QUESTIONS/RÉPONSES
EN DIRECT DE L’ASHRAM SHREE PEETHA NILAYA,

15 Avril 2020
 

Dans le Satsang d’aujourd’hui, Paramahamsa Vishwananda répond aux questions concernant le fait de prier pour la guérison ou bien simplement accepter, la compétition sur le chemin spirituel, le chant des asuras et l’essence du service.

Jai Gurudev, à tous ! Bienvenue de nouveau ! 
Il ne s’est pas passé grand-chose aujourd’hui alors nous allons directement en venir aux questions.

 

1. Quelle est la signification réelle des maladies et des douleurs physiques ? Tellement de personnes recherchent des remèdes et implorent Dieu de les guérir, est-ce correct ou bien doit-on simplement accepter ?

Eh bien vous voyez, la nature première d’une personne, c’est d’abord de chercher la manière de se soigner. Vous savez, lorsque vous avez des douleurs ou que vous êtes malade, c’est naturel de chercher à se soigner car sinon, est-ce que vous supporteriez la douleur ? Vous pouvez toujours dire ‘oui, il s’agit d’accepter la douleur’, mais est-ce que vous seriez confortable tout en savourant cette douleur ? Certes certaines personnes aiment la douleur dans leur vie, mais je ne pense pas que quiconque aime vraiment souffrir ou être malheureux. En étant malheureux, est-ce que vous pensez pouvoir dire que vous jouissez de votre vie, que vous profitez de tout ce qu’il y a autour de vous ? Non, ce n’est pas le cas. Vous ne vous sentez pas heureux et il n’y a rien qui pourra vous rendre heureux, pas même les choses les plus joyeuses.

Lorsque vous souffrez, cela est naturel de chercher de l’aide afin de vous débarrasser de la douleur. Il n’y a pas de mal à cela. 
Au fil des siècles, nous avons même eu des dieux, des déités et des saints qui ont été de grandes aides médicales, comme le Seigneur Dhanvantari par exemple, qui est l’incarnation du Seigneur Lui-même. Il est le Seigneur de la médecine, le Seigneur des plantes et d’une certaine manière, il nous a montré que si nous voulons réellement être libre, nous devons vraiment prendre soin de nous ! 

Nous ne pouvons pas être vraiment heureux lorsque nous sommes dans la souffrance, n’est-ce pas ? Ceux qui ont transcendé la souffrance oui, bien sûr qu’ils peuvent trouver le vrai bonheur car ils sont dans leur véritable aspect. Comme je le disais il y a quelques jours, Ramana Maharishi souffrait beaucoup et pourtant il a réalisé qu’il était le grand témoin intérieur qui observe la vie extérieure. Mais tout le monde n’est pas Ramana Maharishi. 

Il est normal que vous cherchiez des conseils et l’aide de docteurs tout en sachant que Dieu vous aide à travers eux. Venons-en à la question maintenant : si vous pouvez accepter la douleur et apprendre d’elle, alors vous êtes très fort ; continuez comme ça. Et de cette manière, tout comme Ramana Maharishi, vous pouvez être le témoin et vraiment l’expérimenter en allant au-delà de cela sans vous attacher à l’extérieur. Mais combien de temps allez-vous tenir comme ça ? Alors soyez raisonnable et utilisez un petit peu votre logique. Dieu vous a donné un cerveau et Il en a donné un aussi aux autres pour qu’ils puissent vous aider. Alors pourquoi vous torturer ? 

Vous savez, moi-même je n’aime pas vraiment prendre des médicaments mais parfois, je me réveille le matin et j’ai un terrible mal de tête. Bien sûr, je me dis ‘ok, ça va partir’, mais le mal de tête est toujours là pendant la journée et devient de plus en plus intense. Finalement, je me dis ‘ok, je vais juste prendre un médicament.’ Et la douleur part rapidement ; alors pourquoi me suis-je torturé pendant toute la journée pour au final me dire que je dois prendre un médicament ? J’aurais tout simplement pu prendre le médicament dès le matin quand j’ai senti le mal de tête et alors je n’aurais pas eu mal de la journée.
Si vous sentez que vous pouvez accepter la douleur qui est là et que vous aimez la ressentir, c’est votre choix ! Mais je ne connais personne qui aime vraiment la douleur. C’est donc à vous de décider.  

