EN DIRECT DE VRINDAVAN : SATSANG
À L’ ASHRAM SHREE GIRIDHAR DHAM, INDE
VENDREDI 20 MARS 2020
Dans ce Satsang exceptionnel, Paramahamsa Vishwananda S’est connecté aux gens du monde entier en direct pour répondre aux questions clés qui Lui ont été posées sur le coronavirus et sur la situation mondiale à laquelle nous sommes actuellement confrontés.
Jai Gurudev, tout le monde !
J’ai décidé de faire un direct avec vous tous en cette période où le monde traverse une crise terrible, ce moment où chacun, partout, panique. Et ce Satsang en direct, c’est une façon de garder contact avec vous tous. Sachez que je suis toujours avec chacun d’entre vous. Maintenant, je vais demander à Swami Revatikantananda de lire les questions que vous avez posées et je vais y répondre.
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1. Comment gérer nos émotions et sentiments de peur pendant cette période, et que peut-on apprendre de cette pandémie du coronavirus ?
Paramahamsa Vishwananda : Pendant cette période, les émotions passent par des hauts et des bas, tout est dans la panique, partout les gens sont très préoccupés par cette situation. Dans ce monde si pressé, si occupé, nous n’avons pas tellement de temps pour nous-mêmes. C’est la première chose que cette situation nous enseigne : prendre du temps avec nous-mêmes et aller à l’intérieur. Nous entendons, nous voyons l’effet négatif des choses mais il s’agit surtout de s’introvertir.
Ceci nous donne l’opportunité d’aller à l’intérieur car vous voyez bien dans ce monde, tout le monde est fermé. Pour tous ceux qui ont une famille, ceci leur donne l’opportunité de se connecter à leurs proches et partager quelque chose que nous ne voulons jamais partager : notre chemin spirituel, notre façon de penser. Nous parlons de beaucoup de choses et pourtant souvent nous oublions de parler de notre chemin spirituel et de le partager avec les autres. C’est le moment de nous recentrer sur nous-mêmes et dans notre famille, leur donner une compréhension différente et un autre point de vue de ce qu’est notre vie spirituelle.
Est-ce qu’entrer dans les émotions change quelque chose ? Non, rien du tout. C’est une période où vous devez aller à l’intérieur et ne pas paniquer. Ces vingt dernières années, vous avez vu tellement de pandémies, tellement de virus… Et vous êtes toujours là. Alors accrochez-vous fermement à votre positivité et votre chemin spirituel, votre chemin intérieur. C’est le moment de plonger votre mental dans les Écritures Sacrées ; si vous n’avez pas encore lu la Bhagavad Gita, c’est le moment. Approfondissez votre savoir sur vous-même, sur votre présence ici sur Terre. Et comprenez à quel point la vie est importante et merveilleuse. Voyez cette Grâce que Dieu vous a donnée mais que très souvent nous prenons pour acquise parce que l’on est trop pressés, trop occupés à d’autres choses.
La Nature appelle tout le monde à se calmer et à regarder à l’intérieur, à s’asseoir tranquillement. Profitez de cette période pour aller à l’intérieur, vous connecter avec vous-même, vos proches et partager cette positivité autour de vous.
2. Guruji, cette situation nous montre que l’argent ne peut pas résoudre nos problèmes en temps de crise. Nous ne sommes pas assez instruits sur la façon de vivre sans argent. À l’avenir, quelle priorité devrions-nous accorder à l’apprentissage et à l’enseignement de notre jeunesse pour que nous puissions survivre même lorsque l’économie ne le fait pas ?
