J’ai eu beaucoup de belles, d’intenses expériences spirituelles pendant ma pratique d’Atma Kriya Yoga mais j’ai vite appris que celles-ci n’étaient ni le but ni l’objectif. L’objectif le plus important est de se perdre dans les flots d’Amour du guru et de Dieu dans son propre cœur.
Auteur : Thasarathan
En 2009, Je célébrais mon septième Nouvel An passé en Russie. J’étais dans ma dernière année d’études de médecine dans la ville historique de Crimée. À l’époque, elle faisait partie de l’Ukraine, nation de l’ex-union soviétique. J’avais déménagé pour l’école de médecine et j’étais arrivé comme le traditionnel garçon hindou. Pendant ces sept années, j’avais fini par apprendre la mode russe de consommer de l’alcool, de la viande rouge (que les hindous ne consomment généralement pas), et le besoin des apéros et de faire la fête en toute occasion.
Les fêtes de Nouvel An ne faisaient pas exception et impliquaient de boire de la vodka avec des repas sans discontinuer à minuit et le plus important : le compte à rebours qui se concluait sur la vue d’un panorama de feux d’artifices à 360 degrés. Là d’où je viens, en Malaisie, ces feux d’artifice ont été proscrits. Mais en Russie, n’importe qui peut s’en procurer.
Malgré tout, j’ai toujours gardé un pied sur terre et n’étais pas hors de contrôle. Aux environs de cette période, je me suis demandé pourquoi je ne faisais que l’expérience des mauvaises habitudes mais pas des bonnes. Donc au lieu de me joindre aux festivités comme d’habitude, j’ai décidé de ne pas célébrer, mais de m’asseoir en méditation à la place. Les aiguilles de la montre approchaient de minuit, je me suis enfermé dans ma chambre, me suis assis confortablement et j’ai commencé à réciter le japa en me focalisant sur mon troisième œil.
Au moment où l’horloge sonna minuit, le bruit dehors augmenta de façon exponentielle à coups d’exclamations et de feux d’artifices. Ma psalmodie s’intensifia, j’ai récité très bruyamment pour contrebalancer le bruit du dehors et continuer à me focaliser profondément sur mon troisième œil. Soudain, j’ai vu une lumière brillante au-dessus de ma tête.
Quand nous avons les yeux fermés, nous pouvons percevoir un champ visuel foncé. Si nous sommes assis devant un écran d’ordinateur les yeux fermés, nous allons percevoir un champ visuel plus lumineux, et normalement avec une touche de rouge. En fait, nous percevons les paupières partiellement illuminées par les lumières venant de l’écran d’ordinateur. Cependant, j’avais les yeux fermés dans une pièce sombre. D’où venait cette lumière ? C’étaient là les pensées d’un étudiant en médecine. J’ai immédiatement ouvert les yeux pour voir s’il n’y avait pas de lumières extérieures, mais la pièce était entièrement noire.
J’ai refermé les yeux et j’ai continué ma récitation. Une ou deux minutes plus tard, la lumière au-dessus de ma tête est réapparue. Mon excitation était à l’extrême, j’ai arrêté de méditer, et me suis précipité dans la chambre de ma petite amie. J’ai commencé à lui parler de mon expérience avec extase et nous nous sommes tous deux assis pour méditer. C’est là que notre voyage dans la méditation a commencé. Tant de questions ont surgi à mesure que nous explorions ce nouveau territoire du mental. J’ai commencé à me sentir extrêmement heureux chaque jour, jusqu’à ce que le moment arrive d’avoir besoin d’un guru pour m’emmener plus loin.
Quelques années plus tard, j’ai appris l’Atma Kriya Yoga qui finalement m’a conduit à mon guru, Paramahamsa Vishwananda. J’avais eu le temps depuis, d’avoir beaucoup de belles, d’intenses expériences spirituelles pendant ma pratique d’Atma Kriya Yoga mais j’ai vite appris que celles-ci n’étaient ni le but ni l’objectif. L’objectif le plus important était de se perdre dans les flots d’Amour du guru et de Dieu dans son propre cœur. On ne fait pas seulement l’expérience de cet Amour pendant la méditation mais on peut y faire appel tout au long de la journée en allant dans notre cœur. C’est ce à quoi je tente de m’accrocher dans cette pandémie actuelle du COVID-19. C’est l’acte de retrouver les bras de mon guru dans mon cœur, là où le monde et les circonstances extérieures n’ont aucun pouvoir. Mon bonheur en vient à se fonder sur mon état interne, pas sur des illusions externes. Le microcosme comme le macrocosme, le dedans comme le dehors, sont uniquement Narayana.
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