QUESTIONS/RÉPONSES
EN DIRECT DE L’ASHRAM SHREE PEETHA NILAYA,
8 AVRIL 2020
Dans le Satsang d’aujourd’hui, Paramahamsa Vishwananda répond aux questions sur le fait de devenir plus simple dans la vie, sur le ‘jeu de dé’ dans le Mahabharata, Il a également clarifié l’un des Noms de Krishna et répondu à la question ‘qu’en serait-il si le monde écoutait réellement Dieu ?’
Jai Gurudev tout le monde ! De nouveau, bienvenue à Shree Peetha Nilaya !
Aujourd’hui est un jour béni car c’est Hanuman Jayanti. Ces dernières semaines, nous avons eu beaucoup de merveilleuses célébrations, en commençant par la Shivaratri et en continuant avec Yamuna Jayanti, Ram Navami et maintenant Hanuman Jayanti.
Hanumanji, comme vous le savez tous, symbolise le grand aspect de la dévotion qu’il a pour Sri Rama. Cet aspect de la dévotion l’a rendu très fort et très puissant. Grâce à cette qualité, par sa façon de servir et par son attitude, il a inspiré beaucoup de gens sur la façon dont nous devons servir et nous abandonner aux Pieds du Maître et de Dieu.
Aujourd’hui, nous avons fait un abhishekam à Hanumanji et nous avons chanté. Je suis sûr que dans le monde entier, les gens chantent le Hanuman-chalisa. Certains dévots ont même chanté 108 fois le Hanuman-chalisa, c’est merveilleux. Il ne s’agit pas seulement de chanter le Hanuman-chalisa, mais aussi de vraiment connaître la signification de ce que Goswami Tulsidas a écrit dans ces 40 versets. Il s’agit de percevoir combien ces 40 versets sont merveilleux, montrant à quel point Hanumanji est humble tout en étant si puissant, si grand, avec autant de force et de puissance. Pourtant, malgré toute sa majesté, toute sa grandeur, il est si humble. Il est toujours prêt à aider les dévots du Seigneur, à les inspirer, à leur donner la force et à les soutenir en cas de besoin. Hanuman est présent pour tous ceux qui font appel à lui.
Il est arrivé une fois au cours de ma vie… Je raconte toujours cette histoire de comment Hanumanji est apparu. Nous étions en Inde, c’était la première fois et nous voyagions de nuit en direction de Mysore. Il se faisait tard, nous étions dans une camionnette, il y avait beaucoup de monde. La plupart des gens dormaient. La voiture roulait et il y avait des arbres des deux côtés de la route ; il faisait complètement noir. Quelques personnes et moi-même étions réveillés. Soudain, nous avons vu un énorme singe blanc, énorme, plus grand que le van lui-même, au milieu de la route ! Il était si majestueux et imposant. Bien sûr, lorsque le conducteur du van l’a vu, sorti de nulle part, il s’est rangé sur le côté de la route et s’est arrêté. Tout le monde s’est réveillé et nous étions en état de choc ! Nous avons regardé derrière, il n’y avait personne, il n’y avait rien, pas de singe, pas d’arbres, rien du tout. C’était Hanumanji qui était venu à ce moment-là.
Cela me rappelle un rêve que j’ai fait de lui, il y a très, très, très, très longtemps, quand j’avais 14 ans en fait. Dans ce rêve, je marchais sur un chemin et ce chemin était lumineux, très clair. Des deux côtés, il faisait noir et dans cette obscurité, il y avait des mains, des démons, c’était comme s’ils essayaient de me tirer. Et derrière moi, il y avait cet énorme Hanuman qui se tenait là et qui les frappait avec sa massue, il les repoussait ‘Pow, pow, pow’ et il m’a dit : ‘Continues de marcher. Je serai toujours derrière toi.’