PV : C’est une belle question, parce qu’en réalité, tout au long de notre vie, on nous a appris à travailler, travailler, travailler ; à gagner toujours plus d’argent toujours plus ; à devenir comme un robot, et puis nous perdons ce lien avec notre véritable Soi. Bien sûr, le monde extérieur nous a enseigné que sans argent nous ne pouvons pas vivre, mais nous sommes face à une situation où nous sommes obligés de voir que nous pouvons vivre très simplement et pourtant, la vie continue. Vous savez, quand la vie devient simple, vous apprenez à l’apprécier d’une manière encore plus belle. Il est vrai que l’argent ne peut pas vous sauver la vie ; vous pouvez avoir beaucoup d’argent, mais lorsque la mort frappe à votre porte, vous réalisez que cet argent lui-même devient inutile. Et alors vous réalisez ce qui est le plus important : l’argent ou la vie elle-même ? Lorsque nous examinons la situation actuelle, nous constatons que chacun se préoccupe de soi-même, de la manière dont on peut être sauvé, comment se soigner et quelles sont les précautions à prendre. Dans cette situation, il ne s’agit pas des autres mais de soi-même. Et c’est là encore le message d’apprendre à se connaître soi.
Faites votre japam et enseignez les bonnes choses à vos enfants et cette génération ; enseignez que l’argent ne fait pas tout, ce n’est pas le plus important. Sans vie, votre argent ne servirait à rien. L’argent peut acheter beaucoup de choses mais elle ne peut acheter le plus important : l’essence de votre être. Vous pouvez avoir un magnifique lit et des milliers d’euros, mais si vous ne pouvez pas dormir, quelle en est l’utilité ? Vous pouvez avoir toute la nourriture que vous voulez mais si vous ne l’appréciez pas, quel en est l’intérêt ? De cette manière, l’argent peut acheter de nombreuses choses mais jamais il n’achètera l’essence de votre être. Voilà ce que nous apprend la vie en ce moment : appréciez la vie, et soyez reconnaissant pour ce présent que Dieu vous a donné car, sans vie, vous ne pouvez rien faire, mais sans argent, vous pouvez faire beaucoup.
3. Si vous devez rester avec toute votre famille à la maison, chose qui pour moi est bien pire que le coronavirus, comment ne pas s’entretuer ? Comment ne pas être nerveux et irrité par eux ? La plupart du temps, je préfère être seul.
PV : (rires) je viens juste de dire d’apprécier votre famille (rires).
Vous voyez, il y a une beauté cachée derrière tout cela ; c’est vrai que cette situation vous force à être avec votre famille, et vous devez apprendre à l’accepter, à vous accepter les uns les autres et ne pas vous entretuer. Mais c’est important que vous ayez vos moments libres, vos moments de silence avec vous-même. C’est donc tout aussi important de vous retirer dans votre chambre et prendre du temps pour vous, avec vous-même. Faites votre méditation, lisez les Saintes Écritures, la Bhagavad Gita, la Shreemad Bhagavatam et méditez sur celles-ci. Et lorsque vous êtes au milieu de votre famille, partagez vos lectures, partagez la compréhension que vous en avez et vous verrez qu’il y a beaucoup à apprendre de chacun et à être reconnaissant pour ce que l’autre nous apporte. Vous savez, le karma nous rassemble pour que l’on apprenne et qu’on passe à travers ce processus. C’est pour cette raison que vous pouvez apprendre lorsque vous êtes ensemble, apprendre à apprécier chacun et chacune, et aussi à vous observer : comment réagissez-vous ? Êtes-vous en colère, nerveux etc ? C’est cela qu’il faut que vous observiez et c’est cela qu’il faut changer d’abord en vous.
4. Guruji, dans un moment de désespoir comme celui-ci, que nous recommandez-vous de faire pour réconforter nos proches qui ne sont pas dévots quant à la possibilité de mourir ou même se connecter à la vie spirituelle ?
PV : Vous voyez, comme je l’ai dit, cette situation est un rappel de la vie elle-même. La mort est inévitable et nous devons apprendre à accepter cela. Au-delà de la mort, vous devez apprendre à apprécier la vie elle-même parce que vous ne pourrez appréhender positivement la mort si vous n’apprenez pas à apprécier déjà la vie. Il faut parler de tout cela à ceux qui ont peur, vous devez parler de vos propres compréhensions, expliquer que la mort n’est pas la fin de tout.
