QUESTIONS/RÉPONSES

EN DIRECT DE L’ASHRAM SHREE PEETHA NILAYA,
13 Avril 2020

Dans le Satsang d’aujourd’hui, Paramahamsa Vishwananda répond aux questions sur les personnes qui quittent puis retournent vers le Maître spirituel, sur les rêves, le dharma inférieur et le dharma supérieur, ainsi que sur l’expression de notre moi le plus créatif.

Jai Gurudev, de nouveau !        

Aujourd’hui il fait très froid ici. Le temps a changé. Il fait pluvieux et nuageux, et assez froid pour moi. Parce que, quand vous revenez d’Inde et que vous vous retrouvez dans un temps pareil… Mais c’est bien aussi.

Aujourd’hui, c’est le festival Vaisakhi. C’est un jour où les personnes célèbrent leur récolte en étant reconnaissants de ce que Dieu leur a donné.

Les Sikhs célèbrent la fondation du Khalsa que Sri Guru Gobind Singh a créé pour la protection de la religion et la protection des faibles. Vraiment, il faut être reconnaissant pour ce que nous recevons dans la vie. Très souvent, nous prenons pour acquis ce que la vie nous donne. Quand tout nous est facilement donné, nous prenons tout pour acquis et nous ne l’apprécions pas vraiment. Parce qu’on se dit ‘ah, super j’ai ceci’, nous pensons l’apprécier ; ‘nous avons de l’argent pour tout acheter.’ C’est comme toute autre une chose dans la vie. Mais non. Quand est-ce que vous appréciez vraiment quelque chose? Très souvent, c’est lorsque vous perdez ce que vous avez, quand ces choses qui vous sont chères vous sont enlevées.

Comme en ce moment avec cette liberté de circuler, quand on regarde ce qui se passe en ce moment ; ‘je veux juste sauter dans ma voiture et faire un tour’, mais ce n’est plus possible de faire ça maintenant. Les gens commencent à penser à quel point c’était merveilleux   quand je pouvais être libre de voyager, quand je voulais voler, je réservais simplement un vol et je volais. Mais maintenant, vous ne pouvez même plus faire cela car il n’y a plus d’avion ; même si vous avez une urgence. Je l’ai bien vu pour nous aussi lorsque sommes revenus d’Inde en Allemagne. Par la grâce de Giridhariji, il nous a été très facile d’avoir un avion, mais beaucoup ont dû attendre des semaines ou même des mois.

Être réellement reconnaissant, voilà ce que représente Vaisakhi : être reconnaissant pour ce que Dieu et la Nature nous donnent, et qu’aux yeux de la Nature, nous sommes tous égaux. Vous savez, la Nature ne regarde pas si vous êtes pauvre ou riche, blanc ou noir, jeune ou vieux  car peu importe comment vous êtes, elle traite tout le monde de la même manière. C’est ce que Guru Gobind Singh a également voulu montrer au monde et c’est pour cela qu’il a créé ce Khalsa, afin que l’égalité soit présente dans l’esprit des personnes et qu’ils aient de la gratitude pour tout.

1. Pourquoi les gens quittent-ils le chemin spirituel ? Et s’ils l’ont quitté pour finalement réaliser qu’ils ont commis une énorme erreur stupide et qu’ils veulent revenir, acceptera-t-Il le retour de tels dévots ?

Eh bien, écoutez, les gens ont des agendas différents dans leur vie. Certains empruntent le chemin spirituel simplement parce que c’est une tendance, d’autres parce que ‘je vais essayer ça’, ceux-là juste par curiosité. Mais lorsque vous empruntez le chemin spirituel en tant que tendance ou curiosité, rien ne s’éveille en vous et vous n’avez aucun sentiment à l’intérieur. Vous pouvez l’empruntez en disant simplement ‘oh oui, je vais y aller.’ Alors c’est comme aller dans un centre commercial : vous allez tout voir autour de vous, mais rien ne vous satisfera vraiment.