Et c’est vrai. Dans n’importe quelle situation, il a toujours été là. Je l’ai mis à l’entrée de Shree Peetha Nilaya, je l’ai mis-là en guise de rappel. Il donne une bénédiction avec une main et il tient une massue de l’autre, pour rappeler au dévot qu’il n’est jamais seul. Le dévot a la bénédiction de tous les dévots et celle du Seigneur Lui-même. Hanumanji protège tout le monde. C’est aussi une très grande bénédiction de l’avoir en tant qu’exemple de dévotion.
Ainsi, que ses bénédictions soient avec vous tous et qu’il vous aide sur votre chemin spirituel pour aussi renforcer cette dévotion à l’intérieur de vous, car il est un symbole de la dévotion et de l’abandon.
1. On dit que tous les saints étaient des gens très simples. A notre époque, comment pouvons-nous devenir plus simples, car il semble que nous compliquons toujours tout ?
C’est vrai. Les saints sont très simples. Même les grands saints, qui étaient des rois, vivaient très simplement. Regardez ce qui se passe aujourd’hui dans le monde : c’est un rappel pour que les gens soient simples et qu’ils soient, avant tout, eux-mêmes. Vous n’êtes pas compliqué. Vous êtes comme vous êtes. Mais le mental aime compliquer les choses. Parce que quand le mental complique les choses, il pense que : ‘oui, il comprend quelque chose de plus.’ Comment pouvez-vous comprendre quelque chose de plus quand votre mental est si préoccupé par tant de choses ? C’est vraiment une époque où il ne s’agit pas d’être simple seulement vu de l’extérieur, mais d’être simple à l’intérieur même de votre mental.
Il y a des gens qui aiment la tragédie. Ils aiment le drame dans leur vie et quand ils ont du drame dans leur vie, ils pensent qu’ils progressent, qu’ils vont de l’avant. Est-ce que vous avancez vraiment ? Je ne le pense pas. En réalité, qui met en scène ce drame ? Vous-même ! Il n’y a personne d’autre à blâmer pour cela. Dieu, comme Krishna le dit dans la Gita, a tout créé et tout passe par les trois modes de Maya que sont les gunas, et tout est à sa place. Mais êtes-vous en accord avec cela ? Non ! Parce que vous pensez : ‘si je connais quelque chose de plus, je serai complètement différent’. Les êtres humains pensent toujours qu’ils savent mieux que les autres. Ils savent tout et ils aiment montrer aux autres ce qu’ils savent. Ils oublient que tout appartient au Seigneur Lui-même et que tout demeure en Lui. Krishna explique cela dans le chapitre 9 dans son ensemble.
J’aime beaucoup cette partie où Il dit : « Je suis le père, Je suis la mère et Je suis tout ce à quoi vous pouvez penser ». Après cela, vous vous demandez qui vous êtes vraiment pour dire : ‘Oui, je possède ceci, je possède cela et aussi ça’ ? Avec quoi êtes-vous venu au monde pour prétendre que c’est à vous, que cette chose vous appartient ? Humm ? Si demain vous mourez, est-ce que vous emporteriez quelque chose avec vous ? Vous ne prendriez même pas ce petit cheveu, ne parlons pas de mes longs cheveux, mais juste un petit poil de ce sourcil là vous ne l’emporteriez pas avec vous et pourtant vous prétendez être tout. Bhagavan dit : « Non, vous n’êtes rien. Mais Je suis tout. » Au chapitre 9, verset 14 je crois, Il dit : « Je suis l’ami, Je suis l’abri, Je suis la dissolution des choses. » « Je suis le père, Je suis la mère. » Avant cela, Krishna dit que tout est Lui, rien de plus.
Il est Celui qui garde chaque aspect à l’intérieur de nous. Mais quand allons-nous vraiment comprendre cela ? Seulement lorsque nous serons en connexion avec Lui, lorsque nous dirons : ‘Oui…’ Toujours dans le même chapitre, Il a dit : « Je suis le Seigneur ». Il le dit constamment : « Je suis le Seigneur. » Lorsque vous réalisez qu’Il est le Seigneur de tout, automatiquement vous devenez humble. Pas seulement en comprenant avec le mental : ‘oui, d’accord, Dieu est Dieu, Il est le Seigneur de tout’, non mais sincèrement.