Pendant cette période, parlez, partagez, cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas parler aux non-dévots, au contraire ! Avant, vous aviez peur de parler de votre chemin spirituel parce que vous pensiez que vous seriez critiqué, jugé etc. Mais maintenant vous avez le temps de vous asseoir et d’expliquer ; peu importe qu’ils veuillent écouter ou non, ça entrera dans leur oreille et plantera quelque chose dans leur cerveau qui leur fera réfléchir à ce qu’est la vie en elle-même. Nous prenons la vie pour acquise, nous vivons en nous disant ‘j’ai tellement de temps devant moi, je ferais ça et ça plus tard, quand j’aurais le temps !’ Mais voyez comme la Nature elle-même vous montre que non, vous n’avez pas le temps : si vous voulez changer, c’est maintenant et pas plus tard ; mais changez de la bonne manière, et apprenez aussi le respect, vous respectez les autres, ils apprendront à vous respecter.
Ainsi, vous pouvez toujours parler avec les gens et même s’ils ne sont pas dévots, vous pouvez toujours expliquer les choses. En tant que dévot, vous avez une certaine joie à l’intérieur, un certain bonheur et c’est là ce qui vous rend différent. Même avant qu’il n’y ait tout ça avec le coronavirus, c’est ce je disais déjà : les dévots sont spéciaux. Ça ne veut pas dire que le corona ne viendra pas vous voir, il viendra, mais la façon dont vous l’accueillerez sera déterminante, c’est cela qui changera tout. Accrochez-vous fermement au Nom Divin du Seigneur et soyez heureux. Ne devenez pas vous-même misérable dans cette période de misère, mais soyez heureux. Partagez cette joie que Dieu vous a donné à l’intérieur de vous-même et restez positif.
5. Pouvons-nous parler plus ouvertement de Dieu et de l’amour dans toutes les zones de la société, publiques ou privées, ou bien devons-nous toujours le faire en fonction de l’audience qui nous écoute ?
PV : Non, vous ne devez pas être timide pour parler de Dieu et de votre chemin spirituel, de votre vie spirituelle. C’est aussi une chose dont très souvent les gens ont peur : comment les autres vont me juger ? Peu importe le jugement, il ne s’agit pas de cela mais d’être honnête envers vous-même et être qui vous êtes réellement. Les gens apprendront à vous apprécier bien plus lorsque vous êtes vous-même alors que si vous cachez quelque chose, ils vont imaginer des choses et se demander pourquoi, qu’est-ce que vous cachez ?
Ne soyez pas timide en parlant de Dieu car encore une fois, tout ce qui se passe est un rappel de la vie, de la Grâce de Dieu dans votre vie.
6. Guruji, dans nos sanghas de dévots, alors que l’on essaie de régler les problèmes entre nous, de temps en temps un ami dévot peut passer la barrière de l’irrespect. Alors comment devons-nous gérer cela et comment réparer notre cœur brisé envers les membres de la sangha ? Lorsque quelqu’un nous montre de l’irrespect, est-ce notre ego ou notre cœur qui est brisé ?
PV : Le cœur ne se brise pas si facilement que ça, alors ce qui est brisé, c’est bien l’ego. Vous êtes blessé car c’est l’ego qui est blessé. Vous voyez, et encore plus entre dévots d’une même sangha, il y a toujours quelqu’un qui comprend les choses différemment et c’est inévitable parce que ça fait aussi partie de la vie. Si tout le monde était tout le temps d’accord avec vous, qu’est-ce que vous apprendriez ? Rien du tout. Parfois, lorsque quelqu’un n’est pas d’accord avec vous, cela vous fait penser d’une autre manière.
Alors apprenez à vous écouter les uns les autres avant de prendre une quelconque décision rapide, c’est important d’apprendre à écouter. Que vous soyez d’accord ou non, ça ne coûte rien de s’écouter les uns les autres, qu’ils acceptent votre point de vue ou non. Et bien sûr, en tant qu’être humain, vous pouvez toujours discuter avec vos frères et sœurs, entre dévots, vous pouvez toujours discuter des choses.
7. Guruji, de temps en temps je me pose toujours cette question, et probablement que beaucoup de personnes aussi : pourquoi suis-je aussi stupide ? Y a-t-il un moyen de commettre moins d’erreurs, m’égarer et arrêter de perdre des opportunités ?
