Il s’agit simplement de trouver du plaisir dans le Nom de Dieu et de développer votre relation avec le Maître et Dieu. C’est l’une des manières les plus simples de m’adresser à Lui. Et pour cette raison, c’est quelque chose d’incroyablement précieux. Cela ouvre la porte, ou encore l’opportunité d’approfondir cette connexion.

Bhavani

Auteur : KrishnaPriya

La salle de musique de l’Ashram – Shree Peetha Nilaya est dissimulée dans un coin discret du Krishna Lounge. La pièce en elle-même ressemble à la maison d’enfance d’instruments chéris. Le sol est parsemé d’harmoniums, de tablas, de mridangas, et de coussins de méditation. Un bureau reste dans un coin, couvert de papiers et autres notes, sur l’étagère s’alignent les dossiers de partitions, d’écritures saintes et d’anthologies des saints. Présidant tout cela, Saraswati-devi, toujours prête à accorder Sa grâce à tous les musiciens, grands ou moyens, qui pénètrent ici.

C’est dans cette salle que j’ai retrouvé Bhavani et Aaradhakananda pour m’enquérir de la création de « L’appel à Krishna », leur tout dernier morceau. Bhavani était en train de s’asseoir confortablement en s’installant un coin avec des coussins de méditation lorsque je suis entré. Le plus grand du seva de cette femme gentille, créative et profondément intelligente, tourne autour du kirtan et de la performance artistique. En plus d’être une chanteuse talentueuse, elle a scénarisé et mis en scène un grand nombre de pièces de théâtre à Bhakti Marga ces dernières années. Malgré sa notoriété au sein de Bhakti Marga, elle s’assoit dans une pose gracieuse et une certaine humilité – mettant à l’aise les personnes autour d’elle.

Dans sa dernière sortie musicale, « L’appel à Krishna », Bhavani s’éloigne de son rythme plus groove dans lequel on l’attend d’habitude, et pose le décor d’un doux ton mélodieux, nous amenant dans la grâce délicate des Noms Divins. Quand je lui ai posé la question de ce changement, elle a dit : « Je pense que c’est quelque chose qui m’a toujours plu, mais je ne trouvais pas tellement l’opportunité de le faire dans le temple et c’est peut-être parce que nous avons coutume d’être si énergique et vivant, ce qui fait que je gardais ce genre de chansons pour l’intimité de ma chambre. Donc il n’y a rien de nouveau. C’est juste quelque chose que je n’ai jamais eu tendance à faire en public. »

Pour accompagner sa voix, Aaradhakananda joue de la guitare, un instrument qu’il joue depuis l’enfance, mais dont il admet avoir le sentiment de ne plus pratiquer assez. Il semblait plus qu’heureux de jouer pour Bhavani, disant : « C’est l’un des rôles que je préfère, de simplement jouer d’un instrument avec lequel je me sente à l’aise, en étant au service de quelqu’un qui peut vraiment chanter. C’est un de mes moments de bonheur. Mais je lutte un peu car je suis rouillé. »

Aaradhakananda est connu pour être le responsable de la musique à Bhakti Marga. C’est quelqu’un qui semble capable de saisir n’importe quel instrument et de jouer avec une combinaison de précision et de liberté hors du commun, bien que son talent n’ait d’égal que son amour de partager les Noms Divins par le kirtan. Dans chaque cours et atelier qu’il enseigne, il dit à ses élèves : « Vous n’avez aucune raison logique de faire le timide lorsque vous chantez un kirtan, parce que vous ne chantez pas pour votre voisin ou qui que ce soit d’autre ici. Vous chantez uniquement et directement pour Dieu. Il s’agit de votre connexion avec Lui. Et Il vous connaît mieux que quiconque dans ce monde. »

Ces deux artistes viennent de familles de musiciens et expriment des sentiments similaires quand ils sont interrogés sur leur propre parcours et leur relation au kirtan. Bhavani vient d’une famille jouant des bhajans et a été élevée dans le chant. Elle dit : « J’étais également entourée de soi-disant chanteurs professionnels. Donc la plupart du temps, quand je chantais, il n’était question que d’atteindre la bonne hauteur des notes, et que ça sonne joliment. Cela impliquait beaucoup de réflexion mentale. Je ne savais pas si je me connectais vraiment à ce que je faisais. Le seul moment où je crois que j’ai commencé à comprendre de quoi il est question dans le kirtan, c’est quand Guruji est entré dans ma vie. Il a rendu évident que bien sûr, vous devez savoir chanter, mais qu’il ne s’agit pas d’être professionnel, il ne s’agit pas d’atteindre la note juste, il s’agit simplement de trouver du plaisir dans le Nom de Dieu et de développer une relation avec le Maître et Dieu. »

Aaradhakananda a aussi été élevé par des musiciens mais n’a jamais vu le kirtan comme une voie d’accès vers Dieu. C’était une activité spirituelle, sympa, mais il se rappelle avoir pensé peu de choses de ceux qui prenaient le kirtan comme leur principale sadhana. « J’avais des amis Vaishnavas venant de différentes traditions lorsque je vivais en ville au Brésil. Ils ne faisaient que s’asseoir et répéter le Nom de Dieu et je les rabaissais, du type : Ils ne font même pas de pranayama, ils ne peuvent pas rester tranquillement assis pendant cinq minutes. Comment ces types peuvent-ils croire qu’ils vont atteindre Dieu comme ça ? Ils ne font que sauter et chanter toute la journée. Et puis quand j’ai rencontré Guruji, tout a changé. En fait, des années plus tard, j’ai écrit à cet ami pour lui dire : « Tu avais raison depuis toujours. »

Ils avouent ne pas avoir tellement répété en préparant la publication en ligne. En fait, ils ont choisi la chanson et la note qui convenait le mieux à la voix de Bhavani et c’était à peu près tout en ce qui concerne leur préparation – ce dont vous ne vous douteriez jamais en écoutant ces doux accords. Il a été rapporté que même Guruji écoute souvent « Sankata Harana » – la piste finale.

Je me demande si d’une certaine manière, leur absence de répétition n’a pas laissé la place à plus d’improvisation et de flexibilité dans leur manière de jouer ensemble. Dans tous les cas, le résultat est brillant et vous fait entrer dedans. Alors même que j’écris cela, la musique en fond sonore, je me retrouve à avoir envie de quitter l’écran pour juste écouter cette divine mélodie. C’est peut-être le principe – comme le décrit Aaradhakananda, leur seva en musique, c’est « fondamentalement diffuser le Nom de Dieu, encourager les gens à chanter le Nom de Dieu, qui est le remède de ce monde. Et cela ne fait rien s’ils mènent à la guitare ou à l’harmonium, s’ils ne font que passer l’album ou chanter dessus, s’ils se souviennent juste de la chanson et qu’ils la chantent en voiture, ou qu’ils se souviennent juste de la mélodie en même temps que du Nom de Dieu dans leur tête après l’avoir écouté, ou quelle que soit la manière avec laquelle ils entrent en contact avec le Nom de Dieu – c’est suffisant. C’est ce dont le monde a besoin. »

Le kirtan, c’est trouver du plaisir dans le Nom de Dieu. Dans ces bhajans acoustiques et pleins d’âme, la voix mélodieuse de Bhavani soutenue par Aaradhakananada à la guitare vous emporte dans la beauté du Nom Divin. Si vous n’aviez que ça à faire aujourd’hui, connectez-vous au Seigneur par ce son délicat venant du cœur.