Auteur : Rishi Akashananda

 

Donnons un peu de substance au principe de pureté ! 

Dans ma jeunesse, ma mère avait coutume de me dire : « Lave-toi les dents ! Prends ta douche ! Nettoie ta chambre ! » Est-ce que je l’écoutais ? Non. Je nettoyais une fois de temps en temps, mais en général, je vivais une vie assez « sale » en apparence.

Quand ma sœur faisait quelque chose pour m’énerver, j’avais l’habitude de penser à de très vilaines choses sur elle et à fomenter toutes sortes de revanches pour la faire souffrir. Toutes ces mauvaises pensées s’accumulaient dans ma tête. Est-ce que c’était bon pour moi ? Non. Ai-je jamais compris que ce n’était pas bon pour moi et que je ferais mieux de changer d’approche concernant mes pensées pour mener une vie plus pure dans mon mental ? Certainement pas.

Voilà certaines des raisons pour lesquelles le principe de pureté est l’un des piliers du dharma. Voyons un peu les différentes approches que nous pouvons avoir envers la pureté et comment les implémenter dans notre vie quotidienne.

Lorsqu’il pense à la pureté, le mental suggère immédiatement différents types d’images : de l’eau sous la forme de cascades, des sols étincelants de propreté dans la maison, et bien d’autres encore. Est-ce là le genre de pureté dont parlent les anciennes Écritures ? Oui et non, en fait.

Avant tout, il nous faut définir les différents secteurs où la pureté se doit d’être appliquée. Nous autres humains avons deux domaines principaux qui nous occupent : l’un est au-dehors, et l’autre est en-dedans.

Depuis une perspective extérieure, vivre une pure vie dharmique signifie être propre, se doucher au moins une fois par jour, vivre dans un environnement propre et maintenir la pureté de notre corps. Tout ce qui se trouve à l’extérieur se reflète dans notre activité et réalité intérieures, influençant constamment notre mode de vie et notre expérience du quotidien. La pureté doit être comprise comme ce domaine qui est en quelque sorte une extension de ce que nous sommes. Ainsi, même la compagnie que nous choisissons de rechercher devient une décision cruciale pour déterminer si notre expérience intérieure reste pure et propre, ou comment elle peut être salie par le reflet extérieur.

Depuis une perspective intérieure, la pureté du mental doit être développée : 

 

« Le mental du bhakta est pur. Il s’est purifié au moyen de sa pratique du yoga, de son japa, de son rappel constant du Seigneur. »

Commentaire de Paramahamsa Vishwananda, Bhagavad Gita, 13.8

 

Ce dont parle ici Paramahamsa Vishwananda est un très haut niveau de réalisation, où le mental est pur. Il donne également des instructions claires sur la manière dont un bhakta peut parvenir à cet état. C’est là où la pratique spirituelle joue un rôle aussi important pour nous tous. Le besoin se fait sentir de purifier le mental car c’est le moyen d’être en communion avec Dieu. Il s’agit là de la compréhension que nous devrions avoir quand nous parlons de pureté intérieure, d’une pureté mentale.

Comme pour la plupart des piliers du dharma, et de la grande sagesse des Védas, la pureté demande une vie entière d’expériences, si ce n’est plus, pour être comprise dans toute sa profondeur. Pendant ce temps-là, nous devrions nous efforcer de maintenir notre environnement extérieur sain, propre et pur, tout en cultivant et nourrissant le mental avec de la nourriture spirituelle. Si nous réussissons dans cet effort, le principe de pureté prendra de fait corps. Cela signifie que nous ne serions pas seulement prêts à comprendre la pureté, mais aussi à la mettre en application et à l’incarner.

Ce n’est pas uniquement pour nous-même que nous devons vivre une vie dharmique. Une pareille conduite servira d’exemple pour les autres, de référence. Comme Krishna le dit dans la Gita :

 

« Tout ce que fait une personne éminente, les autres le font aussi ; quel que soit le standard posé par lui, tout le monde le suit. »
Bhagavad Gita, 3.21