La sagesse spirituelle surgit parfois d’endroits inattendus. Prenez par exemple Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll et la conversation qu’a Alice avec le chat du Cheshire :
« Voudriez-vous bien me dire, s’il vous plaît, quel chemin prendre maintenant ?
– Cela dépend grandement de là où vous voulez aller, dit le Chat.
– Je me fiche pas mal d’où, répond Alice.
– Alors, peu importe le chemin que vous prenez, cela n’a pas d’importance. »
C’est votre histoire. C’est mon histoire. C’est l’histoire de tout le monde. C’est le plus vieux commencement du monde, et peut-être le seul commencement. C’est la recherche d’un but et d’une direction à prendre. Et comme Alice, nous partons en recherche, demandant notre chemin, mais souvent, il nous manque le sentiment de savoir où nous voulons aller exactement.
Ou peut-être, comme la plupart des protagonistes, pensons-nous savoir ce que nous recherchons. Parfois, nous recherchons la célébrité, la richesse, la renommée ou la gloire. D’autres fois, c’est plus subtile. Nous recherchons une belle vie, une famille, quelqu’un à aimer et quelqu’un qui nous aime. Parfois, nous recherchons la satisfaction et la paix, nous voulons avoir l’esprit calme et le cœur tendre. Quoi que ce soit, nous cherchons tous quelque chose. Mais comme dans toute bonne histoire, ce que le protagoniste trouve à la fin, est bien plus grand que ce à quoi il s’attendait.
Comment trouver son chemin spirituel ?
Cela ne s’appelle pas la destination spirituelle ou le terminus spirituel. Cela s’appelle le chemin spirituel parce qu’il existe un départ et une arrivée, et que nous passons la plus grande partie de notre vie à marcher entre les deux. Mais contrairement à la croyance populaire, tous les chemins ne mènent pas au même endroit.
Et donc le chemin spirituel commence avec une quête. Il commence avec la quête d’un but.
Étape 1 : La quête
La quête existera lorsque vous vous sentirez rongé de l’intérieur ou bien elle viendra comme un petit murmure à l’arrière de votre tête, ou bien encore elle prendra la forme d’une pression dans votre cœur. Elle vous dit de continuer à chercher, que vous n’avez pas encore assez, qu’il y a plus à obtenir. Et vous avez peut-être tout ce que vous pensez pouvoir désirer – vous avez peut-être la célébrité, la richesse, le renom et la gloire. Vous avez peut-être la belle vie, la famille et quelqu’un à aimer et qui vous aime. Mais les murmures à l’arrière de votre tête continueront et vous continuerez de vous sentir insatisfait(e), comme si votre véritable aventure n’avait pas encore commencé.
C’est parce que c’est le cas.
Et lorsque, une fois de plus, vous ne savez pas par où aller, vous vous retrouvez dans la même situation qu’Alice – demandant au premier inconnu qui passe où aller ou bien vous regardez ce qu’ont les autres et vous vous dites : si seulement j’avais cela, je serais heureux. Si seulement je faisais cela, je connaîtrais la paix. Mais cet esprit de compétition, qui cherche à obtenir ce qu’ont les autres, conduit à la jalousie, pas à la paix.
La jalousie est une émotion humaine qui ne nous est pas bien utile. La peur nous dit que nous sommes en danger. Le chagrin nous parle de la perte de quelque chose qui vaut la peine de se lamenter. La joie nous procure un sens de profonde connexion. L’anxiété nous dit que la route pourrait s’avérer dangereuse mais qu’il se peut qu’elle soit exactement le bon chemin à prendre. Et la liste continue. Mais la jalousie ? Qu’y a-t-il de bon à la jalousie ?
C’est un état de comparaison et de compétition. Il ne nous mène ni à la joie ni à l’amour. Il ne nous dit pas si nous sommes en danger. Au mieux, il nous dit que la vie que nous vivons ne nous satisfait pas. Comme l’écrit Paramahamsa Vishwananda : « Le jugement apparaît, et quand ils se mettent à juger, à comparer, à entrer en compétition, ils perdent tout sentiment de bonheur ; ils perdent toute leur intelligence ; ils perdent toute leur force, leur vitalité ; ils perdent leur énergie, ils deviennent épuisés, vidés. Voilà donc cet état lamentable que l’on appelle ‘prendre plaisir’… Vous prenez plaisir à un bonheur à court terme, mais aussi à une souffrance à long terme ! »
Cela engendre un cercle vicieux d’être en quête de quelque chose, de le chercher partout, sans savoir ce que ce pourrait être, pensant pouvoir obtenir satisfaction, pour finalement vous retrouver à chercher encore. Ces murmures, ce désir insatiable pour quelque chose d’autre, de plus grand, sont les murmures de votre âme, attendant que vous vous empariez de votre arc pour trouver l’Amour Divin, le véritable Amour, un amour qui existe bien en dehors de tout ce que pourrait vous offrir une relation humaine. Et quand arrive le moment où nous en arrivons à accepter cela, vient le moment où nous en arrivons à accepter l’appel de nous mettre en quête d’un chemin spirituel et de l’impétueux désir de notre âme.