Et aussi, il faut observer ce que vous enseigne cette maladie ou cette douleur que vous vivez. Cela nous apprend aussi à découvrir ‘pourquoi ai-je ceci ?’ Mais il est aussi possible de le découvrir sans pour autant avoir mal. 

Vous devez également surveiller votre façon de manger et comment vous pensez, parce que tout cela est un fait majeur dans la plupart des maladies ; et faire attention plus particulièrement à notre mental qui est tout le temps préoccupé par tellement de choses. Les médias remplissent tout le monde de tellement de négativité. Lorsque vous nourrissez votre mental en permanence de ces choses négatives, pensez-vous que le résultat en sera positif ? Non, cela ne sera pas positif. Cela sera négatif. Et cette négativité se reflète tout d’abord sur votre corps physique lui-même et ensuite sur les points faibles de votre corps. Lorsque nous regardons et écoutons des choses négatives, cela réagit sur notre cerveau, il y a un impact ; et bien sûr, tout au long de la journée nous accueillons toutes ces choses. Nous absorbons de partout : de gauche, de droite, nous écoutons, nous calculons, nous pensons à ce que c’est et à toutes ces choses. Donc qu’est-ce qu’il arrive à notre mental ? Il doit traiter tout cela.

Il est dit que le mental peut traiter 100 000 pensées par jour. Cela signifie que lorsque vous dormez, votre mental est toujours en train de traiter ce que vous avez reçu et collecté à travers vos sens, à travers vos yeux, ce que vous avez entendu, ce que vous avez mangé et ainsi de suite. Et donc, lorsque votre mental est surchargé, qu’arrive-t-il ? Lorsque votre mental est surchargé, cela doit bien réagir quelque part. Alors cette surcharge est amenée à un certain endroit : votre point faible. Lorsque le point faible de votre corps commence à réagir, vous paniquez et là vous commencez à prendre du temps pour vous-même. C’est à ce moment-là que votre corps vous dit : ‘Il est maintenant temps de se reposer.’

Il y avait une fois à l’Île Maurice un homme… en ce temps-là il n’y avait pas de dévots ou qui que ce soit… et il venait me voir. En fait il avait l’habitude de venir régulièrement. C’était une personne qui travaillait beaucoup, il se donnait tout le temps à fond.

Je me souviens qu’une fois je lui ai dit : ‘écoute tu travailles trop, tu devrais vraiment ralentir et te reposer un peu.’ Et bien sûr, quand vous dites quelque chose comme ça à quelqu’un qui est toujours en train de courir partout, c’est quelque chose qu’il n’aime pas entendre. Bien sûr, ils entendent, mais ils n’écoutent pas. Et quelques jours plus tard il a eu un AVC. Il a dû être emmené à l’hôpital où le docteur lui a dit : ‘écoutez… il y a trop de pression sur votre cœur.’ 

C’est ce que je lui avais dit mais il n’avait pas écouté. Mais bien sûr, quand cela vient du docteur, les gens écoutent en raison de son titre. Ainsi, vous devez apprendre à écouter votre corps. Vous devez apprendre à observer et écouter ce que votre corps vous dit, et alors vous saurez réellement ce qu’il faut changer. Plus spécifiquement, cela nous apprend beaucoup quant à la nourriture que nous mangeons. Aujourd’hui, en raison du confinement, tout le monde mange juste du fast-food, des choses congelées, des boîtes de conserve. 