PV : (rires) Et bien, aussi longtemps que vous n’apprendrez pas de vos erreurs, vous continuerez à les commettre et là oui, évidemment que vous êtes stupide (rires). Apprenez vite, c’est bien mieux et de cette manière, aucun besoin d’être stupide ! (rires) Que dire… Il y a plusieurs sortes de personnes : celles qui comprennent les choses très vite et d’autres qui ne comprennent pas très vite et qui continuent à faire les mêmes erreurs, mais toujours dans l’espoir qu’elles apprendront. Vous savez, le problème c’est que les gens ne comprennent pas qu’en restant stupide, cette situation va se renforcer toujours plus et devenir de plus en plus difficile. Pour cette raison, plus vous apprendrez vite de vos erreurs et moins vous les ferez encore et encore, plus vite vous apprendrez et plus vite vous grandirez. Apprenez vite, c’est bien mieux et de cette manière, aucun besoin d’être stupide ! (rires) Que dire… Il y a plusieurs sortes de personnes : celles qui comprennent les choses très vite et d’autres qui ne comprennent pas très vite et qui continuent à faire les mêmes erreurs, mais toujours dans l’espoir qu’elles apprendront. Vous savez, le problème c’est que les gens ne comprennent pas qu’en restant stupide, cette situation va se renforcer toujours plus et devenir de plus en plus difficile. Pour cette raison, plus vous apprendrez vite de vos erreurs et moins vous les ferez encore et encore, plus vite vous apprendrez et plus vite vous grandirez.
8. Comment vivre et diffuser les valeurs Vaishnava dans le monde actuellement ? Que devons-nous cultiver le plus pour soutenir votre mission de la façon dont vous le voulez ?
PV : La première chose que vous devez faire actuellement, c’est d’abord de vous éduquer, de plonger plus profondément dans cette philosophie du Vaishnavisme qui est une philisophie d’Amour et d’humilité ; être Vaishnava, c’est être humble, et c’est seulement à travers un cœur humble que l’on peut réellement partager l’Amour de Dieu.
Être Vaishnava, ce n’est pas seulement le proclamer mais c’est aussi savoir ce que le Seigneur veut de nous. Il veut que nous soyons comme Lui, que nous reflétions et partagions Son Amour. Pour pouvoir diffuser Son Amour, nous devons devenir comme Lui, notre mental doit se transformer et c’est là tout ce dont parle la Bhagavad Gita : transformer son mental de l’humain vers le Divin. Et quand le mental s’est transformé et est passé d’humain à Divin, Il se reflète à travers chaque particule de vous-même, par vos actions, par vos paroles. Et c’est là ce qu’est un Vaishnava : partager et diffuser l’Amour du Seigneur.
9. Guruji, quel est le véritable pouvoir de la prière ?
PV : C’est en ce moment une période où l’on nous rappelle de prier, tout le temps, continuellement ; et connaître ce pouvoir-là se trouve dans le fait de chanter Son Nom. Ce véritable pouvoir est présent lorsque nous avons cette relation, lorsque nous pouvons Le sentir, sentir que nous ne sommes pas seul, qu’Il est avec vous. Voilà notre prière.
10. Comment puis-je découvrir mon but de vie alors que tout ce que je ressens, c’est de l’anxiété ? Comment devenir la personne que je suis censée être alors que je me sens aussi perdue ?
PV : Écoutez, si vous voulez connaître le but de la vie, vous devez faire confiance en la vie elle-même. Si vous ne lui faites pas confiance déjà simplement, pourquoi parler d’un quelconque but de vie ? Souvent les gens disent ‘oui, je veux accomplir mon dharma’, mais avez-vous réellement confiance en votre dharma, avez-vous confiance en ce que Dieu vous donne là, maintenant ? Est-ce que vous profitez et jouissez réellement de ce qu’il vous a donné à ce moment précis ? Vous savez, si vous ne pouvez pas gérer ce que Dieu vous donne au moment présent, comment pourriez-vous faire quelque chose de plus grand ? Tout le monde veut accomplir quelque chose de grand pour le monde, tout le monde veut atteindre quelque chose de merveilleux mais tout cela commence d’abord avec les petites choses qu’Il vous a donné. Si vous ne pouvez pas appréciez ces petites choses du moment présent, vous ne serez jamais capable d’accomplir votre dharma.