C’est très souvent tellement tendance de nos jours d’être sur un chemin spirituel. S’asseoir un peu là-bas et méditer ou faire une posture de yoga, mettre la jambe en l’air et penser que tu deviens illuminé. Non ! Vous voyez, les gens aiment ce genre de mots ; ils aiment entendre de belles paroles et des choses qui leur plaisent. C’est pour cette raison que de nombreuses personnes empruntent le chemin spirituel sans savoir ce qu’est vraiment le chemin spirituel. Ici, je ne parle pas de la pseudo-spiritualité que vous voyez à l’extérieur, car il y a toutes sortes de chemins spirituels. De nos jours, lorsque vous cherchez sur votre ordinateur ‘spiritualité’ ou ‘chemin spirituel’, il y a toute sortes de choses qui sortent. Les gens recherchent les choses faciles. La spiritualité doit être quelque chose de très tendance et très facile. ‘Si je veux sentir Dieu, je dois le sentir là tout de suite.’  Et vous voyez les gens assis là ‘Ah, je ressens l’énergie, je ressens ceci, je ressens cela’, mais tout n’est que dans leur mental. Parce que cela n’est pas de la vraie spiritualité. Les gens recherchent juste une expérience délirante, et juste se sentir bien dans leur peau, pour pouvoir raconter ‘j’ai ressenti ceci ou j’ai ressenti cela.’ Ce n’est pas vraiment de la spiritualité. On pratique ce genre de spiritualité comme si on faisait du shopping : les gens sautent d’un endroit à l’autre à la recherche de la sensation. En recherchant la sensation, bien sûr le marché de maya en est rempli et il vous en donnera de toutes sortes qui viennent de gauche, de droite, il y en a plein. Vous passez d’un stand à l’autre, mais ne sachant pas réellement ce que vous cherchez.

De cette manière, beaucoup de gens s’engagent sur le chemin spirituel. Ils y vont par curiosité, parce que c’est la mode, mais ils ne resteront pas très longtemps sur ce chemin, car ils ont besoin de bouger, ils sont constamment à la recherche de la sensation  intérieure. C’est comme pour certaines personnes addictes à l’amour, et je parle là de ce sentiment d’amour car il ne s’agit pas du vrai amour mais d’une sensation à laquelle les gens aspirent, c’est comme une drogue. Une fois qu’ils l’ont eu, ils passent à autre chose, ils ont un partenaire et ils passent au suivant. C’est une impression de : ‘oui, j’ai besoin de cette sensation pour avancer.’ C’est la mêmes chose que les drogues. Les gens ont remplacé les drogues par la spiritualité. Lorsqu’ils remplacent ce qu’ils recherchent, lorsqu’ils cherchent cette sensation dans le monde extérieur alors bien sûr, cela ne durera pas longtemps. Cela durera peut-être un an, deux ans, trois ans, six ans, puis la sixième année, que se passera-t-il ? Vous laisserez tomber, vous partirez. Parce qu’il n’y a pas de sincérité en vous ; parce que vous ne cherchiez que la sensation. Très souvent, les gens vont sur le chemin spirituel à la recherche de cette sensation.

Vous voyez, quand nous regardons la vraie spiritualité, il s’agit de toute une profondeur lorsque vous avancez sur le chemin à la redécouverte de vous-mêmes. Ici, je ne parle pas du moi dans lequel vous vous asseyez simplement pour méditer, ‘Ommm’, et après cela vous dites ‘Oui, je me suis senti.’ Non, je ne parle pas de cela. Je parle de plonger plus profondément en soi, d’aller au-delà de cette illusion que votre esprit a créée et de redécouvrir d’abord qui vous êtes réellement : ce véritable Amour qui est inconnu de votre mental, ainsi que de libérer quelque chose qui est verrouillé depuis longtemps.

Dans la Bhagavad Gita au chapitre 7, verset 13, Bhagavan Krishna a dit : « Trompé par les trois modes de maya, ce monde ne me connaît pas comme étant immuable et éternel. » C’est tellement vrai. Les gens sont trompés par ces trois modes que sont la bonté, la passion et l’ignorance : sattvique, rajasique et tamasique. Étant dans ces trois modes de maya, ils ne perçoivent que cette réalité, ils dansent et jouent dans cette réalité. Même s’ils recherchent la spiritualité dans cette réalité, ils ne vont pas plus loin dans la plongée pour aller au-delà de ces trois modes de maya. Comme Bhagavan Krishna l’a dit Lui-même : « Etant trompés, ils ne savent pas. »