Dans la Bhagavad Gita au Chapitre 17, v. 8, 9 et 10, Krishna donne les trois formes de nourriture : la nourriture satvique, la nourriture rajasique et la nourriture tamasique. Ainsi, ce que vous mangez réagit sur notre aspect physique, mais l’attitude dans laquelle nous mangeons réagit aussi sur notre corps. Parce qu’on se dit ‘ok, et bien c’est juste de la nourriture, mangeons et remplissons notre estomac.’ Et c’est tout, rien de plus. C’est là ce que beaucoup de personnes pensent. 
Mais l’attitude dans laquelle nous mangeons la nourriture est aussi très importante. C’est pour cela que lorsque les dévots mangent, en premier lieu ils offrent la nourriture au Seigneur en faisant la Prière de la Nourriture. En offrant la nourriture par la Prière de la Nourriture, celle-ci devient du prasad, qui n’est autre qu’une offrande au Seigneur. Ainsi, le dévot sait que tout ce qu’il mange, c’est du prasad ; et ce prasad a une certaine énergie. Votre mental se focalise sur cette nourriture et une certaine transformation intérieure s’opère. Donc le prasad n’est pas comme les autres types de nourriture que les autres mangent.

Toutes ces choses ont un lien avec votre santé. Lorsque nous prenons soin de notre santé, nous prenons soin de notre corps qui est un temple de Dieu, et alors nous pouvons joyeusement prendre soin de notre chemin spirituel. Car si nous avons des douleurs dans notre corps, nous ne pouvons pas vraiment nous concentrer sur notre sadhana, sur notre japam, sur notre méditation parce que nous sommes plus concentrés sur cette douleur.

Donc, prenez soin de votre corps et avant tout, prenez soin de nourrir votre mental avec de bonnes choses, ce qui est très, très important.

 

2. Est-ce que l’esprit de compétition est une qualité positive qui nous aide à avancer sur le chemin spirituel ou est-ce connecté à l’envie et donc considéré comme négatif ? 

Eh bien, lorsque nous parlons de compétition entre des personnes, nous devons avoir le même niveau ou standard entre chaque personne. Vous devez être en compétition avec une personne qui est du même niveau que vous. Si la personne est du même niveau que vous, alors vous pouvez faire une compétition. 
Tout d’abord, je dirais que toute forme de compétition entre dévots est une chose négative. Mais en même temps, je dirais que cela peut aussi être une manière de se pousser à aller plus loin. Parce que si une personne peut vous inspirer… disons que si vous vous sentez en compétition avec une personne, et bien sûr, qu’il y a un peu de jalousie, vous voudriez être à la place de la personne et vous voudriez atteindre ce même niveau qu’elle. Mais cette forme de jalousie n’est pas mauvaise car elle peut aussi vous inspirer à vous éveiller et à aller de l’avant. Et dans ce cas, ce n’est pas une compétition mais cela devient une forme d’inspiration provenant d’une autre personne. Si les autres vous inspirent de cette manière, cela vous poussera toujours plus loin. 

Mais si vous sentez que ‘ok, je suis jaloux’, que vous avez de la colère en vous, et qu’il ne s’agit pas d’une certaine forme d’inspiration, alors cela n’est pas bon. Dans ce cas, vous devriez vraiment changer votre manière de voir les choses parce que l’envie et la jalousie feront surface ; mais leur résultat, ce sera la colère. En étant en colère, vous voulez vous battre, vous allez entrer dans un conflit qui ne s’arrêtera jamais ; vous allez dire quelque chose, et ça fera comme le Ping-pong, ‘pang, pang, pang, pang’, et donc il n’y aura jamais de compréhension entre les personnes.

Ainsi, la meilleure manière de faire, c’est d’être inspiré par les autres. Si vous voyez qu’une personne a quelque chose qui peut vous être bénéfique pour avancer sur votre chemin spirituel, prenez cela comme une forme d’inspiration et avancez avec ça. Prenez cela comme un exemple. Cela vous aidera beaucoup plus sur votre chemin spirituel que de juste dire ‘je suis jaloux’ et ‘vous savez, cette personne est comme ceci et comme cela.’ L’inspiration peut être partout, et en tous. Il s’agit simplement d’apprendre à voir le positif des choses. Vous voyez, si vous voyez le positif, alors cela peut vraiment vous inspirer. En réalité, tout est source d’inspiration. Même au cours d’une discussion où vous percevez votre envie et votre jalousie, commencez à les analyser : pourquoi vous sentez vous envieux ou bien jaloux d’une personne ? Parce qu’il y a quelque chose en vous qui vous pousse à devenir meilleur. Si cette personne a ce côté ‘meilleur’, alors bien sûr, c’est une inspiration pour vous ; et c’est pour cette raison que vous sentez de la jalousie à ce sujet. ‘Pourquoi lui il peut et pas moi ?’ Cela signifie que vous pouvez essayer de faire de votre mieux pour devenir meilleur. Lorsque vous faites de votre mieux pour devenir meilleur, alors cela fait naître une certaine inspiration en vous qui vous pousse à avancer et devenir meilleur.