Alors apprenez à accepter ce qu’Il vous donne maintenant. Et cela attirera votre véritable dharma qui se présentera automatiquement à vous.
11. Il semble que l’Europe est plus affectée que les autres pays par ce coronavirus, est-ce en rapport à notre culture et notre attitude que nous devons changer qui causent ceci ?
PV : Il ne s’agit pas seulement de l’Europe, même l’Île Maurice est fermée depuis hier et de nombreux pays comme l’Inde où nous sommes actuellement. Où que l’on soit, c’est un rappel, encore une fois, de la vie elle-même, de la façon dont on vit. Nous prenons la vie pour acquise, nous ne l’apprécions pas et donc là, nous apprenons à l’apprécier.
Vous n’avez pas besoin d’avoir peur comme partout, la peur vous empêche d’avancer, elle vous arrête. Où que vous regardiez, toutes ces années ont été bercées par la peur de quelque chose : peur d’ebola, peur de ci, peur de ça, et maintenant peur du corona. Mais êtes-vous libre de la peur ? Non, vous devenez paranoïaque. Et c’est ce qui se passe maintenant en Europe : tout le monde est dans une grande paranoïa.
La peur est partout, tout le monde fait très attention à ses moindres mouvements. Bien sûr, vous devez prendre vos précautions, vous devez suivre les règles mais vous devez le faire aussi de manière relaxée, détendez-vous. Rester à la maison ne signifie pas que tout est terminé. Non, profitez de votre maison, asseyez-vous, méditez, chantez le Nom de Dieu, faites votre japam.
Je vais vous dire quelque chose : nous sommes ici en Inde depuis maintenant un mois et partout les pays ferment les endroits saints : Lourdes est fermé, le Vatican est fermé, toutes les églises sont fermées… Cela vous montre aussi à quel point les gens ont foi en leur Dieu. Allez au temple ici et vous verrez que tous les gens sont là ! Même s’ils annonçaient la fermeture des temples, les gens s’asseyeraient tout autour. Voilà toute la confiance et la foi qu’ils ont ici ; cela ne signifie pas qu’ils ne prennent pas leurs précautions, ils portent les masques mais leur foi en Dieu est la chose la plus puissante.
Ainsi, où que vous soyez, il n’y a pas besoin de rentrer dans la panique, l’inquiétude et la peur, ça ne résout rien de la situation mais au contraire, ça l’aggrave. Détendez-vous, relax, faites votre sadhana, ayez confiance, et prenez du temps pour revenir à l’intérieur de vous. Prenez le temps de bâtir une relation avec les personnes qui vous entourent, aimez-les. Aimer ne s’applique pas qu’aux personnes qui sont autour de vous, c’est aussi un moment propice pour réfléchir à cela. Alors diffusez cet Amour, où que vous soyez
12. Dans votre commentaire de la Bhagavad Gita, vous nous enseignez que Bhishma représente l’ego mais qu’en dépit du reste, il suit le dharma, même s’il sait pertinemment que ce qu’il fait n’est pas bon. Devons-nous, dans cette période, suivre son exemple ? Et si oui, pourquoi, et si non, également, pourquoi ?
PV : Bhishma était vraiment un être très dharmique ; tout ce qu’il accomplissait était destiné uniquement à protéger le trône d’Hastinapur, pour le trône… Mais cela ne signifie pas qu’il ne faut pas utiliser votre intellect. Dieu vous l’a aussi donné, Il vous a donné un cerveau pour penser, pour réfléchir à ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Bien qu’il accomplissait son dharma en protégeant le trône, il ne pouvait pas réfléchir correctement. Et c’est cela que Krishna a souligné lorsque Bhishma était sur son ‘lit de flèches’, comme un rappel, Il lui a dit : ‘Regarde, en tant que grand-oncle tu aurais pu utiliser ta force et ton pouvoir pour arrêter tout ce qui se passait, lorsque Draupadi se faisait traîner par les cheveux dans la cour, mais tu ne l’as pas fait parce que tu pensais que tes mots valaient plus que le reste’. Il faut que vous appreniez à dire de temps en temps non à vos propres paroles.