Premièrement, ils ne savent pas qu’ils sont éternels, ils ne reconnaissent pas cette éternité du Soi, l’atma qui est au-delà de toute limitation. L’atma qui est éternelle ne peut pas aspirer à quelque chose de matériel ; elle ne peut pas s’accrocher à quelque chose de matériel. L’atma qui est éternelle aspire à quelque chose qui est éternel. Comment pouvez-vous aspirer à quelque chose d’éternel alors que vous ne savez même pas vous-mêmes que vous êtes éternel ? Oui, nous disons que notre âme est éternelle, tout le monde sait que l’âme ne peut pas mourir et toutes ces choses. Mais être en contact avec votre vrai Soi, c’est ça la vraie spiritualité. Apprenez à savoir qui vous êtes vraiment, en transcendant ces trois modes, comme l’a dit Bhagavan. Au chapitre 7, verset 14, Il a dit : « Il n’y a qu’une seule façon de faire cela. » Vous savez, Il a dit : « En vérité, ces trois modes de maya sont très difficiles à franchir. » Je suis sûr qu’Arjuna lui avait posé la question: « Comment est-ce possible de pouvoir aller au-delà ? » Krishna a répondu : « C’est très difficile. C’est vraiment très difficile. Mais pour ceux qui prennent refuge en Moi, pour ceux qui s’abandonnent à Moi, cela devient facile. »

Vous voyez, c’est comme par exemple quand vous allez chez un médecin, d’accord ? Imaginez que vous ayez une certaine maladie, vous allez le voir et là il vous dit : « Cette maladie ne peut pas être guérie. Il n’existe aucun remède contre cette maladie. » Ensuite, il vous prescrit des médicaments et vous les donne. Feriez-vous confiance à ce médicament ? Non, vous n’auriez pas confiance. C’est la même chose qu’a dit Krishna. Il a commencé : « C’est en réalité vraiment difficile d’aller au-delà de ces modes de Maya. » Vous êtes choqué par ces paroles ; c’est comme aller chez le médecin qui vous dit : « Il n’y a aucun remède pour votre maladie. » Mais Krishna a continué : « Ceux qui s’abandonnent à Moi. » Il a dit: « De cette manière ça va, c’est bien. C’est difficile d’aller au-delà, mais pas impossible. »

Au chapitre 13, Il a dit : « C’est très difficile parce que les gens se font des illusions. » Mais voyons voir. Qu’est-ce que c’est vraiment que Maya ? Maya n’est pas mauvaise. Elle fait son travail, et comme elle est abandonnée, elle fait ce que le Seigneur Suprême lui ordonne de faire ; ce qui signifie tromper l’esprit des gens jusqu’à ce qu’ils soient vraiment abandonnés et jusqu’à ce que ce mental se soit transformé, vous êtes toujours dans ce mode de Maya. Vous voyez, quand quelque chose de mauvais vous arrive, vous êtes excité, vous vous mettez en colère, vous devenez si sauvage… Et pour les gens qui sont dans le monde, la vie continue comme cela, et ils se sentent misérables. Si c’est bien, c’est bien, si ce n’est pas bien… Il n’ont pas de but dans leur vie et ces gens ne sont pas heureux, mais pourtant ils prétendent être heureux. Pour ces trois modes, Bhagavan a dit : « Non, vous devez aller au-delà. Si vous voulez vraiment M’atteindre, vous devez vous élever au-dessus. » Parce que si vous vous accrochez à ces trois choses, vous ne pourrez jamais aller au-delà. Bhagavan a dit : « Non, maintenant vous devez vous abandonner. » Ce médecin suprême a dit : « J’utilise des mots durs pour vous dire avec fermeté que c’est impossible », et c’est ce qui fait peur aux gens dans la spiritualité.