Aujourd’hui, comme nous l’avons dit, nous célébrons l’anniversaire d’Hanumanji. Hanuman est un océan de sagesse mais pourtant face à Sri Rama, cet océan de sagesse se prosterne à Ses pieds comme s’il ne connaissait rien. Quelle est cette qualité qui fait qu’un tel océan de sagesse se prosterne devant le Seigneur Suprême Lui-même ? C’est quand on connaît vraiment son dharma. Quel est votre dharma ? En premier lieu, votre dharma est d’atteindre les Pieds du Seigneur, rien de plus. C’est le dharma principal de votre présence dans ce monde : L’atteindre. Et pour cela, vous devez faire de votre mieux, faire n’importe quoi pour y parvenir. Et ce n’est que lorsque vous devenez humble que cela est possible. Tout comme Hanumanji est humble, votre cœur aussi doit être humble.
Voici une belle histoire ; un jour, le Seigneur Krishna voulait rendre visite à l’un de Ses dévots. Lorsqu’Il est arrivé chez celui-ci, Il a bien évidemment été accueilli de la meilleure des façons possibles.
Il a vu un char à bœufs à l’extérieur et a demandé à Son dévot : ‘À qui appartient ce char à bœufs ?’
Et le dévot a répondu joyeusement : ‘Seigneur, Il est à Toi.’
Krishna est entré dans la maison et y a vu beaucoup de choses, Il a demandé : ‘À qui appartient cette chaise ?’
Le dévot a répondu : ‘Elle est à Toi.’
‘À qui appartient cette table ?’
‘Elle est à Toi, mon Seigneur.’
Après avoir posé la même question pour tout ce qui se trouvait dans la maison, chaque objet qu’Il voyait ; la réponse était la même à chaque fois : ‘C’est à Toi mon Seigneur.’
À la fin, Krishna a demandé : ‘Si tout M’appartient, alors qu’est-ce qui est à toi ?’
Le dévot, doté d’une grande sagesse a répondu : ‘Oui, tout T’appartient mon Seigneur mais Toi, Tu m’appartiens.’
De la même manière, si vous avez la certitude qu’Il vous appartient, Il vous appartiendra.
2. L’un des 108 Noms de Krishna est ‘saṁsāravairiṇe’ et il se traduit par ‘ennemi de l’existence matérielle’. Pouvez-vous nous expliquer ce que cela signifie ?
L’ennemi de l’existence matérielle. Lorsque nous considérons l’existence matérielle, nous ne la voyons qu’à travers le mode de la limitation. Lorsque nous voyons cette existence à l’extérieur, nous la voyons à travers le mental qui la voit à travers les sens et en fait donc l’expérience à travers les organes des sens. Alors, que se passe-t-il ? On se lie à cette existence. En étant lié à cette existence, on n’est jamais libre. Et comment être libre ? Seulement quand on est défié, mais pour défier ce mental, on doit y faire opposition.
Parce que, si cela se passe de la manière que l’on comprend, on s’y plongera volontiers. Qu’est-ce qui va changer ? Vie après vie, vie après vie, la vie continuera, il n’y aura aucun changement. Il faut donc en arriver à une situation contraire. Ici, le Nom de Krishna signifie : « Je suis l’opposé de cela ». Il ne signifie pas : « Je suis l’ennemi ». Comme je l’ai dit plus tôt, Il a dit : « Je suis en tout. Mais combien Me perçoivent réellement comme étant l’essence universelle qui se trouve en tout ? Pas tout le monde, seulement ceux qui ont ce désir, ceux dont le mental est purifié, abandonné ; ils ont cette compréhension. Mais autrement, un dévot ou des personnes ordinaires, sont tellement attachés à tout. Pourquoi sont-ils attachés à tout ? À cause de la peur. Tout le monde veut être heureux, mais leur bonheur est basé sur la peur. Comment peut-on s’en libérer ? Krishna doit devenir l’ennemi de cela, non ?