C’est pourquoi, lorsque vous dites ‘être en compétition’, je précise bien que pour cela, les personnes doivent être au même niveau. Vous ne pouvez pas être en compétition avec une personne qui est à un niveau plus élevé que l’autre qui est plus bas ; sinon, quelle sorte de compétition cela serait ? Ce n’est pas possible car pour cela, vous devez être au même niveau.

Alors, disons que si quelque chose vous rend jaloux ou qu’une personne génère de la jalousie en vous, et bien élevez-vous au-dessus de cela, faites en sorte que cela vous inspire. Et vous verrez qu’il n’y a pas besoin de compétition, il s’agit simplement d’être inspiré à atteindre ce même niveau.

 

3. De nombreuses histoires nous racontent que les asuras chantent les Noms Divins pendant des milliers d’années afin de recevoir une bénédiction, un vœu. Pourquoi chanter ne purifie pas leurs qualités démoniaques et ne les transforme pas ?

Il est vrai, comme nous l’avons dit, que le fait de chanter le Nom Divin purifie. Mais il y a une chose, c’est que les asuras ont un but. Ils chantent parce qu’ils veulent quelque chose. Ils ne veulent pas Bhagavan pour Lui-même.

Vous voyez, lorsqu’un dévot chante, le dévot est pleinement absorbé dans le service au Seigneur, n’est-ce pas ? Il ne chante pas en se disant ‘je chante parce que je veux quelque chose de Lui.’ Il y a de nombreuses personnes comme cela. Oubliez les asuras pour le moment et voyez le nombre de personnes dans le monde qui chantent pour obtenir quelque chose, car elles veulent quelque chose. Ces gens ont une certaine idée derrière la tête, ils veulent quelque chose de Dieu. Lorsqu’ils veulent quelque chose de Dieu, ils iront voir le prêtre, le sadhu, le saint, et ils diront : ‘S’il vous plaît, donnez-moi un mantra. Je souhaite avoir un enfant, donnez-moi un mantra. Je veux devenir riche, donnez-moi un mantra. Je veux un bon travail, donnez-moi un mantra pour cela.’

Très souvent vous rencontrez des gens comme cela. Ils vont et demandent des mantras. Et, bien sûr, ils ont la certitude que le mantra va répondre à leurs désirs, ainsi ils vont chanter ce mantra pendant une certaine période, ou bien un certain nombre de fois pour obtenir ce qu’ils veulent. Leur but est d’obtenir ce qu’ils demandent, ainsi ils prient et chantent pour cet objectif spécifique. 