Quand ils entrent dans la vraie spiritualité, ils ont peur des défis. Mais Maya travaille partout, elle est partout. Dites-moi un endroit où Maya n’est pas ! Vous voyez, nous sommes dans cette réalité matérielle, et Maya travaille dans tous les domaines. Pour en venir à ce point, lorsque le médecin vous dit très fermement : « Non, ce que tu as est terrible. » Mais qu’ensuite il vous dit : « Il y a quelque chose pour le transcender. Il s’agit de se lier d’amitié avec Moi, que tu apprennes à Me connaître, que tu aies confiance en Moi, que Je peux t’aider. Ce n’est pas impossible. Ce mode, cette illusion dans laquelle je t’ai mis est sous Ma gouvernance, sous Mon contrôle. Et quand je verrai que tu es prêt, je demanderai à Maya : « Va-t’en, n’attaque pas Mon dévot. » 

Mais cela n’arrive que lorsqu’il y a de la sincérité dans ce que nous faisons, qu’il y a ce véritable désir  pour Lui, cet appel ; et cela ne peut pas être simplement superficiel. Ça ne peut pas être juste : ‘Ok, laisse-moi essayer ceci et essayer cela, un peu ceci, et un peu cela.’ Non, il doit y avoir ce mental focalisé sur un seul point et ensuite, il devient possible de transcender.

C’est la même chose quand les gens vont sur le chemin spirituel, et pourtant, lorsqu’ils sont testés … Parce que nous aimons que ce soit exactement comme nous voulons que ce soit : facile, ‘dites-nous de belles choses, de beaux mots fleuris agréables à nos oreilles.’ Mais quand le test arrive, ils s’enfuient. Parce que personne ne veut vraiment passer par là alors qu’en réalité, qu’est-ce que ce test ? Vous voyez, il n’est pas là pour vous affaiblir, ce test est là pour vous rendre fort, pour savoir où vous en êtes. Et ceux qui aspirent sincèrement à la vérité, à la réalité, pour ceux qui aspirent vraiment à Dieu, et pas seulement superficiellement, ceux-là sont forts dans leur croyance et dans leur foi ; rien ne peut les en éloigner.

Plus tôt, nous parlions de Guru Gobind Singh. Vous savez, son père a été capturé par les musulmans. À cette époque, l’Inde était gouvernée par les musulmans qui tuaient tellement de gens. En fait son père a été capturé par Aurangzeb, et c’était un tyran. Beaucoup s’étaient convertis à l’islam à cause de ces agissements, mais lui s’accrochait tellement à sa foi qu’ils l’ont décapité. Imaginez ! Se raccrocher de cette manière à votre foi, comme l’ont fait les martyrs. Ils n’ont jamais abandonné leur foi ; et c’est là la vraie spiritualité. La spiritualité n’est pas simplement un autre mot pour vous faire penser qu’ ‘après la religion, il y a la spiritualité.’ Non, et même si c’est vrai, la religion est un état d’esprit, mais la spiritualité est une transcendance de qui vous êtes réellement, une transcendance de votre véritable identité et vous vous accrochez à cette croyance et à cette foi de qui vous êtes réellement. Rien ne peut vous faire vaciller et peu importe le nombre de tests à venir, vous êtes clair sur votre objectif et votre chemin…

Alors, revenons à votre question : si jamais quelqu’un revient. C’est vrai, pour beaucoup de gens, pour quelque raison que ce soit, leur mental est leurré par ce qu’ils entendent, par ce qu’ils voient ou peu importe. Et bien sûr, quand ils commencent à y réfléchir et à comprendre pourquoi cela s’est passé de cette manière ‘Est-ce que cela m’apprend quelque chose, ou pas ? Est-ce que je grandis à travers cela ou pas ?’ La faute n’incombe pas au chemin spirituel que vous empruntez, mais il s’agit aussi de vous et de votre façon de le percevoir ; voilà ce que la spiritualité vous a réellement donné pour transcender ce mental et vous abandonner à une réalité suprême.

Souvent, lorsque les gens manquent de connaissances sur la vraie spiritualité, sur un vrai chemin, ils rentrent dans l’illusion. Alors bien sûr ils vont aller voir autre part et quand ils réalisent, quand ils se pensent prêts, alors ils reviennent. Ceci est également dans le contrôle des trois modes que Bhagavan Krishna a énoncé ; c’est Maya. Une personne peut ne pas être prête mais pour autant, au plus profond d’elle-même réside cette grâce qu’elle a reçue à travers de nombreuses vies, cette grâce à laquelle elle a aspirée. Parce qu’à l’intérieur, l’atma sait quelle est la réalité, et l’atma aspire à cette réalité. À travers vos vies, vous avez aspiré à cette réalité. Pour quelque raison que ce soit, Il vous a amené sur le chemin spirituel, et peu importe de quel chemin je parle, c’est simplement pour vous mener à une certaine conscience qui est au-delà des dogmes ou limitations. Cela signifie que vous avez certaines choses en vous qui sont sincères. C’est ce qui vous pousse à rechercher votre chemin.