Étape 2 : L’appel
L’appel du chemin spirituel est souvent chose subtile. Cela peut prendre l’aspect d’un changement de cap dans la recherche. Peut-être se produit-il quelque chose – la mort d’un être cher, une pandémie, la confrontation avec la fragilité de votre propre nature – qui vous laisse avec un sentiment intérieur vous demandant de vous transformer et de chercher l’essence du Divin en vous.
Votre vie peut continuer de paraître la même à bien des égards. L’appel ne veut pas forcément dire de disparaître dans une grotte ou un ashram pour devenir des yogis à l’ancienne. Vous pourriez commencer à rechercher des choses non limitées. Peut-être allez-vous vous orienter vers le yoga et la méditation, peut-être allez-vous vous saisir d’Écritures comme la Bhagavad Gita, ou commencer à chercher à comprendre la nature du Soi, de votre véritable Soi.
La vie est le cadeau le plus précieux que Dieu nous ait donné. C’est la seule chose qui nous appartienne vraiment. Mais le but de la vie, la raison d’être de votre vie, est de redécouvrir votre véritable Soi et de réaliser votre relation avec Dieu. Vous pouvez y arriver dans cette vie. N’attendez pas la prochaine.
Ce sentiment vous enseigne que le monde ne comblera pas votre âme ou le désir de votre cœur. Ces choses-là sont bien trop limitées pour répondre à vos besoins.
Comme le dit Paramahamsa Vishwananda : « Cette lumière qui se trouve à l’intérieur de vous, cette essence du Divin, vous donne toujours une chance. Voilà pourquoi il est dit que Dieu est miséricordieux. Il ne fait pas juste que de vous damner quelque part dans un coin, dans le noir. Non. Vous avancez dans la vie, vous faites l’expérience de certaines choses, mais ensuite, Il vous rappelle. »
Ce sentiment, ou cet appel, est un cadeau. C’est la grâce de Dieu, l’essence du Divin en vous, vous disant qu’il est temps d’aller trouver des choses plus grandes que ce que ce monde peut vous offrir. Et au moment où vous en avez le plus besoin, le Maître spirituel arrive pour vous guider sur le chemin.
Étape 3 : Le Maître spirituel apparaît
Dieu a créé deux mondes au creux de ce monde. Il a créé le monde matériel et le monde spirituel. Dans le monde spirituel, nous recherchons uniquement le Divin, nous cherchons uniquement à connaître l’Amour de Dieu. Mais comment trouver quelque chose, si vous ne savez pas ce que c’est ? Vous trouveriez une personne qui saurait déjà elle-même, non ?
Et dans notre cas, Il répondra à votre quête en venant à vous. Par Amour et compassion, Dieu envoie de l’aide sous la forme du Maître spirituel.
La Bhagavad Gita, l’une des plus importantes Écritures hindoues, riche en sagesse spirituelle, contient les enseignements de Krishna. Dans ces Écritures, Krishna enseigne la bhakti, ou dévotion, l’Amour de Dieu, et comment vivre de façon spirituelle dans un monde matériel. Au chapitre 4, verset 32, Krishna dit : « Il convient d’aborder le Maître spirituel avec soumission, curiosité extrême et service. De telles âmes réalisées peuvent vous instruire, car elles ont vu la Vérité. »
Prenons cela petit bout par petit bout :
« Il convient d’aborder le Maître spirituel avec soumission, curiosité extrême et service. »
- Soumission – il s’agit de la volonté d’apprendre, de l’ouverture à l’instruction de l’enseignant. Cette ouverture est requise afin que vous puissiez apprendre et que le Maître spirituel puisse vous enseigner.
- Curiosité extrême – venez avec vos questionnements. Posez-Lui des questions sur Dieu. Posez-Lui des questions sur l’Amour. Demandez-Lui comment atteindre Dieu. Posez-Lui des questions sur des vérités et sagesse spirituelles. Votre curiosité vous servira sur le chemin spirituel.
- Service – servez votre Maître spirituel. C’est aussi simple que cela. Le service est une marque d’humilité, cela montre votre volonté et votre capacité à écouter l’instruction. Cela démontre votre dévouement et votre amour pour le Maître spirituel et pour Dieu.