Accomplir son dharma, ce n’est pas juste suivre aveuglément ce qui est dit, c’est aussi utiliser votre intellect que Dieu vous a donné, l’utiliser de la bonne manière. C’est pour cette raison que tout ce qu’il faisait, d’un côté, était dans le juste et d’un autre côté, ne l’était pas, il avait tort. Alors pourquoi suivre son exemple ? Bhavagan Krishna a donné toute la Gita pour que vous suiviez ce qu’Il dit. Bhagavan Krishna a parlé du dharma, alors suivez ce que Seigneur Krishna dit dans la Gita, vous n’avez pas besoin de suivre ce que Bhishma a fait de sa vie.
13. Guruji, dans l’ensemble, diriez-vous que la situation a un résultat positif ou négatif pour le monde ?
PV : Et bien, il est triste de voir autant de personnes mourir comme des mouches, partout tous les jours on entend combien ? Des centaines et des centaines de personnes mourir. Mais d’un autre côté, regardez comme la Nature s’épanouit… Rien qu’aujourd’hui, quelqu’un m’a envoyé une vidéo de Venise où les dauphins nagent dans les canaux, les poissons sont présents partout en grand nombre, les cygnes reviennent. Et il y a quelques jours, je regardais une photo de la Chine où la pollution a disparu de ce pays qu’elle couvrait continuellement. Vous pouvez observer la Nature s’épanouir, et cela vous fait réaliser toute la pollution que l’être humain a créé, tout l’impact non seulement sur la Nature mais sur nous-mêmes.
Récemment, vous avez vu le Brésil en feu, vous avez vu l’Australie en feu, mais vous ne réalisiez pas que les poumons du monde étaient en feu ; et maintenant, quelle ironie que ce virus attaque les poumons de l’être humain. La Nature nous rappelle que toutes les plantes, tous les arbres sont très importants. Si nous voulons être en bonne santé, nous devons faire attention à la Nature et pas seulement pendant les pandémies comme celle d’aujourd’hui. Non, la Nature n’a pas besoin de nous le rappeler à chaque fois de cette manière mais nous, êtres humains, nous devons réaliser que nous faisons partie de cette Nature, que nous faisons partie de cet écosystème et que nous devons en prendre soin : plantez autant d’arbres que possible pour construire les poumons du monde, pour vous-même et personne d’autre. Voilà ce que tout cela nous rappelle, et le côté positif : la Nature respire maintenant, et c’est si beau.
14. Dans tout ce qui arrive maintenant et ce qui va arriver dans les prochaines décennies sur Terre, autant que vous puissiez le révéler bien sûr, combien les choses sont inévitables et à quel point devons-nous changer notre attitude ?
PV : Vous voyez, la situation en elle-même montre qu’il y a tant de choses que l’on peut changer par notre attitude. Nous n’avons pas besoin d’attendre que la Nature réagisse pour nous rappeler qu’il faut changer mais nous devons prendre certaines responsabilités par nous-même. Nous n’avons pas besoin d’attendre que le monde arrive à un point critique pour changer.
Alors regardez en vous-même et changez-vous car personne ne peut le faire à votre place ; je ne peux pas le faire pour vous et Dieu ne peut pas non plus. Sachez que quand vous avez cette volonté de vous transformer et de changer, Il vous donnera toute la force et le pouvoir nécessaire. Le Maître et Dieu sont un rappel de cela : que vous n’êtes jamais seul, que nous sommes toujours avec vous, que nous vous aimons, quoiqu’il arrive.
Vous savez, même dans toute cette situation, il s’agit toujours de l’Amour de Dieu. Il vous aime tous et c’est pour cette raison qu’Il veut que vous soyez forts. Et réellement, ce qu’Il veut c’est que nous tous Le sentions, que nous bâtissions cette relation avec Lui.
Jai Gurudev tout le monde !
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