Donc vous allez vous engager sur le chemin, et parfois vous passerez de l’un à l’autre en regardant autour de vous, en faisant du shopping et pourtant, ce que vous recherchez en réalité, c’est cette sincérité en vous-même et la sincérité sur votre chemin en tant que tel. Parfois, il arrive que certaines personnes se détournent du chemin et des années après, elles reviennent.

Est-ce qu’en revenant, ce sera la même chose ou pas ? Eh bien, étant parti pendant tant d’années, il y a un grand écart à combler. Bien sûr, ce ne sera plus jamais pareil. Mais toutefois, au moins vous avez réalisé que c’est votre chemin et vous êtes revenu. Ce genre de chose arrive dans notre chemin spirituel. Mais comme je l’ai dit plus tôt, le plus important est que vous sachiez vraiment qu’une fois que votre chemin spirituel s’est révélé, une fois que votre Maître s’est révélé à vous, le plus important est que vous oubliiez tout le reste, que vous laissiez tout tomber et que vous ne regardiez que vers cela, que vous n’appreniez à connaître que cela. De cette manière, vous serez pleinement focalisé et plus fort. Parce que plus vous êtes investi, plus vous serez clair sur votre chemin et plus vous aurez de force intérieure car elle s’éveillera. Mais plus vous êtes dans le doute, plus vous ‘n’êtes pas sûr’ alors évidemment, plus vous êtes faible. 

Si vous savez que c’est votre chemin mais que parfois la faiblesse surgit, alors entourez-vous de dévots, de dévots élevés qui ont vraiment traversé ces choses et ont transcendé leur esprit pour pouvoir maintenant vous aider. Sinon, lisez la vie des saints et de ce qu’ils traversent. Comprenez que la vraie spiritualité n’est pas cette fantaisie dont les gens parlent partout ; la spiritualité est quelque chose de profond et surtout pour nous qui sommes sur le chemin Vaishnave et, bien sûr, sur le chemin du Kriya depuis Mahavatar Babaji. Mahavatar Babaji ne prend pas les choses superficiellement, Il est très strict. Même sur notre chemin, en tant que Vaishnave, vous devez être stricts sur cette question.

Strict ne veut pas dire devenir fanatique. Mais sachez que vous appartenez à ce chemin, que vous appartenez à cette tradition et que c’est vous. Vous devez l’honorer, vous devez l’accepter et l’étreindre. Et de cette manière, vous pouvez également le partager avec d’autres. Plus vous êtes forts, plus vous rayonnez cette lumière, plus vous pouvez aider d’autres personnes qui sont aussi sur leur chemin à trouver le leur dans la vie, que ce soit le même que le vôtre ou non. Mais comme je le dis toujours, si vous avez goûté quelque chose de merveilleux, vous adorerez le partager, mais sachez que tout le monde n’aime pas la même nourriture. S’ils ne sont pas prêts à manger ce que vous aimez, vous devez prendre votre temps. De cette manière, vous devez être sur un chemin spirituel en étant fort et clair avec vous-même : ‘Ceci est mon chemin, ceci est ma voie, et c’est qui je suis.’ Peu importe ce que les gens pensent de vous ; tenez-vous fermement à votre croyance, à votre foi.

 

2. Qu’est-ce qu’un rêve ? Est-ce une illusion ou une attente ? Ou devrions-nous croire et s’accrocher à nos rêves ?

Aujourd’hui, les rêves peuvent être un peu bizarres car quand vous parlez de rêves, beaucoup de gens pensent à ce qu’ils veulent atteindre dans la vie. On appelle cela un rêve, et le fait d’avoir un but s’appelle aussi un rêve, n’est-ce pas ? Vous avez ce rêve qu’un jour vous réaliserez, ce rêve que vous aurez accompli quelque chose de grand dans la vie, que vous serez quelqu’un ; c’est aussi un rêve. Cependant, je ne pense pas que votre question porte là-dessus là tout de suite !