« De telles âmes réalisées peuvent vous instruire, car elles ont vu la Vérité. » Quand vous voulez faire des études pour obtenir un diplôme, vous allez voir quelqu’un ayant obtenu ce diplôme afin qu’il vous instruise. Quand c’est Dieu que vous voulez, vous devez aller voir quelqu’un qui a déjà Dieu pour qu’il vous aide à L’atteindre. Et c’est exactement ce qu’est le Maître spirituel.
Comment savoir qui est votre Maître spirituel ?
C’est l’une des questions les plus courantes sur le chemin spirituel. Une fois que vous réalisez que vous avez besoin d’un Maître spirituel, vous devez découvrir lequel est le vôtre. Et la réponse suivante est probablement bien plus simple que ce que nous ne sommes prêts à accepter.
Vous devez simplement demander – d’abord intérieurement, dans votre cœur et puis, s’il sont encore en vie, demandez-leur pour en avoir la confirmation. Vous saurez.
Que veut dire mener une vie spirituelle ?
En fin de compte, il n’existe ni vie spirituelle ni vie matérielle. Il n’y a que la vie, et comment vous choisissez de la vivre. Vous n’avez pas besoin d’aller vous réfugier dans une grotte ou un ashram pour méditer comme un grand yogi. En réalité, un vrai yogi devrait être capable de méditer dans Central Park sans le moindre problème. Un vrai yogi est capable de voir le Divin partout.
Comme le dit Paramahamsa Vishwananda : « Quand vous plantez une graine, ne vous attendez pas à avoir un grand arbre dès le lendemain. Alors que faites-vous ? Chaque jour, vous l’arrosez, dans l’espoir qu’il grandira, mais mentalement, vous voyez déjà à l’avance un grand arbre avec de belles pommes dessus. Cela prendra probablement 20 ou 30 ans… Il en va de même en spiritualité. Vous pratiquez… et vous savez que vous atteindrez la Réalisation de Dieu. Soyez patient, de la même manière que vous êtes patient lorsque vous plantez un arbre. De nombreux vents et tempêtes viendront, et il se passe la même chose sur votre chemin spirituel. Enracinez-vous, afin que rien ne puisse vous faire flancher. »
Mais on appelle cela le chemin spirituel pour une bonne raison. Nous n’y sommes pas encore, mais nous pourrions finir par l’être. C’est en cela que notre sadhana, ou pratiques spirituelles, est absolument vitale. Elles deviennent à la fois les outils et la raison même qui nous retient de tomber du chemin spirituel.
Il ne fait aucun doute que cela prendra du temps, mais tout comme l’arbre que l’on arrose tous les jours, cela portera ses fruits, qui vous nourriront pour longtemps. La spiritualité devient la manière dont vous vivez chaque instant de votre vie, plutôt que seulement une partie de votre vie.
Étape 4 : Trouver vos pratiques spirituelles
L’Amour Divin se trouve toujours en vous. Il est assis sous des couches d’orgueil et d’ego, attendant que vous veniez le déterrer. L’âme est toujours pure, mais tout comme un miroir couvert de poussière, elle a besoin d’être lustrée avec de briller. C’est ce que font les pratiques spirituelles. Elles passent l’éponge sur ces couches pour vous permettre de trouver le Divin en vous, pour vous permettre de faire briller cette lumière, et de réaliser l’Amour de Dieu.
Différents types de pratiques spirituelles
- Connaissance – la poursuite de connaissance est aussi l’un des 12 piliers du dharma. Mais il ne s’agit pas juste d’acquérir des connaissances. Il s’agit d’acquérir la bonne connaissance. Il s’agit de l’acte de rechercher la Vérité et de celui de développer la conscience de soi. Cette pratique pourrait ressembler à étudier la Bhagavad Gita ou toute autre Écriture. Cela pourrait également vouloir dire pratiquer régulièrement l’auto-analyse afin de devenir plus fort, de surmonter ses faiblesses, d’acquérir de l’assurance sans pour autant être fier et de participer activement à votre propre développement spirituel.
- Yoga & Méditation – la pratique spirituelle la plus classiquement connue est le yoga et la méditation. On peut penser à la méditation comme à l’absorption complète dans l’objet de votre méditation. Et sur le chemin de bhakti, cet objet n’est autre que Dieu Lui-même. En pratiquant une technique telle que l’Atma Kriya Yoga, vous dévoilez et exprimez l’amour de l’âme.
- Rituels – les rituels sont l’acte d’adorer Dieu extérieurement, afin de Le trouver intérieurement. Au travers de diverses formes de puja, vous pouvez cultiver votre relation personnelle avec le Sivin et Le découvrir en vous.