C’est pareil pour les asuras. Ils chantent les Noms Divins, ils chantent le mantra, mais avec un objectif spécifique. Pour eux, leur but tourne toujours autour de ‘je veux être puissant’. Prenez Hiranyakashipu. En premier, il a demandé à Brahmaji : ‘je veux être immortel’, ce à quoi Brahmaji a répondu : ‘eh bien, ton essence est immortelle, mais seuls les Devas peuvent être physiquement immortels.’ Mais il a tout de même demandé : ‘aucun animal, aucun homme ni deva ne pourra me tuer. On ne pourra me tuer ni à l’intérieur, ni à l’extérieur, ni dans les airs ou sur terre’, et ainsi de suite. Ainsi, ces asuras ont aussi un but bien précis. Ils voulaient devenir puissants uniquement afin de montrer leur arrogance. Les personnes aux qualités asuriques deviennent bien souvent très riches et montrent leur pouvoir. Le pouvoir de contrôler. Ces gens-là pensent qu’avec les milliards qu’ils ont, ils peuvent tout contrôler et faire tout ce qu’ils veulent. Mais c’est tout à fait la même chose que ces asuras qui montrent leur pouvoir. Leur but, c’est seulement cela. Et leur but étant uniquement cela, ces personnes ne peuvent pas être purifiées.
Ainsi, lorsque nous regardons ces asuras, nous pouvons dire ‘oui, d’un côté, ils ne peuvent pas être purifiés.’ Mais d’un autre côté oui, ils sont indirectement purifiés puisque c’est Bhagavan Lui-même qui vient sur Terre les libérer. C’est marrant. Bhagavan quitte Vaikuntha et descend ici-bas, Il s’incarne pour les libérer. Dans un sens, leur but n’est pas mauvais. Mais en fait il ne faut pas que vous les preniez en exemple parce que leur but est seulement limité à la renommée, la gloire et le pouvoir, ce qui les mène à leur perte. 

Lorsqu’un dévot chante, lorsqu’il prie, il fait sa sadhana. Si vous vous considérez vous-mêmes comme dévot, tout ce que vous faites n’est destiné qu’à servir le Seigneur. Vous chantez le Nom Divin non pas pour vous, mais vous chantez le Nom afin qu’Il puisse Se révéler à vous.
Le mental des gopis était tellement absorbé dans le souvenir du Seigneur Krishna que chacune de leur action était destinée à Krishna, c’était juste pour Lui. Tel est votre but ? C’est très important. Votre objectif, en tant que dévot, doit être les Pieds de Lotus du Seigneur, rien d’autre. Si votre but est matériel alors bien sûr vous obtiendrez des choses matérielles. Mais Krishna dit : « Je prends soin de ceux qui s’abandonnent à Moi ». Si vous l’avez Lui qui est la source de tout, alors grâce à un mental pur, vous allez aussi atteindre cet état.

Et donc, lorsque les asuras chantent, c’est avec toute leur sincérité. C’est pourquoi même lorsqu’ils chantent pour le Seigneur Shiva (Bhasmasura, par exemple), Il vient. Cela signifie qu’il y a une sincérité profonde dans leur demande. Vous voyez, s’il n’y avait pas de sincérité dans leur demande, s’ils n’étaient pas pleinement focalisés sur leur objectif, pensez-vous que le Seigneur Shiva viendrait ? Non, Il ne viendrait pas. De nombreux tests leur ont été envoyés et pourtant, ils restent forts. C’est la même chose avec les asuras, comme Ravana, etc.

Vous savez, il y a un magnifique verset dans le Ramayana où après que Ravana ait kidnappé Sita et l’ait emmenée à Lanka, et bien qu’évidemment il veuille l’avoir comme sa femme, Mandodari, la femme de Ravana lui a dit : ‘Écoute, tu fais tout ce que tu peux pour impressionner Sita, mais pourquoi ne prends-tu pas l’apparence de Rama en allant voir Sita ?’ À cet instant, Ravana se mit en colère : ‘Idiote ! Comment peux-tu dire de telles choses ? Comment pourrais-je, avec ma puissance mayavique, prendre une telle forme alors que rien qu’en pensant à Lui, les devas et même le Seigneur Shiva entrent en état de béatitude ? Comment peux-tu me dire de prendre une telle forme alors que même avec mon mental, lorsque je pense à Lui en étant en colère, je ressens un état de béatitude en moi ?’
Imaginez, ces mots viennent de la bouche de Ravana lui-même ; imaginez son état d’esprit, il était tellement obsédé par Rama qu’il n’y avait que Rama dans sa tête, rien d’autre. C’est pour cette raison qu’avant de mourir, il a dit : ‘je suis béni de mourir à Tes Pieds de Lotus…’

Lorsque nous observons la mort de ces asuras, on voit qu’ils sont tous morts comme Hiranyakashipu : avec le Seigneur Suprême qui vient les libérer. Tous ces asuras sont morts en regardant le Seigneur Krishna. Tous ces démons qu’a tué Krishna lorsqu’Il était jeune ont été libérés. Et donc leur but est bien sûr d’obtenir un certain pouvoir, mais derrière cet objectif, ils savent très bien que le Seigneur va venir les libérer. Par Son simple touché, ils sont pleinement libérés. Au fond d’eux, lorsqu’ils chantent et qu’ils désirent quelque chose, ils reconnaissent que chacune de leur action n’était destinée qu’à atteindre les Pieds de Sriman Narayana Lui-même et que Sriman Narayana vienne en personne.