Alors, qu’est-ce qu’un rêve? Eh bien, d’un point de vue scientifique, on dit qu’un rêve est un mélange d’images et d’informations que vous avez recueillies tout au long de la journée, puis qu’après, en dormant, vous rêvez de certaines choses en rapport avec votre journée ; c’est comme une continuation. Mais en réalité, les rêves fonctionnent à plusieurs niveaux.

Certains rêves sont comme ça parce que votre mental est tellement occupé dans le monde extérieur ! Vous voyez, très souvent les gens sont tellement centrés sur leur mental et aussi beaucoup sur la réalité extérieure, qu’ils ne sont focalisés que là-dessus, que sur le monde extérieur. Ils sont occupés par leur travail, par leur famille et ainsi de suite, leurs amis et toutes ces choses extérieures.

Vous voyez, en raison de cet état d’esprit, les gens entretiennent un certain type de rêves. Comme une continuation de cet état d’esprit, le même drame qui était présent la  journée revient la nuit dans leurs rêves. Votre mental est tellement fatigué de ce sur quoi vous vous concentrez à l’extérieur que même lorsque vous dormez, il essaie toujours de le digérer. Comment le mental le digère-t-il ? Il commence à jouer ce même scénario à l’intérieur de votre mental, ce qui fait que vous en rêvez. Votre rêve ressemblera à ce que vous avez vécu pendant la journée. Voilà un type de rêves.

Puis vous avez un autre type de rêves. En général, ce genre de personnes dont je vais parler maintenant, ne rêvent pas tellement. Leur mental est calme, leur mental va bien, mais quand ces gens rêvent de quelque chose, c’est un rêve très fort. Ce genre de rêve s’appelle un rêve prémonitoire. Alors la prémonition se réveille à l’intérieur. C’est un rêve de la conscience car lorsque vous dormez, votre conscience voyage. Et lorsqu’elle voyage, bien sûr, elle peut aller dans de nombreux endroits, et vous pouvez même rêver d’endroits où vous n’avez jamais été dans cette vie. Vous rêverez de choses que vous n’avez jamais faites dans cette vie.

À l’intérieur de vous, il y a une réalité différente qui provient de nombreuses vies qui sont toutes téléchargées à l’intérieur de vous-mêmes. Toutes sont présentes à l’intérieur, et lorsque vous avez ces rêves prémonitoires, votre âme peut avoir voyagé dans des vies antérieures ou des vies futures. Bien sûr, lorsqu’elle revient, cette conscience crée un certain rêve bien vivant qui est bien clair dans votre esprit et dont vous vous souvenez en vous réveillant. Évidemment, vous devez méditer sur ce genre de rêve, vous devez voir ce qu’il vous enseigne. Vous savez, vous devez trouver ce que ces rêves vous disent. Il ne s’agit pas d’aller parler de ces rêves aux gens car ce qui les a déclenché est quelque chose qui s’est produit dans votre vie elle-même, dans cette vie présente. Et cette vie présente veut vous apprendre quelque chose que vous ne devriez pas continuer à faire comme dans les vies précédentes, ou que vous devriez changer, pour que l’avenir soit différent. Ce sont des rêves prémonitoires.

Et puis vous avez un autre type de rêves. Très souvent, les gens me disent : ‘Guruji, j’ai rêvé de toi, est-ce que c’est vraiment toi qui viens dans le rêve ?’ Eh bien en fait, oui. Vous voyez, le mental n’est pas suffisamment fort pour créer l’image du Maître. Même en vous asseyant et en méditant dessus, très souvent vous allez dire : ‘j’ai essayé de te visualiser.’ Hier, quelqu’un m’a envoyé un message : ‘Guruji, j’ai essayé de te visualiser, mais je n’ai pas pu.’ 