Il ne s’agit pas d’être l’ennemi de la personne mais de son état d’esprit. Krishna devient l’ennemi de cet état d’esprit, de ce mental illusionné qui fait que tout paraît si réel. Dans ce même verset, Krishna dit : « Je suis le Seigneur et Je suis le refuge, Je suis la demeure, Je suis l’abri. Je suis le témoin. » Il est le témoin. Il est assis au plus profond de vous étant témoin de cette illusion qui se produit à l’extérieur.
Imaginez-vous à Sa place maintenant, ok ? Vie après vie, vous avez permis à cette âme de faire l’expérience du monde, d’en finir avec les choses karmiques, vous vous tenez à l’intérieur et puis la même illusion se perpétue, encore et encore, encore et encore. Mettez-vous à Sa place, que se passerait il ? Comment vous sentiriez-vous ? Ce serait un peu ennuyeux.
Vous entretenez cette illusion alors que vous savez qu’aujourd’hui elle est présente et que demain elle ne le sera plus. Vous le savez, vous savez que d’un moment à l’autre, en un claquement de doigt, tout peut se terminer. Maintenant, imaginez que là tout de suite, ok ? – eh bien disons que la NASA annonce qu’une météorite se dirige vers la Terre. Imaginez un instant que la météorite arrive, que va-t-il se passer ? Si vous avez une certaine spiritualité, si vous avez vraiment cette connaissance du Soi et de la spiritualité, alors vous êtes en sécurité parce que votre vision de la vie est complètement différente. Ok, c’est terminé, mais vous savez que vous êtes éternel et vous allez de l’avant.
Mais imaginez pour tous ces gens dans le monde, qui sont tellement attachés à ce monde et à ce qui fait qu’ils s’y attachent ; qu’arrivera-t-il à leur mental ? C’est la peur qui prendra le dessus. Bhagavan dit : « Je dois être à l’opposé de cela, Je dois être l’ennemi de ce genre de mental. Parce qu’un mental de ce type qui est attaché aux choses matérielles, ne peut pas être attaché à Moi. » Ainsi, en étant l’ennemi des choses matérielles, on commence à se transformer et à changer.
Maintenant faisons le chemin inverse ; voyons les choses du point de vue de Kamsa. Kamsa considérait aussi Krishna comme un ennemi, mais Krishna étant miséricordieux, ne le percevait pas de la même façon. Kamsa étant un ennemi comment percevait-il Krishna ? Il le voyait comme son propre ennemi. Le monde matériel voit Krishna – qui veut le libérer – comme un ennemi. Ce mental… pensez-vous qu’il veut réellement s’abandonner ? Oui, nous disons : « oui, nous voulons nous abandonner », avec cette sincérité intérieure. Si vous dites simplement : « oui, je veux m’abandonner », savez-vous combien de temps il faut pour s’abandonner ? Moins d’une seconde. Si vous êtes sincère, il vous faudra moins d’une seconde pour vous abandonner. Mais à cause de la peur, vous ne pouvez pas. Par peur, vous continuez à dire : « je dois savoir ceci, je dois savoir cela, je dois apprendre ceci, je dois apprendre cela ». Oui, apprendre est très important. Avoir les connaissances adéquates est très important mais pas pour devenir un robot.
En ce moment, que se passe-t-il dans ce monde, pensez-vous que ce monde est en train de courir vers la liberté ? Non, mes chers. Ce monde ne court pas vers la liberté, parce que la peur est partout. Il y a des gens qui veulent vous gouverner, qui veulent vous contrôler. Pensez-vous qu’ils veulent votre liberté ? Non, ils ne veulent pas que vous soyez libres ! Qui veut être libre ? C’est parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’est la liberté, ils ne comprennent que le contrôle. Tant qu’ils vous contrôlent par bien des façons, [et que vous êtes] comme ils veulent que vous soyez, alors tout va bien. Mais dire quelque chose contre eux, ça ne va plus du tout.
