Shyamnath Das est un dévot et artiste croate. Il est avant tout connu pour son travail de tatoueur artistique, puisqu’il a tatoué les bras et épaules de nombreux dévots avec les images du Divin et les shanka-chakra. Mais le tatouage n’est pas son unique medium – il a également peint plusieurs fresques de notre temple à Shree Peetha Nilaya et dans le logement personnel de Paramahamsa Vishwananda. 

interviewé par : KrishnaPriya

 

Shyamnath Das me fait un peu penser à un gros et grand géant. Il rit fort et souvent avec une voix profonde et tonnante. Mais c’est un géant courtois, un homme dont le grand cœur va bien avec son grand rire. Quand je lui ai demandé s’il accepterait d’être interviewé pour ce portait, il a paru choqué, voire même intimidé, que j’ai même pu avoir cette idée. Mais pour moi, ça faisait sens – car lorsque vous marchez dans Shree Peetha Nilaya – l’Ashram, vous pouvez remarquer le nombre de gens ici qui ont des tatouages du Divin, et la plupart de ceux-ci viennent de lui.

Nous nous sommes vus sur Zoom récemment pour commencer par la question que tout le monde préfère :

 

Comment as-tu rencontré Guruji ?

Ma première rencontre avec Guruji a eu lieu à Springen lors d’un darshan aux alentours de la Maha Shivaratri. Je n’avais jamais rien vu de tel. C’était la première fois que j’entendais des bhajans, des kirtans, que je voyais toutes ces tenues, le dress code, et les tilaks. J’étais totalement nouveau à tout cela. Mais un mois avant de venir, j’avais senti Sa bénédiction, un mois plus tôt j’avais senti quelque chose, quelqu’un qui me touchait la tête. Quand je suis venu pour la Maha Shivaratri, je ne savais pas ce que c’était, ce que j’avais senti avant.

Je ne savais pas ce qu’était un darshan et quand je L’ai vu et qu’Il a mis Sa main sur ma tête, j’ai pensé : « Ah, c’est ça. Je le sens. C’était Lui la fois d’avant. »

 

Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours d’artiste ?

Je fais des tatouages depuis environ 20 ans. Mais avant cela, j’ai fait une école d’art. J’ai commencé comme tous les grands artistes : seulement un an. Je ne suis resté qu’un an à l’école d’art et après stop. Je n’en pouvais plus donc je suis parti, j’ai fait ma vie, tu vois. Depuis, je fais des tatouages mais je peins et je dessine aussi. Le tatouage n’est qu’une technique pour moi.

 

Ton art a-t-il toujours été de nature dévotionnelle ou cela a-t-il changé en rencontrant Guruji ?

Je ne sais pas. Je ne sais toujours pas vraiment ce que veut dire dévotionnel mais j’espère que j’agis dans ce sens. Quand j’ai rencontré Guruji, c’est là que tout a commencé. Avant, je ne savais pas trop ce que je faisais. Quand j’ai commencé dans le tatouage, j’ai participé à plein de foires dans toute l’Europe. Il y a beaucoup de compétition et d’orgueil, surtout quand vous êtes l’invité d’un autre atelier. Avant, tout était question d’argent. Maintenant, cela se concentre plus sur le travail, plus sur la paix, plus sur le focus. Et c’est toute la différence.

 

Dans ce que tu as fait, quelle a été ton œuvre spirituelle préférée ?

Shyamnath Das s’illumine en entendant la question, partage un sourire et éclate de rire, prenant un plaisir enfantin à cette question.

Sur Guruji ! Avant, Il avait un chakra et un shanka sur Ses épaules. À Vrindavan,Il m’a emmené sur les toits de l’ashram et a dit : « Tu vas me tatouer » et, bien sûr, on l’a fait. On a agrandi et un peu retouché Ses tatouages déjà présents, et après ça, Il a tatoué tout le monde dans l’ashram.

 

Comment ton art a-t-il influencé ta spiritualité ?

Tout ça va ensemble. Tu sais, j’essaye de faire du japa et de mettre des bhajans quand je tatoue et quand je peins. Quand je travaille, je place toujours mon mental aux Pieds de Guruji, avec les Noms de Guruji, le mantra et des bhajans en tête. Parfois, c’est lent et laborieux et parfois c’est super bien et plein de profondeur.

C’est intéressant de voir comme les gens qui viennent me voir sont complètement différents aussi. Guruji m’amène des personnes complètement différentes et la réaction de ces gens sont totalement différentes. Chez moi, là où je travaille, j’ai un grand autel avec Radha-Krishna et Guruji à qui je fais la puja et tous ceux qui viennent s’assoient devant cet autel quand je les tatoue. Parfois, ils regardent Krishna et Guruji pendant quatre, cinq, même dix heures. La vibration n’a rien à voir avec avant.

 

Y a-t-il quelque chose que tu voudrais dire à ceux qui ne sont pas des artistes professionnels mais qui aiment le Divin et qui veulent exprimer leur amour à travers l’art ?

Récitez le Nom de Guruji et om namo narayanaya. Cela doit toujours passer toujours en premier. Faites passer votre travail et votre art au second plan. C’est Guruji amène l’art, vous avez seulement à faire votre effort, réciter votre mantra et essayer encore et encore. Il apporte tout. Mettez-vous au second plan et faites passer le Divin au premier plan.

La beauté de l’art dévotionnel est qu’il ne concerne que l’expression de votre amour. La perfection n’est pas de mise. Donc vous avez entendu le bonhomme :  faites passer le Divin en premier et votre travail, votre art, vous-même en deuxième. Laissez Dieu s’occuper du reste.

Équipez-vous pour commencer !