Imaginez que vous n’arriviez même pas à me visualiser, alors pensez-vous que vous arriveriez à rêver du Maître comme ça ? Non. Quand vous rêvez d’un saint, vous rêvez du Seigneur, de Krishna, de Sriman Narayana, vous rêvez de n’importe quelle déité, en réalité vous avez la bénédiction, vous avez la grâce, vous en avez directement le darshan. Parfois, ils peuvent parler une certaine langue dans le rêve, et en vous réveillant, vous vous souvenez toujours de ce qu’ils vous ont dit, mais vous ne devez pas le prendre à la lettre ; parce que quand ils parlent à votre atma, à votre conscience, ils parlent un langage différent de ce que votre mental peut comprendre. En le comprenant mentalement, vous le comprendrez de façon extérieure, limitée. Alors, une chose que vous devriez faire : méditez sur ce que vous avez reçu. C’est le type rêves qui vient avec la bénédiction et la grâce.

Comme je l’ai dit, lorsque le Maître vient dans vos rêves, il s’agit du Maître Lui-même ; l’Essence du Maître est venu vous donner le darshan et la bénédiction, et cela ne doit pas être pris pour acquis. Vous devez méditer dessus et vous devez vraiment laisser votre mental en être absorbé afin qu’il puisse comprendre la véritable signification de ce que vous avez reçu.

Ainsi, je vous ai parlé de trois états de rêve, que vous pouvez normalement comprendre et sur lesquels vous pouvez vraiment vous concentrer.

 

3. Quelle est la différence entre notre dharma inférieur et notre dharma supérieur ? Et comment pouvons-nous surmonter la peur, l’avidité, l’attachement dans notre dharma inférieur afin d’accomplir notre dharma supérieur ?

Par dharma inférieur, je suppose que vous entendez par là votre dharma en tant qu’être humain. Vous voyez, dans la vie …, vous êtes né ici dans ce monde et bien sûr, votre dharma étant ici est : que pouvez-vous faire pour rendre cet endroit meilleur ? Voilà quel est votre dharma ; ce qui renvoie à votre travail, quel que soit le chemin que vous avez emprunté, disons par exemple que vous êtes marié, votre dharma en tant que membre de la famille et votre dharma en tant que frère, sœur ou enfant, votre dharma en tant que parents. Ce sont des dharmas d’ici, du monde et c’est très important. Si vous ne les prenez pas au sérieux, comment en finiriez-vous avec ceux-ci ? Eh bien vous n’en finirez jamais.

Très souvent, les gens disent : ‘Ok, je suis spirituel maintenant, mon dharma quant à tout cela est terminé.’ Non, non, non, non, non. Bien sûr, un certain karma est terminé, un certain devoir est terminé, mais cela ne signifie pas que ce dharma n’était pas bon pour vous. C’était bien parce qu’en acceptant ce dharma, en faisant ce que vous avez fait, cela vous a amené à votre dharma supérieur pour lequel vous vous êtes incarné. Ce que vous devez d’abord faire, c’est d’apprendre à accepter le chemin de vie que vous avez emprunté. Apprenez à accepter que vous êtes né ici et que vous avez un certain devoir à accomplir ; et vraiment, au moment où vous apprenez à accepter ce que Dieu vous a donné, que ce soit votre famille, votre travail, votre environnement, peu importe – vous voyez quand je dis d’accepter, cela ne veut pas dire qu’il vous faut sauter sur tout le monde et tous les serrer dans vos bras en disant : ‘je t’aime, je t’aime’, ou quoique ce soit. Non, intérieurement vous avez de la gratitude pour tout cela, soyez heureux de tout ce que vous avez. Sans travail, vous ne seriez pas là où vous êtes. Toute cette expérience que vous avez vécue vous a mené là où vous en êtes, et grâce à ces expériences, vous serez prêt à réaliser ce pour quoi vous êtes venu.

Le Maître vous guidera vers votre vrai dharma. Vous accomplissez l’un de vos dharma, en vous disant que vous devez accepter votre routine quotidienne, mais n’oubliez pas : acceptez votre routine quotidienne et offrez-la aux Pieds de Sriman Narayana. Ensuite, sur le tableau plus vaste de votre véritable dharma, étant donné que vous avez emprunté un chemin spirituel, votre véritable dharma est aussi de répandre ce que vous avez reçu. 