Si eux pouvaient faire cela, imaginez pour un dévot centré dans ce souvenir et avec un mental pleinement absorbé sur le Seigneur Suprême ! Quelle transformation va vivre votre âme ?

 

4. Quel est l’essence même du service, et quand savons-nous que nous servons vraiment le Maître ? Par exemple, deux personnes peuvent-elles réaliser la même puja, mais l’une est dans le service et l’autre non ? 

Eh bien, tout est dans l’attitude de servir. Vous voyez, vous pouvez avoir 100 personnes qui font la même chose, mais avec la même attitude que si elles servaient le Maître. Qu’est-ce qui se passe dans votre mental lorsque vous servez ? Plus tôt, nous parlions de compétition, et lorsque vous servez, il ne doit y avoir aucune compétition. Vous devez servir de tout votre cœur et peu importe le nombre de personnes, il peut y en avoir une ou deux cent, même lorsque vous faites la puja ensemble. Mais quelle est l’attitude de chacun ? Personne ne sait ce qu’il y a dans la tête de chacun. Ce que vous faites comme service extérieur est une chose, mais quel est réellement le service que vous donnez ? Servir avec tout votre cœur, c’est un vrai service ; mais celui-ci n’est connu que du Maître et de Dieu.

Quand vous avez un certain service en tête, et le nombre de personnes qui vont accomplir ce même service, l’attitude de service doit être là, sans quoi il n’y a aucun intérêt. Si vous servez avec une attitude différente, cela est sans intérêt. Ou si vous vous dites ‘oh, celui-là est meilleur que moi, ceux-là le font bien mieux que moi.’ Non, vous pouvez être meilleur, apprenez simplement à le faire comme il faut. La manière dont vous servez, voilà ce qui est le plus important. Il ne s’agit pas d’une compétition à connaître le nombre de personnes qui servent.

En fait, lorsque nous parlons de service, nous sommes là, chacun d’entre nous, nous sommes là en tant que serviteurs. Nous sommes ici en tant que serviteurs du Seigneur Suprême et nous devons nous souvenir de cela. Nous sommes là pour servir ; nous sommes là pour répandre Sa lumière, répandre Son Amour et Ses enseignements à tout le monde. Et lorsque nous faisons cela avec amour et avec une véritable joie de simplement le faire, de Le servir, alors il n’y a pas de pression ’oui, je veux amener cela à une autre personne, je veux servir’, car tout devient du service. Votre vie elle-même peut être un service. Chaque moment de votre vie peut être un service aux Pieds du Maître et de Dieu. Ainsi, peu importe le moment et où vous servez, gardez à l’esprit de focaliser votre mental sur le véritable but, et qui vous servez réellement. 

Vous tous, vous servez le Maître, alors savourez ce service, profitez-en. Et c’est là ce que vous devez faire : jouir du fait de servir le Maître. Mais lorsque vous oubliez que vous servez le Maître, alors l’ego prend le dessus et l’orgueil s’éveille. Lorsque l’ego et l’orgueil viennent ensemble, alors vous devenez une personne en colère et vous ne pouvez pas servir. Gardez à l’esprit que lorsque vous servez, cela doit être fait avec amour.
Et bien sûr, incitez tout le monde à servir. Car c’est ce qui amène la plus grande joie dans votre vie et dans celle des autres. Aussi, en rendant les autres joyeux, vous pouvez vraiment rendre Dieu heureux. Gardez cela en tête : le service est accompli avec amour.  

Jai Gurudev !