C’est pour cette raison que Krishna dit : « Je suis l’ennemi de ces choses matérielles parce que je veux réellement vous libérer et vous affranchir, je veux que vous soyez libres. Je ne vous ai pas envoyés ici avec des chaînes ni des menottes. Je vous ai envoyés ici libres, mais qu’avez-vous fait tout au long de votre vie ? Toute votre vie, vous vous êtes emprisonnés vous-mêmes. Bien que Je me sois manifesté de nombreuses fois en guise de rappel, et que Je vous ai envoyé des maîtres, des saints, des sadhus, des rishis pour vous le rappeler, qu’avez-vous fait ? Vous avez toujours placé l’existence matérielle au premier plan, alors Je dois m’opposer à cela pour pouvoir vous donner ce pour quoi Je suis venu ici : la liberté. »
Aujourd’hui, tout le monde parle de liberté mais personne n’est libre. Vous êtes dans un système dans lequel vous ne l’êtes pas. Vous êtes dans un système qui paraît se soucier de vous alors qu’en réalité, pas du tout. Demandez-vous (maintenant vous pouvez voir ça clairement, utilisez un peu votre cerveau pour réfléchir) si cette existence matérielle vous a libéré ou si elle vous a rendu plus dépendant ? Et c’est ce que Krishna ne veut pas. Krishna veut que vous vous attachiez à Lui. Il pourvoira à tout, Il s’occupera de vous. Faites-lui simplement confiance. Les choses ne se passeront pas comme vous le souhaitez, parce que votre mental est tellement programmé : ‘ça doit être comme ceci, comme cela’. Vous vous faites une idée des choses ‘il faut que ce soit comme cela.’ Quand ça ne se passe pas comme ça, vous commencez à vous poser des questions. Mais c’est pour votre propre sécurité que les choses ne se passent pas comme vous le souhaitez. Sans quoi, vous seriez la personne la plus malheureuse qui soit.
Maintenant, vous êtes très malheureux parce que vos idées, vos rêves, ne se réalisent pas comme vous le souhaitez. Combien de fois ai-je rencontré des gens qui me disent : ‘oh, j’avais une belle vie avant et j’ai suivi le chemin de la spiritualité et ma vie a changé !’ Mais en fait oui, il faut que ça change. Sinon, vous ne ferez que vivre comme les gens ordinaires, normaux vivent leur vie. Mais est-ce vraiment une vie ? Une vie sans but, sans objectif ; c’est ce que vous appelez une vie ? Si c’est ce que vous appelez une vie, quelle serait la différence entre vous et un animal ? Il n’y a aucune différence !
C’est pourquoi Krishna doit devenir l’ennemi de cela, qu’Il s’y oppose afin que vous puissiez percevoir au-delà de cette existence matérielle qu’Il est l’essence de toute chose. Pour cette raison, Il dit à Arjuna : « Le yogi me perçoit dans tout. » Si vous pouviez Le percevoir en tout, oui, alors d’accord, c’est bien et donc vous êtes libre. Mais avez-vous atteint ce niveau ? Non, vous n’y êtes pas ; et c’est pour ça que Krishna est opposé à votre mental. Ainsi, comprenez qu’Il est le plus attentionné, que c’est Lui qui s’occupe vraiment de vous et qui prend soin de vous. Même s’Il doit jouer le rôle du méchant, Il le fera pour votre bien. Il a accepté de conduire de char d’Arjuna. A quel moment l’a-t-Il fait ? A partir du moment où Arjuna s’est abandonné à Lui, Krishna a tenu les rênes de sa vie. Laissez-Le tenir les rênes de votre vie et laissez-Le vous guider.