Vous voyez, un véritable dharma ne renvoie pas seulement à quelque chose de matériel, mais c’est aussi quelque chose de spirituel. C’est pourquoi depuis quelques années, je dis aux dévots de s’éduquer, d’apprendre. J’ai dit à Swami Revati et maintenant à Rishi Akash, ainsi qu’à l’équipe des médias et tout le reste, de diffuser le message. Les dévots doivent connaître le message de leur Maître, ses enseignements, afin qu’ils puissent aider d’autres personnes, et puissent eux aussi aider d’autres âmes à s’élever. Non seulement pour eux, mais aussi pour prendre soin des autres. C’est là ce que tous les grands Maîtres ont dit : ‘Diffusez et partagez mon enseignement avec tout le monde.’ Et c’est là le dharma de chaque dévot. C’est le plus grand dharma, parce que lorsque vous devenez l’illumination même, vous devenez le chemin pour quelqu’un d’autre, vous apportez ce que vous avez reçu, vous le donnez à quelqu’un d’autre, vous le partagez, et c’est bien l’un des plus grands dharmas

Je ne vous dis pas de m’amener des gens. Non. Apportez-les à Sriman Narayana. Faites-leur viser quelque chose de supérieur, quelque chose qui dépasse le concept du mental. Vous ne le faites pas pour moi, vous le faites pour le Seigneur Suprême Lui-même. Et c’est là le dharma que doit accomplir chaque dévot. Ainsi, de cette manière, on en revient au point d’accepter tout d’abord ce que vous faites dans la vie : aimer cela. Aimez ce que vous faites et offrez-le aux Pieds de Giridhariji.

 

4. Je suis un artiste. Comment devenir notre moi le plus créatif et comment l’utiliser pour exprimer ce qu’il y a dans notre cœur ?

Oooh, j’adore les artistes ! En fait, lorsqu’un artiste accomplit n’importe quelle forme d’art, il exprime ce qu’il y a en lui. Et je ne parle pas seulement de peinture ou de sculpture, mais les artistes entrent dans un état méditatif. Et dans cet état de méditation, ils ne se préoccupent plus de ce qui se passe autour d’eux, ça n’a plus aucune importance ; ils savent que tout cela n’est plus pertinent.

Lorsque vous accomplissez ce que vous accomplissez, surtout en tant qu’artiste, oubliez le monde extérieur, oubliez tout. Portez toute votre concentration sur ce que vous faites, et de votre cœur versez ce que vous avez à l’intérieur, laissez-le sortir. Que les gens apprécient ou non votre art, cela n’a pas d’importance. Vous voyez, quand on observe tous les grands artistes, est-ce que quelqu’un appréciait leur art quand ils étaient vivants ? Non, personne n’appréciaient leur art. Mais néanmoins, ils ont donné quelque chose à ce monde. Aujourd’hui, on voit toutes leurs œuvres d’art valoir des millions et des millions de dollars. Mais il ne s’agit pas de millions. Pensez-vous qu’en peignant, ils pensaient aux millions ? Non, ils ne pensaient pas aux millions, mais ils se disaient : ‘Que puis-je donner à cette culture, que puis-je donner à cette société qui les fera réfléchir à quelque chose de plus profond à l’intérieur d’eux-mêmes ?’ Et ils sortaient simplement ce qui venait de l’intérieur ; ils manifestaient à l’extérieur ce qu’il y avait à l’intérieur.

De cette manière, faites simplement sortir ce que vous avez en vous lorsque vous pratiquez votre art. C’est une grande méditation. Les artistes peuvent vraiment s’exprimer, plus que quiconque. C’est pourquoi j’aime beaucoup quand les artistes en parlent. Certains d’entre eux sont fous mais bon, c’est bien parfois d’être fou. De toute façon la plupart des artistes sont fous, c’est donc juste au travers de cette folie que l’on peut s’exprimer.

En fait, les gens spirituels aussi sont des artistes parce que nous sommes fous. Nous sommes fous de Dieu. Et donc, parfois nous exprimons cette folie. Les gens ne comprendront jamais parce qu’ils regardent les choses à travers les lunettes qu’ils portent. S’ils portent des lunettes rouges, ils verront tout en rouge, s’ils portent des lunettes jaunes, ils verront tout en jaune. Mais cela n’a pas d’importance.

Ainsi, soyez libre d’exprimer ce que vous avez en vous ; soyez vous-même. Ce n’est qu’en étant vous-même que le Divin se révélera.