- Arts dévotionnels – l’acte d’adoration au travers de l’expression artistique. Que vous chantiez Ses Noms, dansiez sur les bhajans et kirtans, ou peigniez Sa forme, ce sont tous des actes d’adoration et des démonstrations d’Amour pour Lui. Nul besoin d’être un artiste, un musicien ou un danseur talentueux pour suivre ce type de pratique spirituelle. Tout ce qu’il vous faut est un peu d’humilité et un peu d’amour – cela suffit pour que le Seigneur accepte l’offrande de votre art dévotionnel.
Quelle(s) que soit la ou les pratiques que vous choisissez, le but reste inchangé. Le but est d’ouvrir votre cœur et de réaliser l’Amour de Dieu.
Accueillir le changement et la transformation sur le chemin spirituel
Comme pour toute noble quête, le chemin spirituel exige que vous grandissiez. Il exige que vous vous écartiez de ce qui vous dessert et vous retient en arrière. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de tout ce qui n’est pas l’amour ou fait avec amour. On peut débattre du fait que ce soit la partie la plus difficile du chemin spirituel.
Étape 5 : Changement & Transformation
Naturellement, cela inclut la manière dont vous vivez dans le monde. La plupart d’entre nous pensons à comment changer le monde plutôt qu’à comment nous changer nous-mêmes au sein du monde. Il y a en nous tous une part qui voudrait changer le monde. Nous voulons être le héros de l’histoire. Nous voulons faire le bien au nom du bien. Nous voulons sauver des vies, même si cette vie devait être la nôtre. Nous voulons sauver le chat dans l’arbre et retourner le portefeuille volé. Dans notre mental, nous tournons en rond, nous concentrant sur la grosseur du problème et sur comment le résoudre.
Le problème avec cela, c’est que le chemin spirituel ne consiste pas à changer le monde. Il consiste en la manière de vous changer vous-même pour vivre dans le monde. C’est là l’ironie cependant, qu’en vous changeant et vous transformant vous-même en Amour, cela change aussi le monde.
Cela fait sens, non ? Vous faites partie du monde et donc la manière dont vous changez est la manière dont le monde change. Ce qu’il y a de beau, c’est que nous avons déjà vu comment vous changer vous-même. C’est par les pratiques spirituelles – par la connaissance et la méditation, les rituels et les arts dévotionnels. Ces outils vous aident à vous transformer car plus vous approchez de savoir qui est Dieu, plus vous devenez comme Lui. Plus aimant. Plus humble. Plus généreux. Plus miséricordieux. Plus tout.
Où se termine le chemin spirituel ?
Le chemin spirituel consiste à s’immerger dans une relation avec Dieu. Et c’est seulement lorsque que vous êtes véritablement réalisé que vous pouvez dire que vous avez rencontré le bout du chemin. Mais dans un certain sens, le bout du chemin ne compte pas vraiment. Ce qui compte, c’est de s’immerger dans la relation avec Dieu parce qu’une fois que vous avez cela, vous avez tout.
Étape 6 : Embrasser la relation divine
Nous sommes pas Dieu dans son entièreté, mais nous sommes une partie de Lui. Paramahamsa Vishwananda nous rappelle encore et encore : « Il nous faut juste Lui demander du plus profond recoin de notre cœur, de laisser cet Amour se manifester à l’extérieur afin de nous souvenir que nous sommes à Lui et qu’Il est à nous. »
Alors, quoi d’autre ? Ce qu’il nous reste à faire, c’est de nous élever dans l’amour et d’ouvrir les bras à la relation divine dont nous commençons à faire l’expérience sur notre chemin. Ce qu’il nous reste à faire, c’est juste à aimer. Just Love.
« Just Love – une simple expression au premier coup d’œil, mais en réalité, c’est la réalisation la plus profonde du but de la vie. Aimer est à la fois simple et naturel. Personne n’a besoin de nous apprendre à aimer – il s’agit de l’expression la plus profonde et la plus naturelle de notre être. Mais cela peut s’avérer très difficile à comprendre pour le mental humain. Comprendre pleinement ce qu’est le véritable Amour est ce à quoi nous aspirons tous en définitive, aussi bien en tant qu’expérience acquise qu’en tant qu’expression donnée ; c’est plus difficile que ce que l’on croit en général. Savoir où trouver cette forme la plus vraie de l’Amour est néanmoins encore plus dur. Mais il semblerait que le plus dur soit d’accomplir ce voyage, ce chemin pour réaliser cet Amour inconditionnel à l’intérieur de nous-même. »
– Avant-propos, Just Love : Un voyage jusqu’au Cœur de Dieu
Découvrez la beauté du chemin spirituel avec les histoires de ceux qui l’ont bien parcouru. Paramahamsa Vishwananda partage histoires et enseignements qui sont vitaux pour quiconque est en quête de sens et d’amour, dans Son dernier livre, Just Love : Un voyage jusqu’au Cœur de Dieu. BIENTÔT DISPONIBLE DANS LA BHAKTI BOUTIQUE !
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