3. Comme nous sommes en quarantaine, avec ma famille, nous regardons la série du Mahabharata et il y a quelque chose que nous ne comprenons pas vraiment. Il s’agit du ‘jeu de dés’ à Hastinapur. Pourquoi Yudhishthira agit-il comme il le fait ? Pourquoi ne se rebelle-t-il pas ? Que représente toute cette situation ?
Eh bien, ce jeu de dés est une tromperie, en fait.
C’est merveilleux que vous regardiez le Mahabharata. Quand j’étais en Inde, ils ont annoncé que Ramanand Sagar avait décidé de rejouer le Mahabharata et j’en ai été très heureux. C’est bien que pendant cette période les gens se rappellent de leur culture, de la beauté de ce que les Écritures nous ont donné. J’ai été très heureux d’apprendre cette nouvelle et je le suis encore plus de savoir que vous le regardez tous ensemble.
Tout d’abord, comme je l’ai dit, le jeu de dés est une tricherie. Bien sûr, Yudhishthira aurait pu tout arrêter, mais la trahison s’est produite parce que les Kauravas ont joué d’une manière telle qu’ils pouvaient tout prendre aux Pandavas. Tout ! D’abord, ils ont tout pris puis ils les ont poussés à continuer à jouer en utilisant des mots, des noms, etc… Évidemment, en tant que prince vous ne pouvez pas simplement dire : ‘bon, je suis un lâche.’ En tant qu’homme, Yudhishthira a dit : ‘ok, je vais devoir faire mes preuves.’
Quand on se lance dans ce genre de choses, on perd la capacité de penser. Et en perdant toute capacité de penser, vous perdez tout. Krishna l’a également dit dans la Gita, non ? Quand l’illusion entre dans le mental, vous perdez toute capacité de raisonnement et avec elle, vous perdez tout.
Ainsi, même si les cinq Pandavas étaient assis là, ils étaient bien conscients que ce qu’ils faisaient était mal. Mais il faut comprendre une chose : avant le jeu de dés, Yudhishthira avait demandé personnellement à Krishna lors d’un entretien, de ne pas intervenir dans ce jeu. Il avait dit : ‘Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.’
Très souvent, les gens n’aiment pas demander au Maître, ils n’aiment pas demander l’aide de Dieu. Ils disent : ‘oh, laissez-moi le faire, je, je, je, je peux le faire’. Ils comptent sur leur propre fierté, leur propre arrogance et leur propre force.
C’est la même attitude que Yudhishthira a eu lorsqu’il a demandé à Krishna de ne pas s’immiscer dans cette affaire, disant qu’il s’agissait d’une ‘affaire de famille’. Krishna a respecté cela et n’est pas intervenu. Mais Il se tenait juste derrière la porte ! Une simple pensée de Yudhishthira aurait pu tout changer. Mais qu’étaient-ils en train de faire ? Ils se disputaient tous entre eux, ils s’apitoyaient sur eux-mêmes. Ils ne pensaient pas à Krishna. Ils auraient pu penser : ‘Krishna, à l’aide !’ Celui-ci aurait accouru. Mais non, ils étaient dans une telle illusion du mental qu’ils ne pouvaient pas penser à Lui.
Encore une fois, c’est la même chose : lorsque le mental est pleinement absorbé dans la réalité matérielle, pouvez-vous penser à Dieu ? Non. Combien de fois ai-je demandé aux dévots : ‘Chantez-vous le Nom de Dieu ?’ Ils me répondent : ‘oui, mais je suis tellement occupé par mon travail que je n’ai pas le temps.’
