où vous avez pris votre premier souffle… cette connexion avec le Maître était déjà établie. «
Paramahamsa Vishwananda
À l’instant même où vous êtes né dans ce monde, où vous avez pris votre premier souffle – que le Maître ait un corps physique ou non – à ce moment-là, cette connexion avec le Maître était déjà établie. Le Maître a toujours été là, que vous en soyez conscient ou non ; il a, avec Ses yeux aimants, toujours veillé sur vous, même sans que vous ne le remarquiez. Alors, quand vous êtes prêt, votre atma a lancé un appel et vous a mis sur ce chemin spirituel. Mais elle ne vous a pas amené sur le chemin spirituel seulement pour mettre un tilak sur votre front et dire : ‘Oui, je suis un dévot’ et vous habiller de façon exotique. Non, il ne s’agit pas de cela ; elle vous a appelé sur ce chemin pour que vous vous transformiez, pour que vous ne soyez pas limité par votre propre compréhension des choses mais pour vous transformer vous-même en votre soi divin. Vous n’avez pas besoin de mourir pour devenir divin, vous savez. Les gens attendent en se disant : ‘Je deviendrai divin une fois mort.’ Alors mourrez maintenant ! Non ? Qu’attendez-vous dans ce cas ? C’est dans cette vie-là qu’il vous faut devenir divin. Vous savez, un autre terme pour ‘dévot’, c’est ‘divin’. Être divin, c’est vous transformer en cet amour ; vous transformer en cet état de béatitude divine. Voilà ce que représente le terme ‘dévot’. C’est ce qu’a dit Bhagavan : « Où que soient Mes dévots, Je suis avec eux ».
« Je suis avec eux » : pensez-vous que Bhagavan soit un Dieu misérable ? Non ? Il est un Dieu de béatitude. Le Nom de Ranganath, signifie ‘Celui qui est toujours joyeux, toujours heureux.’ Vitthala : ‘celui qui prend soin’ – ce mot ‘Vitthala’ a de nombreuses significations. La première d’entre elles, c’est la Déesse de la fortune, celle qui pourvoit. Une autre donnée par Tukaram : ‘Vittha’ signifie ‘ignorance’, et ‘la’, ‘celui qui accueille’. Il accueille tout le monde, Il vous accueille tel que vous êtes, avec vos limitations, avec vos zones d’obscurité, avec votre côté diabolique, démoniaque, quoi que vous ayez ; Il vous accueille tel que vous êtes. Il est comme le feu, prêt à vous purifier totalement. Et c’est ce qu’Il veut.
Imaginez que vous êtes un papillon de nuit qui commet un suicide dans la flamme éternelle, ok ? Le papillon de nuit est attiré par la lampe, où qu’elle soit, et il se suicide dans la lampe. Un dévot agit de la même manière ; lorsqu’il est attiré par le Maître et Dieu, il commet un suicide. Pas de façon suicidaire, mais de façon divine. Il transforme sa limitation, sa façon de comprendre les choses et de les appréhender, également sa façon de comprendre la vie. Ainsi, le dévot saute dans la lumière de Dieu et commence à briller comme le Divin brille.
C’est cette lumière-là que vous devez rayonner. Lorsque quelqu’un voit un dévot, il ne voit pas une personne misérable. Un dévot est une inspiration pour les autres, une inspiration à se transformer. Imaginez quelqu’un qui voit un dévot misérable, pensez-vous que ce dévot va inspirer les gens à se changer ? Ou bien qu’il les fera fuir ? Même Bhagavan s’enfuirait ! Mais si vous observez les dévots, même quand ils pleurent… observez toutes ces grandes âmes. Ils se languissent de Lui ; ils se languissent car leurs cœurs appellent le Divin Lui-même, pour avoir une relation avec Lui. Ils pleurent, mais ils reflètent. Même dans leurs pleurs, les gens sont attirés vers eux. C’est incroyable, n’est-ce pas ? Regardez, quand Mirabai chantait pour Krishna, elle pleurait à chaque fois ; Chaitanya Mahaprabhu dansait mais il pleurait à chaque fois. Tout en sachant que ces larmes n’étaient pas des larmes d’ignorance. Ce ne sont pas des larmes qui disent : ‘Je me languis pour quelque chose de matériel’. Les dévots se reconnaissent à ça, lorsqu’ils sont ensemble car ils ont cela, ils partagent cela. Même si, comme j’ai dit, ils pleurent, pour autant ils attirent car c’est leur atma qui pleure. Si vous laissez votre mental se reposer ne serait-ce que pour un moment, juste un petit moment – vous êtes tellement expert quand il s’agit de divertir votre mental – si vous mettez une, pas même une seconde mais une fraction de seconde de paix dans votre mental, vous verrez à quel point l’atma se languit de Bhagavan. C’est ce qui est parfois propulsé de l’intérieur vers l’extérieur et c’est pour cela que vous avez ce désir ardent mais que quand vous commencez à y réfléchir et que votre mental commence à l’analyser, alors c’est terminé… et vous le perdez.
C’est pourquoi Bhagavan déclare que le Maître est prêt à donner, mais il faut que vous soyez prêt à recevoir. Et comment être prêt à recevoir ? Mettez ce mental de côté et vous recevrez beaucoup plus. La vie du Maître est une vie de service. C’est là une chose que les dévots doivent comprendre : il est là pour servir. Et le plus grand serviteur de tous, c’est le Maître lui-même. Il est là pour servir Bhagavan en rappelant à l’humanité qu’il n’y a qu’un seul but pour être heureux : c’est d’atteindre les Pieds de Bhagavan Lui-même. Et il ne s’agit pas de mourir pour pouvoir atteindre Ses Pieds, c’est ce mental que vous devez laisser mourir, c’est ce mental qui doit se transformer. Lorsque je parle de mourir, je ne parle pas de la mort comme vous la comprenez, mais de cette transformation du mental lui-même, cette volonté doit aussi être présente. Si vous n’avez pas de volonté, vous ne vous transformerez pas. Si, vous changerez pendant un petit moment mais vous retomberez et reviendrez comme avant. Vous pourrez changer pendant un moment, mais vous retomberez encore. Alors que si vous avez une forte volonté de transformation, alors vous ne retomberez jamais dans vos anciens schémas.
C’est là le seva. Quand nous parlons de service au Maître, quand plus tôt j’ai parlé du verset de la Gita dans lequel Bhagavan dit de servir le Maître, il ne s’agit pas seulement d’un service externe mais ce qui réjouira vraiment le Maître et le rendra heureux, c’est lorsqu’Il verra que Ses dévots et Ses disciples ont vraiment changé et ont été transformés par ce qu’Il est venu donner. Alors, le Maître sera satisfait.
Alors, je vous souhaite à tous une Gurupurnima bénie et joyeuse ! Que la grâce de tous les Maîtres soit avec vous. Où que vous soyez, en recevant cette bénédiction, amenez-la dans le cœur des autres.
Jai Gurudev !
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