Vous ne pouvez pas ? Quand vous pensez à tellement de choses. Tout comme Yudhishthira. Il aurait pu simplement avoir une pensée pour Krishna, mais il ne l’a pas eue. Il ne pouvait pas l’avoir parce qu’il ne se préoccupait que de lui-même : ‘je, je, je, qu’est-ce que je perds ?’ ou ‘comme je suis malheureux ! Pauvre de moi !’ C’est un drame que tout le monde joue dans la vie et qui vous rend malheureux. Et c’est exactement ce qui s’est passé pendant ce jeu de dés. Ils ont tout perdu, et ils se sont même totalement perdus eux-mêmes. Yudhishthira a parié ses propres frères et il les a perdus aussi. Il a parié sur lui-même, il a perdu. Enfin, il a parié sa femme Draupadi. Et puis vous connaissez l’histoire, Draupadi a été traînée dans la cour, et ils n’ont rien pu faire.
Tout d’abord, Draupadi s’est accroché à son sari, à sa propre dignité et à son propre pouvoir. Mais ensuite, elle s’est rendue compte que ce serait vain car ‘ce n’était pas en s’accrochant à sa dignité, ni en s’accrochant à son pouvoir ou à sa propre force’, enfin elle s’est souvenue de Krishna. Mais même lorsqu’elle a appelé : ‘Govinda !’, Krishna était là mais Il n’a pas pu intervenir parce qu’elle s’accrochait encore trop fort à sa dignité. A quel moment Krishna a-t-Il pu l’aidée ? Quand elle s’est totalement abandonnée et qu’elle a levé les deux mains au ciel en disant : ‘Govinda !’ A ce moment précis, il y eut un flot continu de sari. Dushashana n’a pas pu lui ôter le sari. Et cela est un rappel que tant que vous vous accrochez à votre propre force, à vos propres limitations, personne ne peut vous aider, pas même le Maître ni Dieu. Voici donc ce que le jeu de dés nous fait comprendre. C’est comme un rappel, pour apprendre à lâcher prise et s’abandonner à Lui.
4. Si le monde écoutait Dieu pendant cinq minutes, que dirait Dieu ?
Si le monde écoutait Dieu pendant cinq minutes ? Cinq minutes, c’est beaucoup pour Dieu ! Ah ah ah… est-ce que le monde écouterait vraiment Dieu, hein ? C’est une question ? Je ris, parce que Dieu est venu et Il a parlé. Est-ce que le monde a écouté ? Il a envoyé Son messager, est-ce que le monde a écouté ? Ils L’ont pris et L’ont crucifié. Il est venu et a donné la Gita, ils se sont mis contre Lui.
Il a parlé à travers les saints, à travers les sages, à travers les Maîtres, pour nous rappeler. Le monde a-t-il écouté ? Le monde n’écoutera jamais, parce que le monde est très égoïste, où chacun ne pense qu’à lui-même. Voilà pourquoi, même si Dieu donnait une minute ou dix minutes, même cent minutes, le monde ne L’écouterait pas. Alors, que puis-je dire ? Vraiment, que dirait-Il ? Il sait que le monde ne L’écoutera pas. Il a tout dit. L’ont-ils déjà écouté ? S’ils n’ont pas écouté ce qu’Il a dit il y a 5000 ans… Il a envoyé des messagers. Prenez Jésus et tous ces saints qu’Il a envoyés. Le monde a-t-il écouté ? Non. Beaucoup ont écouté par peur. Ils ont changé par peur. Mais de par leur volonté seuls quelques-uns ont écouté.
Le simple fait d’écouter ne fait pas de différence. Il faut aussi avoir confiance dans la parole. Écouter ? Beaucoup de gens écoutent. Ils écoutent tellement de choses. Mais combien d’entre eux ont-ils confiance en ce qu’ils écoutent ? Ils croient tout ce qui est écrit, tout ce que racontent les médias, ils les écoutent tous. C’est très agréable d’écouter, mais est-ce que cela les change ? Non, ils ne changent pas. Alors, pourquoi Dieu viendrait-il encore leur répéter les choses aujourd’hui ?
Il a parlé, Il parle, Il parlera en guise de rappel, et ceux qui ont des oreilles pour entendre L’entendront. Et ceux dont le mental est pleinement focalisé sur le Seigneur, L’atteindront, et ils Le comprendront vraiment.
Jai Gurudev !
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